Chapitre 25. Rapport à Sophie

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La journée se déroula tranquillement, chacun profitant du soleil et de la tranquillité, avec peut-être un peu plus d’attention entre Louis et Rachel, profitant de chaque renouvellement de crème solaire pour se rapprocher et se toucher « l’air de rien » malgré les gloussements de Sophie qui affichait un sourire permanent.

Dans le milieu de l’après-midi, Sophie se prépara à aller chercher ses fils au mini club, Louis se proposa de l’accompagner afin de ramener quelques-uns des encas distribués par l’hôtel dans le cadre du goûter, Rachel accepta de surveiller le sommeil de Madeleine. En s’éloignant avec Sophie, Louis lança,

— Ok on est parti !

Rachel les regarda s’éloigner et sourit… Il allait devoir, lui aussi, faire son rapport à Sophie, elle n’en doutait pas !

Effectivement, dès qu’ils tournèrent le coin, Sophie lui demanda :

— Et alors, toi ? Raconte-moi ta version !

— Ah toi, tu veux tout savoir hein ! J’imagine que Rachel t’as déjà fait un topo, non ?

— Oui, elle l’a fait, mais toi, comment tu le sens ? Tu crois que c’est possible entre vous deux après le retour des vacances ?

Soucieux, il lui demanda,

— Pourquoi ? Rachel en doute ?

— Je crois qu’elle a un peu peur du retour à la réalité, avec les horaires, votre vie à chacun, le quotidien quoi.

Il soupira doucement avant de répondre,

— Oui, j’y ai pensé aussi, mais je pense que c’est possible, enfin si nous arrivons à nous donner du temps l’un à l’autre.

Il s’arrêta puis, devant le silence attentif de Sophie, il reprit,

— Je crois qu’elle a du mal à envisager d’être en couple, le fait même de parler de couple l’a fait réagir, comment dire, en la refroidissant complètement. Elle m’a dit qu’elle avait une mauvaise expérience du couple, mais elle n’en a pas dit plus. Tu sais quelque chose toi ? Histoire que je ne fasse pas d’impair.

— Non, je ne sais pas grand-chose, sauf qu’elle s’est séparée suite au fait que son fiancé l’ait trompé, à plusieurs reprises je crois.

Elle fit aussi une pause puis reprit ;

— Et puis, je sais qu’elle en pince pas mal pour Alban, tu sais, le grand copain d’Ambre…

Refroidit par cette annonce, Louis souffla tristement,

— Ah…

— Ah, comme tu dis. Bon, elle m’a déjà dit qu’elle savait très bien que c’était à sens unique et qu’elle avait toujours la malencontreuse manie de s’amouracher d’hommes qui la faisaient souffrir ou qui l’ignoraient.

Avec un fond d’espoir dans sa voix, il répondit,

— J’espère qu’elle se rendra compte que je ne suis pas comme cela… Et que j’arriverais à obtenir sa confiance.

— Je l’espère, pour vous deux, sincèrement.

— Oui, moi aussi, mais on verra… Au quotidien, justement.

Le reste du chemin se fit dans un silence pensif, tant chez Sophie que chez Louis. Une fois sur place, Sophie s’exclama,

— Oh, les enfants n’ont pas encore fini…

— Reste un peu ici au bar, pendant ce temps, je ramène un peu de tout pour le goûter autour de la piscine. Ça va si je te laisse ? J’ai envie d’aller faire quelques bisous à Rachel

Il prit Sophie dans ses bras puis se plaça dans la file de distribution des goûters.

De retour près des transats, Louis s’attendrit, Rachel jouait avec Madeleine sur ses genoux, il avait reconnu le son des cris de sa fille avant même de la voir. Rachel s’y prenait vraiment bien avec elle, sa fille était visiblement à l’aise, et lui-même lui faisait confiance.

Il déposa les goûters sur l’un des transats, invita Rachel à choisir ce qu’elle désirait et lui proposa d’aller chercher à boire dans le frigo de sa chambre.

— Mais quel service Louis, merci !

Elle mordit dans un morceau de cake.

— Mais de rien Rachel, tout le plaisir est pour moi.

Il s’installa sur le transat d’à côté, qu’il rapprocha. Rachel lui prit la main et lui demanda,

— Est-ce que ça va ? Tu as l’air soucieux.

— Tu trouves ?

Il respira longuement puis se lança,

— oui, je le suis un peu… Comme tu le notais bien ce matin, nous ne sommes pas encore un couple, même si j’en ai personnellement envie… On ne se connait pas vraiment et j’ai un peu peur de faire des impairs.

Rachel fronça les sourcils et lui demanda,

— Des impairs ? De quoi tu parles Louis ? Qu’est-ce qui t’a traversé la tête ?

— En fait, Sophie m’a parlé du fait que tu étais attiré par Alban, le représentant pharmaceutique et… Bon, je sais qu’il est beau, qu’il fait tourner la tête à beaucoup de femmes à l’hôpital, qu’il est célibataire, qu’il a un niveau de vie élevé…

Rachel le coupa,

— Stop Louis, je sais bien qu’Alban est un bellâtre, je sais aussi qu’il n’en a rien à faire d’une fille comme moi… Et je sais très bien que c’est un sale type.

Elle fit une courte pose puis reprit,

— je l’ai vu plusieurs fois avec Ambre… Ton Ambre, dans des positions compromettantes… à l’époque où tu étais encore en couple avec elle.

Il ne dit rien, mais se tassa un peu plus dans le transat, il avait lâché sa main et ses yeux regardaient dans le vide. Le voyant réagir de la sorte, elle s’excusa,

— Ok, j’ai fait une bourde en te parlant de cela ? Je suis désolée, je ne voulais pas remuer le couteau dans la plaie… C’était pour dire que je sais bien qu’Alban est quelqu’un de méprisable.

Elle se mordit la lèvre en pensant qu’elle avait réussi à glacer la situation. Il eut un profond soupir et fini par revenir vers elle.

— Désolé, j’ai réussi à plomber l’ambiance. Ne t’inquiète pas, tu n’as fait que me redire ce que je supposais déjà… Je m’en veux, à moi, d’avoir été si aveugle à l’époque.

Il lui reprit la main, en hésitant un peu, Rachel croisa ses doigts avec les siens et lui caressa la paume de sa main avec son pouce.

— Tu sais, Louis, je ne suis pas au courant de ce qu’Ambre a pu te faire vivre au sein de votre couple, mais je pense que ces deux oiseaux se valent au niveau du « non-respect » de l’autre.

Louis ne répondit pas de suite, mais n’exprima aucune colère, il se focalisa sur la main de Rachel qu’il avait maintenant pris dans ses mains à lui.

— C’est clair, je pense qu’ils doivent se valoir… Mais bon, ne parlons plus d’eux, je m’en veux d’avoir amené ce sujet, mais tu vois, je ne t’ai pas mordu le nez cette fois-ci… Je m’améliore, non ?

Il la regarda, plein d’espoir, elle lui avoua,

— Je dois dire que j’ai eu peur à un moment, quand tu t’es tut… Mais, ouf, ça n’a pas eu lieu.

Elle l’attira à elle et l’embrassa… Ce qui ne plut pas à Madeleine qui attira leur attention en criant.

— Mais, mais, mais Madeleine, on ne t’oublie pas tu sais !

— Elle te veut tout à elle… Mais non ma fille, il faut partager.

Il s’installa derrière Rachel, sur le même transat… Pour lui servir de dossier et qu’elle puisse garder Madeleine sur elle.

Elle apprécia cette proximité charnelle rassurante et s’appuya contre lui, il l’enlaça. Elle lui proposa, en chuchotant,

— T’es d’accord si je viens chez toi ce soir ? Je prendrais une partie de mon stock de protection.

— Oh que oui, je suis d’accord.

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