Alessandro ; sa vie était une allumette qui lui brûlait les doigts

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Merci @Daegann pour ce joli défi ! J'aurais je crois, adoré avoir mon personnage devant moi pour lui demander si je l'ai bien écrit, bien décrit, bien aimé, s'il est heureux ou déçu, si ma plume a su dire ses rires et ses cicatrices. Si je suis, à son avis, digne de lui.

Alors jouons ! Pour ne pas m'égarer, je suivrai point par point la trame proposée et le laisserai me répondre avec ses mots à lui :)

DESCRIPTION GENERALE

1: Quel est ton nom ? 2: Utilises-tu un pseudo ? Que signifie-t-il ? 3: Quelle est ta taille ? 4: Quel est ton poids ou ta corpulence ? 5: De quelle origine ethnique es-tu ? 6 : Quel est ton âge ? D'où viens-tu ? 7: Décris tes cheveux : leur coupe, leur couleur... 8: De quelle couleur sont tes yeux ? Portes-tu des lunettes ou des lentilles de contact ? 9: Es-tu en bonne santé ? Possèdes-tu des caractéristiques physiques particulières ? 10: As-tu des cicatrices, marques de naissance ou des tatouages ? 11: Portes-tu des bijoux ou des accessoires ? 12: De quelle façon es-tu généralement habillée ? 13: Quelle expression est le plus souvent affichée sur ton visage ? 14: As-tu des habitudes gestuelles particulières ou des tics ? 15: Utilises-tu régulièrement une expression ou une citation particulière ?

Je m'appelle Alessandro. Alessandro Nikolaïevicth Karenine. On m'appelle Sandro, ce qui ne signifie rien d'autre que le fait que mon prénom est un peu trop long. Ma femme m'appelle "Mon Sandro", j'adore ça et c'est fantastiquement juste, je suis sien de la tête aux pieds. Je mesure 1m79, je suis mince, sec, limite maigre. Je suis canadien, j'ai grandi à Vancouver mais je suis le fils d'une Corse abandonnique que je n'ai pas connue et d'un Russe fantastique qui m'a tissé de A à Z. J'ai 39 ans, dont 30 comme orphelin.

Mes cheveux sont courts, noirs, avec quelques fils blancs parce que mine de rien, le temps passe aussi pour les héros de romans. Mes yeux sont bleus, presque trop clairs pour mon regard très sombre. Ma santé est bonne, pourtant mon corps est un pauvre survivant, émoussé par les coups, la faim, le viol et la guerre. On me trouve beau pourtant, voire même très beau, parce que la douleur à l'intérieur ne se voit pas à l'extérieur ; du moins pas beaucoup. Seule ma femme parcourt parfois de ses mains douces l'ampleur de mes cicatrices et je frissonne encore et toujours sous ses doigts de velours.

Je m'habille de noir, ou de bleu, les couleurs vives ne sont pas pour moi, ce serait un mensonge... Je suis perdu et triste, mais de moins en moins, parce que la vie chasse la mort en moi chaque jour davantage. Des tics ? Non, je ne crois pas... Des sursauts, oui, parce que j'ai encore peur, parfois. J'utilise tout le temps des citations ou des titres littéraires, ils glissent sous ma plume comme un chat sur une gouttière et je ne m'en rends pas toujours compte. La littérature, c'est ma langue paternelle.

FAMILLE ET PASSÉ

16: Qui sont ou étaient tes parents ? Parle-nous un peu d'eux. 17: As-tu des frères et sœurs ? Si oui, que peux-tu nous dire à leur sujet ? 18: Parle-nous du reste de ta famille. 19: Comment décrirais-tu ton enfance ? 20: Quel est l’événement qui t'a le plus marqué jusqu'ici dans ta vie ?

Ma mère a toujours été morte, fuyante, inconnue. Mon papa était grandiose, superbe, omniprésent, il était mon guide et mon héros, il était mon idole et il a été atomisé un triste soir de Nouvel An. Je déteste Nouvel An... J'ai aussi une belle-mère adorable, avec l'accent québécois et un grand sourire doux ; une grand-mère violente et folle que j'ai payée très cher ; une demi-soeur belge que j'ai tellement aimée malgré beaucoup de choses.

Mon enfance fut une grande schizophrénie, entre le Canada lumineux, pacifique, structurant que j'ai connu quand j'étais petit, au creux de mon papa, et la cavale glauquissime dans laquelle on m'entraîna ensuite aux quatre coins de l'Europe jusqu'à atterrir au hasard, devant un foyer niçois. Tout m'a marqué, dans ma mémoire comme dans ma chair, ma peau est un triste livre que je ne laisse lire à personne sauf à ma femme, car ses yeux m'apaisent comme une brise de mer.

SITUATION ACTUELLE :

21: Où vis-tu actuellement ? 22: Que fais-tu dans la vie ? 23: Appartiens-tu à un groupe ou à une organisation particulière (guilde, société secrète, équipe, armée, secte, etc) ? Y as-tu un rang particulier ? 24: Quel est ton but dans la vie, tes objectifs à plus ou moins court terme ?

Je vis à Cannes. Je suis militaire, je forme des élèves de l'armée de l'air. Je n'ai pas de but précis, je m'étonne tous les jours de me réveiller à nouveau, d'avoir à nouveau une chance de vivre au-delà du passé. J'essaie de savourer ce temps qui m'est donné quand depuis toujours, je pensais que je mourrais très vite, en silence, à l'ombre de mon ombre. Pourtant je suis là, je suis bien là.

COMPÉTENCES :

25: Possèdes-tu des capacités ou des compétences particulières ? Quelle est ta spécialité ? 26: As-tu des problèmes ou des difficultés dans certains domaines de compétences ?

Je ne sais pas trop... Je suis trilingue, est-ce que ça compte ? Russe, anglais, français. Mais je n'ai aucun mérite, ce sont les aléas de la vie qui m'ont appris cela. J'ai des difficultés avec quelques activités corporelles : la danse, la gym sont mes pires ennemies !

RELATION :

27: Qui est la personne la plus importante dans ta vie et pourquoi ? 28: Es-tu en couple ou as-tu des vues sur quelqu'un ? 29: Es-tu du genre à juger rapidement les autres ? Combien de temps mets-tu pour 30: As-tu des rivaux ou des ennemis ? Si oui, de quelle nature ? 31: As-tu des amis ? Qui sont-ils ? 32: Es-tu plutôt du genre à argumenter ou essayes-tu plutôt d'éviter les conflits ? 33: Aimes-tu passer du temps seule ?

Je vais répondre une banalité affligeante, mais ma personne source, ressource, ma douce, c'est mon épouse. Elle s'appelle Catalina, elle est née dans les plaines froides de l'Europe centrale mais elle brille, elle réchauffe, elle éclaire et dynamite ma vie depuis des années. Elle m'a tout donné, son amour, sa confiance, notre couple qu'elle construit envers et contre mes démons, nos enfants qui sont comme des merveilles graciles et funambules. Je n'ai d'yeux, de coeur, de corps, que pour elle.

Je ne sais pas si je juge rapidement... Mais je juge définitivement, à l'instinct. J'aime tout de suite, ou pas du tout. Mon ennemie, la seule, est morte en prison il y a quelques années. Mes amis sont fidèles et droits comme des béquilles solides et bienveillantes.

Je n'aime pas les conflits mais quand ils sont nécessaires, je ne les fuis pas non plus. La solitude ne me dérange pas ; mais elle est dangereuse quand elle arrive un jour où je suis fatigué, triste, un jour où je pourrais me morfondre et ruminer. Je suis rarement seul, de toute façon ; mon quotidien est bien rempli entre ma femme, mes quatre enfants et mon neveu.

PERSONNALITÉ :

34: Es-tu plutôt optimiste, réaliste ou pessimiste ? 35: Aimes-tu prendre des risques ou préfères-tu jouer la sécurité ? 36: Aimes-tu faire des blagues ou préfères-tu rester sérieuse ? 37: As-tu des peurs ou des phobies ? Quelle est ta plus grande peur ? 38: Suis-tu un code de conduite qui guide ou régit ta vie et tes actes ? 39: Es-tu du genre à faire des promesses ? Si oui, les tiens-tu ? 40: As-tu de lourds secrets ? Est-ce que quelqu'un les connaît et si c'est le cas, comment les a-t-il découverts ? 41: As-tu des vices quelconques ? 42: Si tu devais décrire ta personnalité en trois mots...

Je suis foncièrement pessimiste. Pourtant que suis la preuve que l'humain peut survivre à tout ! Cela me rendrait presque optimiste ! Je n'aime pas les risques, j'ai peur de mille et une choses mais la vie est faite de risques et de chutes, alors parfois, je tente. Drôle ou sérieux ? Je l'ignore...

J'ai peur du noir, j'ai peur de mon désir et de celui des autres. J'ai peur de ma propre colère. J'ai peur de l'amour comme s'il allait fondre dès lors que j'approcherai ma main de lui. Je n'ai pas de code de conduite : je vis, c'est tout, je marche et je tombe, comme tout le monde, et puis je me relève.

Je n'ai fait qu'une promesse dans ma vie, celle que m'a dictée le code civil le jour de mon mariage avec Catalina : respect, fidélité, secours et assistance. Je la tiendrai, et me réjouis chaque matin d'avoir lié ma vie à une telle lumière, parce que je l'aime au-delà de tous les mots.

J'avais un secret, oui, mais il n'est plus secret depuis que ma vie est parue sur Scribay ! ;)

Des vices, j'en ai certainement, mais là présentement je ne trouve pas... Mauvaise foi, peut-être ? Me décrire en trois mots, c'est si simple : je suis cassé.

CROYANCES :

43: Es-tu croyant ? Si oui, de quelle religion, croyance ou dieux ? 44: Es-tu superstitieux ? 45: Quelle valeur accordes-tu à l'argent ? 46: Que penses-tu de la politique ? 47: Soutiens-tu une cause particulière ? 48: Que penses-tu du fait de voler ? 49: Que penses-tu du fait de tuer ? 50: Considères-tu que certains groupes ou genres de personnes sont inférieurs ou supérieurs à toi ?

Je ne crois en rien, pas même en moi-même. L'argent ne vaut que pour ce qu'il permet de s'offrir : une vie confortable avec ma femme et mes loupiots. Je ne connais rien à la politique, je sais juste qu'un jour, parce que j'avais un uniforme, j'ai dû partir faire une guerre qui n'était pas la mienne. J'ai détesté ça.

J'ai volé, parce que j'avais faim. Je n'ai jamais tué, mais je l'ai souhaité très fort. Je n'aime pas les cons, je les trouve de fait un peu inférieurs ;) Mais je suis né au Canada, d'un père russe, d'une mère corse, je suis marié à une Hongaro-Roumaine, ma soeur était belge, je vis en France... J'aurais du mal à ne pas voir que la géographie, comme le temps, ne fait rien à l'affaire : Brassens avait raison.

GOÛTS PERSONNELS :

51: As-tu des hobbies ? Quel est ton passe-temps favori ? 52: Quelle est ta nourriture / boisson préférée ? 53: Quel genre de musique aimes-tu ? 54: Quel est ton genre de divertissement de masse préféré ? (cinéma, sport, jeux vidéos, concert, etc.) 55: Comment gères-tu le stress ? Y a-t-il quelque chose qui t'aide à te relaxer

J'aime la mer. J'aime la regarder, la respirer, la goûter, depuis l'immense Pacifique de mon enfance jusqu'à la douce Méditerranée que je vois aujourd'hui depuis mon balcon. J'ai trop d'enfants dans ma vie pour avoir besoin d'un passe-temps : ils me prennent tout, tout le temps, et je suis heureux comme un imbécile de pouvoir leur donner encore et encore. Je n'écoute jamais de musique, mais je subis parfois les goûs contestables de ma femme quand elle écoute à fond, des larmes plein les yeux, quelque violon tzigane pleurant des amours mortes.

Je connais peu le stress ; je connais mieux la peur, ventrale, viscérale, vomitive. Mais je me soigne en enlaçant le soir, mes pauvres bras tremblants sur la chaleur miraculeuse de ma merveilleuse épouse.

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