Chapitre 12. L’aide de Sophie

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Il était assis dans le fauteuil, dans le noir, lorsque Sophie sonna. Il sursauta et se reprit avant de lui ouvrir avec le parlophone. Il attendit à la porte de son appartement, porte qu’il ouvrit dès qu’il entendit ses pas sur le palier du 3ème étage.

En voyant Louis passer sa tête de l’embrasure de la porte Sophie lui lança,

— Ouf, enfin arrivée ! Quelle idée d’habiter au 3ème sans ascenseur ! Tu entretiens ta forme physique toi !

Puis elle scruta Louis, il était blême, déjà pâle à la base avec son teint de roux, mais là, Sophie le trouva… Livide !

— Houlà, mais qu’est-ce qu’il se passe Louis ? Tu as un teint… Tu es malade ?

Elle entra, comme il lui indiqua de faire, sans arriver à prononcer un mot.

— Mais que se passe-t-il Louis ? Dis-moi quelque chose, tu me fais peur avec ce silence et la tête que tu as !

Il ferma les yeux quelques secondes puis arriva à articuler.

— Le test… C’est la mienne, mais je ne sais pas…

Sa voix mourut dans sa gorge. Sophie sentit l’étonnement se peindre sur son visage, les yeux écarquillés et la bouche ouverte, elle marqua un temps avant d’articuler, difficilement, elle aussi.

— Le test, tu veux dire le test ADN, de l’autre-là ? Dont on a parlé cet après-midi ?

Dans un soupir, il lâcha,

— Oui.

— Ah mince ! Et quoi ? Le bébé, il est où ?

Elle regarda autour d’elle, mais ne vit rien dans la pénombre qui régnait au sein de l’appartement.

— Elle est là.

Louis lui indiqua un endroit, dans la pénombre, en s’avançant dans le couloir du hall d’entrée, il s’abaissa puis revint, avec un gros paquet dans les bras… Paquet qui s’avéra être un couffin.

— Là, elle dort, elle est mignonne hein ?

Il emmena le couffin vers le salon, faisant signe à Sophie de le suivre. Il alluma deux des luminaires présents sur le buffet et sur la table basse.

Il proposa à Sophie de s’asseoir, s’assit lui-même et regarda son amie, esquissant l’ombre d’un sourire.

— C’est surréaliste, non ? Cette petite est officiellement ma fille, elle est chez moi depuis quelques heures… Et je ne sais pas comment elle a été fabriquée ni qui l’a portée puis abandonnée à son triste sort !

Il souleva la couverture qui recouvrait Madeleine. Le nourrisson dormait paisiblement.

— Regarde comme elle est mignonne.

Il regarda sa fille avec beaucoup de douceur et invita Sophie à en faire autant.

— C’est vrai qu’elle est belle, et elle a tes cheveux !

Passé le moment de la découverte, Sophie se cala dans le fauteuil et regarda Louis bien en face.

— Et maintenant, Louis, qu’est-ce que tu vas faire ? Concrètement, je veux dire.

Louis se cala lui aussi dans son fauteuil et soupira avant de répondre à Sophie.

— Eh bien, c’est pour cela que j’ai fait appel à toi…

Il joignit ses mains et posa son menton dessus et lui demanda,

— Est-ce que tu pourrais m’aider, je veux dire, très concrètement, tu sais, baignoire, planche à langer, des trucs comme cela ?

Sophie acquiesça,

— oui, c’est tout à fait faisable, mes petits n’ont plus besoin de ce genre de chose, ils sont « grands » maintenant, je les ai rangés, je peux te les refiler sans problème, mais…

Sophie s’arrêta et prit une grande inspiration. Il s’enquit,

— Mais quoi ?

Sophie dodelina de la tête avant de lui répondre,

— Mais Louis, le problème n’est pas là, tu le sais bien… Là, tu me parles d’aspect pratico pratique, tu sais très bien que je t’aurais passé ce genre d’outils pour gérer un bébé au quotidien ! Et quoi ? Qui est la mère, qui est cette femme qui t’as donné ce bébé sans jamais t’avoir rien dit durant la grossesse ? C’est quoi ce scénario de série Z ?

Louis prit sa tête dans ses mains et se frotta les yeux puis se leva et emporta les papiers concernant Madeleine qu’il avait laissé sur le buffet et répondit à Sophie,

— Églantine Dupont, voilà le nom de celle qui a porté Madeleine.

Il lui tendit les papiers du dossier. Sophie les prit en main tout en regardant Louis qui semblait réciter par cœur ce qu’il avait extrait comme information du dit dossier.

— Née le 02/05/1975, à Montpellier, en France, nationalité Française. Bonne santé générale, multipare, mais sans plus de détail… Madeleine n’est pas son seul enfant.

Il fit une pause, et scruta les réactions de Sophie, qui le regardait faire les cent pas dans le salon.

— Pas d’adresse connue en Belgique. Les sages-femmes m’ont dit qu’elle était repartie en France et l’assistante sociale m’avait confié que le notaire, Maitre Janssens avait pris sa pension et comptait vivre sa retraite dans sa villa du sud de la France. Donc, personne à contacter ici à Bruxelles concernant les seules personnes susceptibles de m’expliquer comment mon sperme a pu rencontrer l’ovule de cette femme !

Il avait terminé cette phrase sur un ton très sec et en haussant le ton. Madeleine réagit en gémissant puis en sanglotant.

Sophie la prit dans ses bras, tentant de la calmer. Devant le mutisme de Louis, Sophie prit la parole :

— Bon, écoute, pour ce qui est du côté matériel, pas de souci, je t’arrange ça, j’ai encore tout ce qu’il faut. Par contre, comment vas-tu t’arranger au quotidien, pour le boulot et tout ça ?

Louis soupira, secoua la tête puis fini par répondre :

— Eh bien, soit je trouve une baby-sitter pour quand je travaille, soit je devrais trouver une nounou à demeure ! Mais je crois que je ne suivrais pas avec mon salaire… Je pense aussi à ma sœur, mais déjà que je n’arrive pas à la joindre et qu’elle ne sait pas encore qui est Madeleine… J’appréhende un peu sa réaction, et puis, avec ses deux filles et son mari, elle est déjà bien occupée.

— De fait, une nounou à demeure avec un salaire comme le nôtre, t’oublie ! Mais bon… Écoute, je pense que je peux te passer le numéro de la gardienne qui s’est occupé des miens jusqu’il y a un an, elle est très compétente et très sympa, mais elle n’est plus aussi disponible qu’avant… Il faudra voir avec elle. Note, certains jours, tu pourrais prendre ta fille au boulot, le bureau est protégé des radiations, et puis ça me permettra de faire un peu plus connaissance avec ce petit bout

Elle se focalisa sur le nourrisson, qui entre temps s’était calmé et était prêt à se rendormir.

— Il faut absolument que je t’apporte le lit pliant que j’ai chez moi, cela lui servira de berceau… Tu ne peux pas la laisser tout le temps dans ce couffin.

Entre temps, Sophie avait déposé Madeleine dans ledit couffin et lui griffonna le numéro de la gardienne qu’elle connaissait puis reprit.

— Écoute Louis, là concrètement, je ne sais rien faire de plus pour toi ce soir, je te propose de revenir demain soir ou, attends, je vais demander à mon homme de t’apporter demain matin ce que je préparerais ce soir, comme t’es en congé demain suite à tes gardes du week-end passé, ça te donnera le temps de t’y retrouver un peu et de t’organiser, ça te va, comme ça ?

Elle était déjà debout, s’approchant de la porte, Louis la précéda pour la lui ouvrir, il la prit dans ses bras pour lui dire au revoir.

— Sophie, tu es adorable, je ne te remercierais jamais assez, je crois, et là, tu me sauves la vie ! Tant pour le matériel que pour la gardienne et pour le soutien moral que tu me donnes, t’es vraiment quelqu’un sur qui on peut compter !

Sophie lui rendit son câlin et lui répondit :

— Aucun souci, Louis, c’est ça aussi les amis, et puis, attends, les choses ne sont pas finies, une fois que cela tournera correctement avec le bébé, il faudra commencer à investiguer autour des origines de Madeleine.

Elle lui donna une tape dans le dos en souriant.

— Je t’aiderais du mieux que je peux à ce moment-là aussi.

— D’acc, je prends note… Oui, il faudra voir cette affaire-là aussi !

Une fois Sophie partie, Louis commença à arpenter son appartement à la recherche d’un endroit où caser un lit d’enfant. Demain, il téléphonera à la gardienne pour connaître ses disponibilités.

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