Les lumières étaient éblouissantes, et sans doute aussi brûlantes et dangereuses qu'un volcan en éruption ; imprévisibles, destructrices, mais fascinantes au point d'en effacer la dangerosité. Les pensées ont débordé de mon esprit en en brûlant les parois, réduisant en cendres tout ce qui se trouvait sur leur passage. 

J'avais eu l'envie de m'effacer avec le temps ; l'envie de regarder ces lumières s'approcher sans jamais m'atteindre pour autant ; l'envie d'observer le danger qu'elles représentaient sans jamais me sentir menacée ; simplement l'envie de n'être que la figurante de ma propre épopée.

-Regardes toutes ces jolies lumières Priscillia ! Mon amie me pointe du doigt un immense sapin recouvert de guirlandes de toutes les couleurs de l'autre côté de la route.

Je me suis arrêtée pour les admirer, une toute dernière fois. Un sourire émerveillé rendait mon visage aussi lumineux que ces guirlandes. Un cri déchirant brisa le silence hivernal. Mes yeux quittèrent le sapin de Noël pour regarder à l'opposé.

Au milieu de la route, les lumières se sont rapprochées, bien trop vives, bien trop rapides. Je n'ai eu que le temps d'être éblouie ; je n'ai vu que les lumières, mon âme brûlant en même temps que ma rétine. Puis les lumières ont disparut, avec la douleur de mes brûlures. Il ne me restait que le simple souvenirs de ces phares éblouissants se dirigeant à toute vitesse vers moi ; puis le craquement tout entier de mon corps contre le parebrise de la voiture m'a engouffré dans les ténèbres.

Et c'est ainsi qu'est né le seul et unique souvenir de la lumière au beau milieu de la noirceur de mes ténèbres.

-Merry Christmas-