Y a rien qui l’exaspère davantage que ça. Ces connes qui se prennent pour des féministes, qui la jugent. Y a quoi de moins féministe que de juger ses copines pour leur choix de vie ? Mais elles les emmerde ! C’est quoi leur problème ? C’est pas parce que la femme a le droit de se libérer sexuellement qu’elle est obligée de se faire prendre par le premier venu. C’est pas « antiféministe » que d’aimer son mec et ne pas avoir envie d’aller voir ailleurs. C’est pas parce que la femme n’est plus obligée d’être la fée du logis qu’elle n’a pas le droit, elle, d’aimer cuisiner et faire le ménage. Est-ce qu’elles vont pas bientôt fermer leur grandes gueules ?

Elle l’aime sa vie. Et peut-être qu’elle ressemble à celle des femmes des années 30 ou même de 1800… Mais elle s’en tape le coquillard. Ce sont ses choix. Les siens. C’est elle qui a accepté de se marier jeune avec l’homme de sa vie. Elle qui a voulu arrêter de travailler pour s’occuper des marmots… Bah ouais, elle adore ça ! Rester à la maison, passer du temps avec les petits, faire le ménage, la bouffe, des compotes, des conserves, des gâteaux, des costumes débiles… Faire la vaisselle en écoutant de la musique et en regardant les chiards se tortiller… Faire les courses ? Pas une corvée ! Elle prend le temps d’aller chez l’épicier, le primeur, le boucher… Elle les connaît tous et apprécie tailler le morceau de bavette avec eux. Quel mal à ça ? C’est sa promenade de santé, le sac à roulettes qui courent derrière elle, une baguette sous le bras, une petite main dans une main, un bébé dans le dos et un sourire aux lèvres. Et oui, elle aime que, quand Eric rentre du boulot, ce soit propre, que la table soit mise et qu’ils puissent profiter, en famille, d’un bon repas fait maison. Et donc ? Si elle a besoin de s’absenter, ou de souffler, elle refile les gosses à la voisine et Eric s’occupe du dîner. Il est pas manche non plus ! D’ailleurs, elle sait pas pourquoi elle s’évertue à s’expliquer encore et encore.

Est-ce qu’elle leur fait la leçon, elle ? Hein ? A Elise qui se met en quatre pour être la plus « bonne bonne bonne de ses copines » ? Maquillée comme un camion volé qu’elle doit à peine se reconnaître le matin. Et à Zora ? Qui prône le naturel mais qui supporte pas de baiser sans être épilée jusqu’au trognon ? Et à Emilie ? Et à Yasmine ? Qui ne supporte pas le voile sous prétexte que c’est rabaissant ? Et c’est pas rabaissant peut-être de poser à poil sur son compte Instagram ? « Ah non, c’est assumer son corps !» La liberté mais à leur manière. Trop connes ! C’est décidé. Elle change de copines.