Chapitre 4 : Retrouvailles

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L’Aston-Martin avalait les quelques kilomètres qui séparaient le centre de l’appartement de Nathalie. Hector avait encore un doute sur la rencontre de ce matin et décrocha son téléphone.

— J’aurais besoin que tu retrouves tout ce que la presse américaine a pu écrire sur l’affaire Morrison. Rappelle-moi.

À proximité de l’appartement de Nathalie, il aperçut son ancienne équipière qui s’approchait de sa voiture. Le coupé anglais fut rapidement garé, Hector en sortit aussitôt et tenta de convaincre la jeune femme.

— Attends, n’y va pas, pas maintenant, s’il te plaît.

— Qu’est-ce que tu as ? On en a parlé, je t’ai dit que j’allais me livrer.

— C’est Alban, la prison, elle a été attaquée. Pas impossible que ce soit une évasion. On doit vérifier. Mais si c’est le cas, on aura sûrement besoin de toi.

— On ?

— J’aurai besoin de toi, encore.

— Je savais que ce type ne resterait pas en cage. Il y avait de l’ironie dans la voix de Nathalie, qui, déjà, s’éloignait imperceptiblement de la portière avant gauche. Tu aurais dû me laisser l’éliminer. (1)

— Je vais là-bas. Tu viens avec moi ?

— Ok. Mais je dois me changer.

— Tu es très élégante, répondit Hector, moqueur, devant le jean délavé et le sweat-shirt décontracté qui seyaient à merveille à la jolie blonde, mais, oui, il vaut mieux que tu aies une tenue plus appropriée.

— On la joue discrète ? Tu as peur que j’affole les gardiens ou les prisonniers ?

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Les abords de la prison fourmillaient de fonctionnaires de police, de pompiers, d’ambulanciers, de journalistes. Les badauds étaient fermement tenus à l’écart, pour leur propre sécurité, mais aussi pour laisser travailler tous ceux qui s’affairaient entre les décombres. Les reporters et envoyés spéciaux des différentes chaînes de télévision, eux-mêmes, étaient invités à respecter un périmètre à l’intérieur duquel les secours pouvaient aller et venir aussi confortablement que possible.

Hector et Nathalie avaient laissé l’Aston-Martin à quelques rues de là et survolaient discrètement la zone dans leur armure volante invisible. Nathalie avait activé son dispositif de vision thermique, modulant les filtres de façon à éliminer les perturbations liées aux braises encore chaudes qui restaient çà et là. Hector recevait dans son oreillette les commentaires que faisait sa collègue sur les images perçues. Puis l’équipe reconstituée se dirigea vers le morceau de bâtiment éventré par les explosions et continuèrent leur visite à pied, toujours sans se montrer. Le couloir était l’objet d’un intense va-et-vient des secouristes encombrés de civières, tantôt vides, lorsqu’ils retournaient vers l’intérieur, tantôt portant, selon les résultats des recherches, un blessé souffrant le martyre ou un pauvre hère sans vie.

Afin de ne pas risquer une collision impromptue dans ce corridor surpeuplé, les deux équipiers redémarrèrent les petits réacteurs et longèrent le plafond jusqu’à la cour des promenades où étaient rassemblés, d’un côté, de longs sacs plastiques noirs à fermeture éclaire, et, de l’autre, sous une tente militaire, les rescapés de l’attaque aérienne.

— Je vérifie les sacs, proposa Nathalie. Tu n’as qu’à vérifier sous la tente, s’il en a réchappé.

— On se retrouve à la voiture.

Une dizaine de minute fut nécessaire à chacun pour s’acquitter de sa tâche et reprendre son envol. Personne n’avait rien remarqué, l’efficacité du duo avait de nouveau fait ses preuves, comme si quinze années de séparation venaient d’être balayées d’un revers de main.

— Il n’est pas parmi les rescapés, affirma Hector, en s’installant au volant.

— Je ne l’ai pas vu non plus dans les décombres, et il n’était pas plus dans les sacs. Cela dit, dans ce bazar, s’il y avait encore des cadavres, je ne pouvais pas les détecter. Il faudra peut-être attendre les résultats définitifs des recherches.

— Possible, on va demander à Luc de surveiller, mais à mon avis…

— Luc ? Tu veux dire…

— Oui, il s’est installé au centre, il est remonté, contre nous deux, tu t’en doutes, mais il va se rendre utile. En attendant, on va retrouver Fred. Tu crois que tu peux supporter Joanie quelques jours sans essayer de la démolir ? (2)

— Je pense que ça devrait aller, je te rappelle que j’ai même réussi à lui sauver la vie… (3)

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(1) Voir Épisode III : Les Masques tombent

(2) Voir Épisode II : L’Acharnement des Oracles

(3) Voir Épisode IV : Traumatismes

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