030 - affection

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Samedi 30 Mai 2116. Le soleil filtre à travers la fenêtre et me réveille dans les bras de Bri. On a quatre jours à nous devant nous. Seulement quatre. Alors je la réveille :

  • Bri, tu es si fatiguée, qu’est ce que tu fais dans la semaine ?

Elle réfléchit, essaye de parler , compte sur ses doigt comme pour faire une liste :

  • J’en fais le moins possible et c’est déjà épuisant. Fais-moi un de tes trucs à la con, donne-moi de l’énergie.
  • Non Bri, je n’ai que de l’amour en stock pour toi. Le week-end je suis sur off, déconnectée de l’Invisible.
  • C’est vrai ? Alors on peut jouer au tennis. Je vais t’apprendre à me battre. J’adore perdre, abandonner, ne pas gagner c’est si reposant. Ça me stimule. Partout. Ça me gratte. Viens me soulager, ma belle blonde.

Je m’exécute et je lui donne de quoi se donner de l’appétit pour le petit déjeuner.

  • Alors Bri, qu’est ce qui compte vraiment pour toi ?
  • Comme pour les autres, ce qui ne dure pas. Ici tout est acquis à vie sauf le couple. Après, la famille, les enfants, ça ne fonctionne pas. C’est même aliénant de suivre le concept. On s’épanouit bien mieux en dehors de tout ça, en amour personnel dans un couple libre et en amitié qui nous apporte bien plus, qui nous ouvre sur tout le reste. Je te veux comme amie, Maëlle. Parce que d’abord, il vaut mieux avoir les sorcières de son côté. Après, tu es aussi une fille, une femme de pouvoir. Et au lieu de comprendre les choses, tu les fais, c’est toute l’audace et l’innocence de ta jeunesse qui te donne autant d’assurance. Accomplir au lieu de réfléchir.
  • Détrompe-toi, je triche, je fais beaucoup de méditation transcendantale dans les limbes de l’Invisible sinon je serais complètement aveugle dans mes démarches.
  • C’est comme ça que tu m’as démarchée ?
  • C’est toi qui m’a sautée dessus. Avec audace, sans réfléchir.
  • Juste par instinct, un gros bonbon s’est présentée à moi, j’ai dû y goûter.
  • Je suis pas grosse, juste un peu enrobée. Viens goûter à mon enrobage.

Et c’est reparti en galipette, la chaleur monte à l’intérieur comme à l’extérieur, de nos corps et de la maison blanche. Un spectacle de caresses et de douces sensations. Je vois le bonheur dans son regard, la joie, la jouissance à vivre l’instant présent avec moi, en moi. Je me conçois mentalement une balise temporelle pour venir plus tard me réfugier ici .

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