Le vent s'affirme sous le soleil. Je me caille les houppettes en sortant de la piscine des voisins. Moi qui pensais profiter de la semaine. Bah, c'est loupé. Vite, vite ! Je me presse vers ma veste et enfonce mes mimines à l'intérieures des poches. Pas de mouchoirs aujourd'hui, mais une bonne surprise. Un paquet de bonbons colorés. Je l'extirpe de sa grotte et déchiquette le papier plastique. L'acide inonde ma bouche avant même que je dévore le premier bonbec.

Je m'assois sur le banc les pieds dans l'herbe, et découvre une à une les saveurs.

J'avise mon ami qui barbotte sur sa frite.

— Hé ! Tu manges pas tout. Laisse-moi en !

— J'n'sais pas ! On verra.

— Mais, allez.

Il se dirige vers l'escalier immergé dans l'eau chlorée, je me redresse. Je le sens le filou. Il veut me piquer mes bonbons. Je me prépare à courir, me mets en position. Léandre clopine sur les carreaux chauds.

— Allez, donne-moi en un, s't'plait.

Je pars en courant quand il commence à prendre de la vitesse. Seulement, je ne regarde pas où je mets les pieds.

Et patatra !

Le chien, un jack Russell avec des chips triangles à la place des oreilles, me fait un croche patte. Je vole comme un oiseau bourré et m'écrase comme une savate sur la pelouse. Les bonbons se répandent un peu partout.

— NOn ! cris-je, alors.

Vite, vite ! Je les ramasse un par un, en répétant :

— Les trois secondes ne sont pas passés, on peut encore les manger.