Chapitre 9. L’adaptation.

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Il se réveilla fatigué ce matin-là, l’imminence du résultat du test ADN le tracassait… Cette situation était quand même particulière, qui était cette femme qui prétendait qu’il était le père de l’enfant qu’elle avait mis au monde ? Et pourquoi faisait-elle cela ?

Bon, cette après-midi, il sera fixé. Il avait rendez-vous avec Mme Rosenoir et le pédiatre à 16h. Entretemps, il tenta de se changer les idées au travail.

La veille, il avait revu Éric et Sarah qui espéraient autant que lui que ce test se révèle négatif.

Sur place, à son travail, sa concentration habituelle ne fut pas au rendez-vous… Plusieurs fois, Sophie rattrapa des oublis et des petites erreurs administratives, heureusement sans gravité, mais qui lui firent se poser des questions sur les tracas de son collègue.

— Dis, Louis, qu’est-ce que t’as aujourd’hui ? T’as des problèmes ? T’es amoureux ? Ne me dis pas qu’il y a rien, je ne te croirais pas !

Louis leva le nez de la fiche qu’il remplissait, fronçant les sourcils en la regardant.

— Mais, non, je vais bien, pourquoi me dis-tu des choses pareilles ?

— Louis, ne me mens pas et, surtout, ne te mens pas à toi-même… Je te connais assez que pour savoir qu’il y a quelque chose qui te tracasse. Je te demande si tu es amoureux, parce que je préférerais que cela soit pour cela que tu es si peu concentré aujourd’hui, mais je pense que ce qui te tracasse n’est pas quelque chose d’aussi joyeux, je me trompe ?

Il ne sut que répondre, Sophie le connaissait effectivement bien. Leur amitié datait de l’après-rupture avec Ambre ; Sophie l’avait soutenu dans cette mauvaise passe, autant en tant que collègue qu’en tant qu’oreille attentive et amie lorsqu’il s’était senti assez à l’aise que pour lui expliquer ce qu’il avait vécu comme une trahison de la part d’Ambre.

— Tu as raison, je ne suis pas dans mon assiette, il m’arrive un truc complètement dingue !

Il lui expliqua le coup de fil de la clinique, la découverte de Madeleine, le test ADN demandé dont il aurait le résultat cet après-midi.

Estomaquée par ce qu’elle venait d’apprendre, Sophie s’exclama,

— Mais c’est quoi cette histoire, j’espère que le test ADN sera négatif, mais dans le cas contraire, est-ce que tu t’es déjà demandé où tu aurais pu rencontrer la mère de cet enfant ? Enfin, elle savait des choses sur toi, il y avait ta signature sur le papier officiel… Si tu veux mon avis, je trouve que cela sent très, très mauvais !

— Pour moi, il est clair que le test doit être et sera négatif, j’ai vécu quasi comme un moine depuis ma séparation d’avec Ambre.

En levant les yeux au ciel, elle déclara,

— Oui, celle-là, bon débarras ! Mais tu as dit « quasi », ça veut dire quoi, ça, Louis ?

Il regarda Sophie avec un air de gamin pris la main dans le sac et avoua,

— Ben… Parfois, dans les premiers mois, et bien, comment dire…

— Quoi ? Qu’est-ce que tu as fait « dans les premiers mois », les mois juste après la rupture ?

— Oui, j’ai parfois encore revu Ambre…

Sophie fit des yeux grands comme des soucoupes et secoua négativement la tête.

— Non, ne me dis pas que t’as continué à coucher avec cette fille !

Elle leva les yeux au ciel, partagée entre le dépit et l’exaspération. Louis argumenta les faits,

— Ben, oui, je sais, ça a l’air con comme ça, mais bon, j’avais toujours envie d’elle… Et elle de moi.

— C’est ça, c’est ça… Mais tu réfléchis vraiment qu’avec le cerveau du bas toi quand tu la vois ! Elle s’est royalement foutue de toi pendant un an et demi et toi, tu ne penses qu’à replonger… Mais qu’est-ce que tu espérais ?? Qu’elle te dise qu’elle t’avait vraiment réellement aimé ? Que tout d’un coup elle voudrait faire cinq bébés avec toi ? Eh ben oui, t’es un mec, quoi, une nana vient la bouche en cœur et les nichons à l’air et tu perds toute capacité de réflexion ! Note, à ta décharge, le coté aguicheur, Ambre était une « pro », ça, c’est clair.

Après l’avoir sermonné, Sophie le regarda, avec un haussement des sourcils qui traduisit un « raconte-moi tout mon cher petit ».

— Mais attends Sophie, la preuve que je réfléchissais un peu c’est que je ne faisais plus rien avec elle sans me protéger ; préservatif de rigueur, histoire de ne pas partager un éventuel microbe avec elle.

— C’est déjà ça, quand tu étais en couple, tu ne pouvais imaginer le nombre de fois où elle t’a trompé… On était plusieurs à te le dire, mais tu n’entendais rien. Heureusement que tu n’as rien attrapé entre temps, soit dit en passant.

— De fait, quand j’ai ouvert les yeux, c’est la première chose que j’ai faite, un screening pour toutes les IST !

— Mais, revenons à nos moutons Louis, tu as donc continué à avoir des rapports charnels avec elle… Et avec d’autres ? Jamais ? Même en fin de soirée, bourré ?

Voyant le regard malicieusement offusqué de Louis, elle répondit :

— Mais Louis, je ne fais que tenter de t’aider à trouver la mère potentielle de cet enfant !

— Mais cet enfant ne peut être de moi.

Il regarda sa montre et lui indiqua, d’un ton plein d’assurance,

— Dans moins d’une heure, je vais avoir la confirmation de la chose et tout rentrera dans l’ordre !

Ils retournèrent tous deux à leur travail et finirent leur journée plus sereinement. En lui disant au revoir, Sophie lui conseilla de ne pas hésiter à la contacter en cas de besoin, après l’annonce du résultat.

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