Lorsque Rachel se réveilla, elle senti la présence de Louis tout proche d’elle… Il lui caressait le bras qu’elle avait placé au-dessus de sa tête durant son sommeil.

— Bonjour toi.

— Bonjour toi, bien dormi ?

— Oui, bien dormi…

Elle se retourna et ferma les yeux à nouveau, elle sentit qu’elle pourrait très bien se rendormir. Louis l’interpella,

— Euh, dis, tu ne dois pas faire pipi ?

— Hein ? Quoi ?

Elle se tourna pour le regarder, et là, elle le vit agiter un emballage blanc en se trémoussant dans le lit… Puis « tilt », elle se rappela … pile au moment où Louis murmura, avec une moue toute triste,

— Le test Rachel… t’as oublié ?

— Oh, désolée, je dormais encore là… Tous mes neurones ne sont pas opérationnels dès le réveil mon cher ami ! Passe-le-moi, je file aux toilettes.

Comme il se leva aussi et la suivi jusqu’au petit coin, Rachel réagit,

— Eh, mais ça va, je sais faire pipi toute seule tu sais ! Il faut quelques minutes pour que le test réagisse, On a le temps !

— Je t’attends dans le couloir…

— Si tu veux, mais je ne vais pas m’envoler, tu sais.

Rachel, libérée de Louis, pu s’installer à l’aise sur les toilettes et lire le mode d’emploi. À l’extérieur, Louis s’inquiéta,

— Ça va ?

— Eh mais c’est bon Louis, laisse-moi lire le mode d’emploi !

Une fois l’opération terminée, Rachel sorti des toilettes, test en main. Elle tomba presque sur Louis qui était assis par terre sur le carrelage. Elle décida de s’asseoir à côté de lui à même le sol pour attendre le résultat.

— Alors ?

— Il faut encore attendre, Louis, et voir si une barrette apparait là.

Rachel lui indiqua où la barrette devait apparaitre en cas de test positif.

— Là, ça se fonce, c’est bon alors ?

Songeuse, Rachel lui répondit,

— Oui effectivement, la barrette apparait… Effectivement, cela me semble « positif ».

— Youppie ! J’ai réussi !

Il la prit dans ses bras et il l’embrassa.

— Euh, oui, « tu » as réussi… Je te rappelle que nous avons fait cela à deux mon loulou !

— Oui, désolé, mais je suis trop heureux !

— Moi aussi je suis heureuse, mais attends avant de crier victoire, je préfère qu’on ait confirmation chez le gynécologue.

— Oui, mais en attendant, je suis quand même sur mon petit nuage.

— Pour ça oui, je le constate mon cher ami mais je préfèrerais qu’on en parle au chaud dans le lit plutôt que sur le carrelage froid.

Elle le vit se lever tout d’un coup et la prendre dans ses bras pour la soulever

— Tu as raison, viens, je te ramène dans un cocon tout chaud.

Il la porta jusque dans la chambre pour la déposer délicatement sur le lit.

— Tu sais Louis, même si je suis bel et bien enceinte, cela ne veut pas dire que je me suis transformée en poupée de sucre…

— Tu es prête à faire un peu de gymnastique alors ?

— Oui, je suis prête pour tout un programme de remise en forme !

Ils n’eurent plus besoin de parler, leurs corps se trouvèrent et se répondirent sensuellement, dans une fusion qu’ils aimaient à retrouver régulièrement.

Après avoir fait l’amour, ils se firent face, tous deux allongés sur leur flanc, elle, lui palpant les fesses alors que lui, lui caressa le visage, le cou puis la poitrine.

— Tu penses que tu pourras avoir un rendez-vous rapidement, chez ton gynéco ?

— Je ne sais pas, je dois vérifier dès lundi.

— Tu, euh… Ça te dérangerait si je viens ?

— Écoutes, non cela ne me dérangerait pas, cela pourrait être super, si je suis véritablement enceinte, sinon, j’ai un peu peur que tu ne sois déçu…

Son regard se perdit dans le vide, Louis le remarqua, il lui prit le visage dans la main,

— Tu as des craintes ?

— Oui, d’un faux positif, que tu sois déçu, que je sois déçue. Je crois que je n’y croirais que lorsque je verrais l’échographie… Et encore, là j’aurais toujours la crainte d’une malformation ou d’une anomalie génétique.

Louis lui posa un baiser sur les lèvres, et la réconforta

— Arrêtes de te stresser de la sorte ! Tout ira bien et je suis persuadé que tu es bien enceinte.

— T’es vraiment trop cool toi… Moi je ne pense qu’aux risques de trisomie 21 à cause de mon grand âge…

— Oui, tu ne penses qu’aux cotés négatifs, si tu es effectivement enceinte, j’espère que tu arriveras à savourer le fait même d’être enceinte.

En rigolant, elle lui lança,

— Ah oui, grossir, être constipée, les seins tendus, les vergetures et tout le reste tu veux dire ?

— Oui tout cela, en plus de sentir l’enfant grandir en toi.

Il lui caressa le ventre,

— Tu seras la première à le sentir bouger, moi je ne serais que le spectateur de cette découverte.

Elle caressa la main que Louis maintint sur son ventre,

— J’espère que tu m’aideras à traverser tous ces changements, Louis, parce que, tout d’un coup, cela m’effraie un petit peu.

— Qu’est-ce qui t’effraie ?

— Le changement, la responsabilité… Je ne sais pas si je serais à la hauteur, face à un enfant, face à toi.

— Eh, Rachel, tout doux, nous l’avons fait à deux, nous assumerons tout à deux, je ne te lâcherais pas ma puce, quoi qu’il advienne.

Il la prit dans ses bras et la berça tendrement, ils restèrent ainsi un bon moment, jusqu’au moment où ils entendirent que Madeleine était réveillée.