Chapitre 32. Arranger ses horaires

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Le quotidien se rappela à eux, notamment, dans le travail de chacun, Louis était dans une petite équipe qui s’entendait bien, Rachel en revanche, devait faire face à plus de personnalités, à toute sorte de personnalités.

Le travail en lui-même n’était pas le problème, loin de là, les difficultés découlèrent du comportement de certains collègues, notamment concernant les horaires.

Célibataire sans enfant, Rachel avait souvent représenté celle avec qui tout un chacun pouvait demander un changement d’horaire dans l’urgence. Lorsqu’elle commença à refuser des changements, certains la prirent à parti, interprétant ses refus comme de l’inimitié. Elle ne s’étonna pas qu’aucune de ces personnes ne se posa la question de savoir pourquoi elle refusait subitement, se considérant chacun comme le centre du monde, et tout refus, comme de la mauvaise foi. Heureusement, tous ses collègues ne furent pas comme cela ; elle put compter sur l’amitié de certains d’entre eux.

Edith, toujours à la recherche d’un potin à diffuser, eut la curiosité piquée face à ce changement de comportement de la part de Rachel. Rapidement, elle commença sa pêche aux informations.

— Dis-moi Rachel, il se passe quelque chose dans ta vie pour que tu ne changes plus d’horaire aussi facilement et que tu veilles jalousement à conserver tes weekends libres ?

Exaspérée par les derniers refus qu’elle avait essuyé, Rachel fut vive dans sa réponse à Edith.

— Pourquoi cette question Edith ? Cela te semble si anormal que de vouloir un peu plus de régularité dans mes horaires et ne plus être la poire avec qui tout le monde peut changer d’horaire « parce que cela ne la dérangera pas, elle n’a ni mec ni enfant », c’est ça ?

— Mais enfin, oui, mais pourquoi tu prends la mouche comme cela ?

— Je prends la mouche parce que j’ai toujours accepté de changer en dernière minute avec tout le monde et que lorsque c’est moi qui demande, pour une fois, un changement, je n’essuie que des refus. Alors, tu m’excuseras, mais j’en ai un peu assez d’être la bonne poire.

— Oui mais bon, ce changement est quand même brusque, tu ne nous avais pas habitués à ça !

— Eh bien Edith, les habitudes, ça change, que cela te dérange ou non.

En minaudant, pour l’amadouer, elle demanda,

— Tu diras non si je te demande de changer d’horaire avec moi alors ?

Désarmée par la petite mine que lui fit sa collègue, Rachel finit par esquisser un sourire et proposa, sur un ton plus doux,

— Pas d’office, si cela m’arrange, moi, il est possible que j’accepte, si cela ne m’arrange pas, ce sera effectivement non.

— Bon, j’essaie alors, c’est pour que tu fasses mon horaire d’après-midi ce vendredi …

Rachel consulta son agenda et surtout une petite feuille jaune qu’elle avait collée à l’avant de celui-ci. Elle pouvait y voir les horaires de Louis et ne changeait actuellement que ce qui pouvait harmoniser leurs possibilités de temps à passer en communs. Elle vit son avantage dans ce que demandait sa collègue et lui proposa,

— Ok, mais uniquement si tu échanges aussi ton après-midi du lundi

Louis travaillait en horaire d’après-midi ce vendredi aussi, ils pourraient commencer leur weekend ensemble dès la sortie du boulot et cela leur permettraient aussi de se lever tous les deux un peu plus tard le lundi matin, ensemble.

— D’accord, tu sais que je n’aime pas les horaires du soir, donc je te le refile bien volontiers. Mais, je constate que tu te calques sur les horaires d’une autre personne … T’es avec quelqu’un ?

Rachel leva les yeux au ciel, elle voyait Edith venir … Elle se prépara aux questions indiscrètes et autres.

— Bien vu Edith, oui je suis avec quelqu’un. Tu sais, j’ai aussi une vie en dehors du travail, et dans la vie, on rencontre des gens… Mais tu pensais peut-être que j’allais rester pour toujours la poire qui change d’horaire, Incapable de se caser un jour.

— Mais non, mais c’est vrai que t’as du caractère.

Elle regarda sa collègue dans les yeux et lui demanda,

— Ça me rend incasable ? Quelle ouverture d’esprit !

La bouche en cœur, Edith tenta d’en savoir plus,

— Mais non, mais ce n’est pas ce que je veux dire… Je ne sais pas qui c’est, mais il doit t’en avoir mis plein les yeux pour que tu en sois aussi accro ! Tu ne parles même plus d’Alban ! Ou alors c’est lui ?

Rachel lui répondit en écarquillant les yeux,

— Ma pauvre Edith, tu es vraiment à côté de la plaque, et non, tu ne le connais pas

— Mais il a des horaires inconfortables, il doit être du métier, allez, dis-moi, il est d’ici ?

— Je viens de te répondre Edith, tu n’en sauras pas plus. Bon, accord conclu, changement fait, je laisse un mot à la chef pour qu’elle soit au courant, mais maintenant, il est l’heure pour moi de partir, ma journée est finie.

Elle se leva, récupéra ses affaires et quitta l’unité où elle travaillait. Louis devait déjà l’attendre à deux blocs de l’hôpital. Tous deux étaient d’accord, moins de personnes seraient au courant de leur histoire, mieux ils s’en porteraient.

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