Je m'imaginais les mains moites et le cœur dans la gorge. Finalement, les mots étaient sortis avec fluidité et sans que je perde mon calme, ce qui n'était pas fréquent ces derniers mois. Ces mots que j'avais l'impression de t'avoir déjà dits des dizaines de fois depuis le début de cette année. Comme toujours, tu refusais de les entendre. Tu enfilais ta robe bleue pailletée et tes bottines vernies.

« Je sors avec toi. On a besoin de s'amuser je crois. »

Tu niais l'évidence : nous ne nous aimions plus. Avant, un frisson d’excitation m'aurait parcouru en te voyant si pimpante. Aujourd’hui, je ne ressentais plus qu’ennui et lassitude quand mes yeux se posaient sur toi. Tous les noms d'oiseau et tous les magazines se mirent à pleuvoir sur moi. Je ne pouvais plus supporter ça.

Va te faire foutre ma belle, je t'ai aimée aussi longtemps que j'ai pu. Ce soir, je vais m'amuser et peut-être que je rencontrerai une femme qui saura raviver ma passion. Oui, je suis dur. Je me dis que si je te blesse assez profondément, ton amour se transformera en haine puis en oubli. Adieu ma belle.