Décryptage par l'auteur

2 minutes de lecture

Ce concours m'a touché. Corinne, femme et écrivaine si jeune, que la mort emporte à cause d'une hémorragie cérébrale. Ses amis, si meurtris, qui lancent une association pour préserver le souvenir. Le thème de l’édition 2020, “Solidarité”, m’a tout de suite inspiré et j’y ai vu une histoire d’amour.

J’ai tenté de faire transpirer la notion de solidarité à travers tout le texte : l'entraide structurelle des fourmis, la chaîne humaine, les amis et la famille, les Solidays (dont l’édition de 2009 s’intitulait “Zone érogène de solidarité”), les pages d’un livre, les nœuds et les tresses, les associations caritatives, tous ces liens qui nous unissent…

J’ai fait de Corinne elle-même l’une des protagonistes principales. Elle a été ma muse dans cette aventure d’écriture. Je l’ai tout de suite vu habillée d’une robe de mariée : blanche, sobre et délicate. Elle m’a parlé depuis l’au-delà pour guider mes doigts sur mon clavier.

J’ai fait d’Alexandre, son mari, le pendant masculin de Corinne, lui faisant jouer son propre rôle. Je ne prétends pas savoir ce que le vrai Alexandre a ressenti. J’ai simplement imaginé ce que moi j’aurais pu ressentir à sa place.

J’ai fait de Frédéric, son frère, l’organisateur du concours de nouvelles. Il préside l’association des amis de Corinne et j’imagine qu’il connaît bien Alexandre, à tel point qu’il se peut très bien que ce dernier lui ait partagé ses cauchemars.

J’ai écrit cette nouvelle sans vraiment rien anticiper. J’ai laissé les mots venir. J’ai laissé les jeux de lumière, dans la grotte et dans le salon du vieux psychiatre, s’installer d’eux-même. J’ai laissé la métaphore de la solidarité des pages d’un livre m’envahir et me guider.

Comme c’était le premier concours auquel je participais, j’ai cru que tout ce dont je viens de parler allait me permettre de l’emporter. Quelle naïveté ! C’est vexant de perdre. Et c’est désespérant de se dire qu’on ne peut rien en tirer pour s’améliorer: ce n’est pas comme pour le permis de conduire ou le bac où il suffit de s’exercer et de recommencer pour y arriver. À chaque concours, un nouveau jury et de nouvelles sensibilités. À chaque concours, de nouvelles centaines de concurrents plus passionnés et créatifs les uns que les autres. Et pourtant…

Et pourtant, j’ai appris quelque chose sur moi dans cet échec. J’ai appris que cela m’a fait plaisir d’écrire pour Corinne et tous ses amis. Cela m’a fait plaisir de voir se dessiner cette nouvelle sous mes yeux. Cela m’a un peu transformé de voir mes propres sentiments s’étaler d’eux-même sur le papier.

Bref, “Les liens qui nous unissent” n’a pas gagné.

Que ce récit repose en paix, ici, 5 bis Allée des Ratés.

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