Dimanche 1 Novembre 2116. Et si tout ça n’était qu’un rêve ? Ou un cauchemar plutôt. Avec une menace qui vient de l’Est. Et nous, coincées à l’Ouest par l’océan si lourd qu’il capture le temps. C’est comme si on était au bord d’une falaise, prêtes à tomber dans le néant. Mais non. On est au paradis, je le sais, je le sens avec l’odeur de ma belle sur moi. À la Messe on officie toutes les deux, elle, la dernière sœur terrienne, moi la première sœur locale. Antoine est encore trop jeune pour jouer les enfants de cœur et il n’a pas encore tous ses sacrements. Mercredi matin on va l’amener au catéchisme, j’espère qu’il n’y aura pas trop de copines pour le distraire. En sortant on évite notre Chapelle, trop de monde, c’est l’attraction du jour. En arrivant au Jardin du Couvent, on est interceptées par Brigitte, qui a encore réussi à échapper à la surveillance de Maëlle. Elle nous sort trois tiges et nous détourne vers le cloître.

• Paloma, il va nous falloir te trouver un grade.
• On verra ça quand j’aurai des vrais pouvoirs. Mais je ne veux pas faire carrière dans l’Invisible. Le peu que j’en ai vu m’a suffit. J’ai d’autres priorités et la ligne éditoriale de l’ère est simple : ne rien faire du tout.
• Déesse, Mage, Sorcière, Fée, ce sont des armes bien trop puissantes pour notre époque. On a été recrutées par Adé pour être Sœur, c’est largement suffisant.
• Et bien, mes Sœurs, je vois qu’on est bien dans l’esprit de notre époque. Pour toujours et à jamais, comme on dit.

Maëlle nous retrouve et nous rejoint :

• Le Pape souhaiterait nous entretenir, toutes.

On se rend donc à la grande tente blanche.

• Merci d’avoir répondues à mon invitation. C’est juste pour vous remettre vos bagues et vous souhaiter de longues années de bonheur, à toutes, et pour toujours…
• Et à jamais.

De jolies petites bagues discrètes avec une pierre violette censée nous protéger, ou nous localiser en cas d’oubli ou de perte de darkmono.

• Que la paix soit avec vous.
• Et avec votre esprit.

Et nous repartons à nos vies. Sans pression, sans devoirs et sans droits, pour recevoir et donner de l’amour librement, pour voir grandir mon fils, pendant l’ère de la quatrième Bible, pour toujours et à jamais.