Ma belle Inconnue...

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 Mais d'où viens-tu, subtile Imagination ? D'où es-tu née ?

 Tu glisses, silencieuse et furtive, sur mes pages d'insomnie, et si évidente pourtant, omniprésente même, tu as tous les visages !

 Tu es toujours là quand il le faut. Tu toques à ma porte, fidèle et bienveillante, le sourire aux lèvres, l'amie sur laquelle je peux toujours compter.

 Tu me bouscules, comme un chat quémandant caresses, s'étalant de tout son long, en carpette incontournable, au milieu de mes feuilles !

 Imprévisible, tu m'obliges à courir à l'autre bout de la pièce pour saisir un crayon, un coin de brouillon, et dans la hâte, à griffonner ces idées, ces images, ou ces mots que tu me souffles...

Tu me pousses à refermer la fenêtre pour éviter les courants d'air, de peur que ces idées s'envolent !...

 Pourtant, je te vis tout d'abord comme une chose insignifiante, un cocon albugineux. Je ne savais pas ce qu'il y avait dedans, accroupie devant comme une enfant curieuse, j'étais plongée dans l'attente... Je regardais, patiente, et là, se déchirant tout doucement, éclosant avec une infinie délicatesse, j'aperçus alors une myriade de couleurs à l'intérieur, quelque chose tenta de s'extraire, s'ingénia, se risqua et osa, s'efforça encore, s'obstina de plus belle, réussit enfin et s'exhiba : tout froissé, tout humide, encore hébété de sa longue somnolence, nymphose riche et féconde, un papillon déploya, pour ce vibrant finale, ses ailes magnifiques.

Faire sécher ses ailes, patiemment, les essayer, tout doucement, puis s'envoler ! Que tu étais belle, mon Imagination !

 Tu étais ce bourgeon, à la fois pudique et mystérieux, un brin revêche, guère harmonieux, qui un jour se déboutonna instantanément, délia, un à un, tous les plis d'une robe fripée qui se dessina, peu à peu, n'en finissait plus de se déployer, de se gonfler, énorme, jusqu'à s'épanouir totalement, éclatant de toute la beauté resplendissante d'une femme-fleur !

 Tu es cette force, impérieuse urgence, qui pulse en moi, et veut sortir quoi qu'il arrive. Bien obligée d'obtempérer, ou tu ne me laisses pas en paix ! Tu es mon énigme et ma maîtresse !

 Tu es toutes ces choses qui vibrent en moi : ces souvenirs, lointains, et ces expériences, heureuses ou malheureuses, ces rencontres frémissantes et ces déceptions amarescentes, ces fous rires inextinguibles et ces détresses insondables, ces envies folles de me dépasser ou de tout laisser tomber, ces regards audacieux vers l'avenir, ces espoirs précieux, cette nature si inspirante, tu es la vie, tout simplement !

A Toi, j'accorde toute ma confiance.

Et je ne te remercierai jamais assez d'exister, ma belle Evidence !

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