Épilogue : Comme une boîte de chocolats

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Hector et Fred montèrent dans l’Aston-Martin, où attendait Joanie. Fred lui tendit un bouquet de fleurs.

— Jo, salut ! C’est bien que tu sois là. Il faudrait que tu viennes avec moi, pour m’aider à porter.

Hector soulagea Fred d’une grande boîte de bonbons au chocolat, alors que Joanie restait perplexe.

-… à porter des fleurs pour ta maîtresse ? T’es trop tordu comme mec.

— Quoi, tu m’en veux encore de ne pas être venu avec vous ? Je vois que vous vous en êtes tirés sans moi…

— On y a laissé des plumes. On aurait pu…

Hector fut coupé dans son élan par la sonnerie de son téléphone.

— Marie ?

— Je ne comprends pas, tu m’avais bien dit qu’Angélique, ta stagiaire, était sur le toit de l’immeuble, hier soir, et qu’elle a disparu dans l’effondrement ? Elle est devant moi. Attends, elle se réveille, je vais te la passer…

— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Joanie.

— Elle dit qu’Angélique est avec elle…

— Monsieur Fischer ? Qu’est-ce qui s’est passé ?

— Angélique, je suis heureux de t’entendre. Dis-moi, comment vas-tu ?

— C’est bizarre, j’ai un peu la tête qui tourne…

— Dis-moi ce dont tu te souviens…

— J’étais sur cet immeuble, avec cette femme, et puis elle est partie, et des hommes, habillés en noir, cagoulés, armés, sont restés là… il y en avait cinq ou six… Et puis un autre gars est arrivé, il les a tous combattus, presque à mains nues, en fait, il avait… on aurait dit des tiges en plastique. Ensuite, il m’a libérée, et j’ai eu l’impression d’être dans un grand huit supersonique, et puis une sensation de froid, un froid terrible, et puis plus rien… Qu’est-ce qui s’est passé ?

— Ne t’inquiète pas, mon amie Marie va s’occuper de toi, j’arrive en fin de journée, on pourra en parler.

L’Aston-Martin stoppa devant une maison de retraite, ce qui provoqua de nouveau l’incompréhension de Joanie.

— J’y crois pas, tu vas voir ta maîtresse qui bosse dans un hospice de vieux, et tu vas lui faire des câlins en plein pendant son service ? C’est parce que son mari peut pas vous intercepter ici ? C’est trop glauque comme truc… Et tu veux que j’assiste à ça ?

— Allez, arrête de ronchonner, je ne te demande pas la lune…

Arrivant à l’étage, Fred, Hector et Joanie entrèrent dans une chambre. Une vieille dame aux cheveux blancs, élégante, attendait son visiteur.

— Jo, je te présente Mme Barreau, ma maîtresse d’école, lorsque je suis entré en primaire. Elle débutait dans le métier.

Le téléphone d’Hector sonna de nouveau. C’était encore Marie.

— Tu as de la concurrence. Ton justicier à bâtonnets, il t’a rapporté deux autres cadeaux. Trouve une télé. Chaîne d’info.

Dans la chambre de Mme Barreau, la télévision fut allumée, sans le son, on y voyait la clinique de Santa Monica détruite, puis, comme dans un reportage caméra à l’épaule, l’entrée de la clinique, le bureau du docteur Winter, sa pièce secrète, les photos du mur, et, en médaillon, les Winter, grand-père, père et fils. Le reportage se poursuivit sur le toit où l’on vit Angélique, attachée à une armature, bâillonnée, puis, visiblement, le reporter se bagarra avec des ninjas armés de couteaux et les neutralisa avec deux objets que l’on pouvait clairement distinguer comme des manches de cuillère à soupe. Enfin, une vue de François, pieds et poings liés, poussiéreux, devant un hôtel de police, avec, en médaillon, les photos de Francis et Alban Moulins.

Fred donna à Mme Barreau une caméra Go-Pro.

— Vous pourrez dire à votre petit fils qu’elle est réparée. Qu’il en prenne soin, c’est fragile, ces petits trucs là.

Dans un murmure teinté de perplexité autant que d’admiration, Jo se posa une dernière question.

— Putain mais c’est qui, ce type ?

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