Chapitre 7.2

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  • BaKatsu est vraiment horrible, cracha Hana, les bras croisés sur son torse.

Son ami ne réagissait pas. Encore une fois, il avait fui. Il ne pouvait pas faire face à son père. Dès que son regard d'acier croisait le sien, il perdait tous ses moyens. Comment lui dire qu'il faisait des efforts ? Comment lui expliquer qu'il se battait pour améliorer ses résultats ? Dans ce contexte, où il ne pouvait que baisser la tête, cela lui semblait impossible.

Hayato finit néanmoins par répondre :

  • Tu sais, il a beau paraître sans coeur, il a bien raison au fond.

Il se retourna, écarta les bras et fixa le plafond d'un regard vide. Il avait abandonné l'idée d'aller à son encontre. S'il devait passer les vacances d'été à trimer devant ses cahiers, il le ferait. Il n'avait pas vraiment le choix. Il fallait se donner à fond : les derniers examens et les admissions aux universités arriveraient très vite.

  • Oui, mais... Il n'y a pas que l'école qui compte ! Il y a plein d'autres choses géniales à faire pendant les vacances d'été ! essaya de justifier Hana.

La fraîcheur des mots de l'enfant soulagea l'esprit du lycéen, mais ne suffirent pas à dissiper les nuages qui s'y étaient installés.

  • Je sais bien, mais c'est comme ça. Sans bons résultats, je ne vais pas aller bien loin. La société fonctionne ainsi, soupira-t-il.

Il rêverait d'avoir autant de facilités que Shou. Il pourrait profiter du temps accordé pour s'amuser ou encore se faire de l'argent pendant un job d'été. Mais il n'était pas comme ça. Il ne pouvait pas se le permettre. Sur ces réflexions, Hayato se leva et se dirigea vers son armoire avec nonchalance. Ce n’était pas en broyant du noir qu’il allait faire avancer les choses. Il fit signe à Hana de se retourner et se changea. Il termina de se préparer et s’installa à son bureau. Il prit une grande inspiration et ouvrit son cahier de mathématiques. C’était parti !

La petite fille s’était installée sur le lit de son ami et le regardait faire. Elle commença à observer la pièce dans ses moindres détails. Mais elle la connaissait déjà. Rien de nouveau n’était apparu et très vite, elle s’ennuya.

  • Hayato-kun… se plaigna-t-elle.

L’appelé ne réagit pas, trop concentré. Ou du moins, il essayait de faire abstraction de ce qui l’entourait. Ce qui n’était pas facile avec le fantôme d’un enfant dans sa chambre.

  • Je m’ennuiiiiie, continua-t-elle.

Le lycéen continuait de griffonner sur ses feuilles. Hana fit la moue. Elle détailla son ami, seul élément d’intérêt autour d’elle. Il avait l’air si sérieux. Son regard ne se détachait pas de ses écrits et ses sourcils étaient légèrement froncés. Il entortillait son stylo dans ses épis quand il s’arrêtait pour réfléchir. Rien ne semblait le perturber. Pourtant, cela ne découragea pas le fantôme qui ne tenait pas en place.

  • Ha-ya-to-kun… décortiqua-t-elle tout en s’approchant du jeune homme.

Hana s’arrêta juste à côté de lui et jeta un coup d’œil sur ce qu’il faisait. Il y avait des chiffres, des lettres et des gribouillis de partout. Elle ne comprenait rien. Son attention retourna vers le lycéen et elle le fixa intensément. Seuls quelques centimètres les séparaient.

Hayato faisait mine qu’il ne la voyait pas, mais il commença à taper du pied. C’était très dérangeant. Il n’osa pas tourner son regard vers le fantôme.

  • Magnifique profil, sortit soudainement la petite fille.

Le lycéen se recula brusquement, surpris par une telle réplique.

  • Mais… Mais quoi ? lança-t-il incrédule.

Sa réaction fit rire Hana. Mais pas lui. Il serra les poings et cria :

  • Tu vas me laisser tranquille oui ?
  • Ca va Hayato ?

Chizuru était entrée dans sa chambre et regardait son fils avec inquiétude. Elle l’avait vu hurler dans le vide. Hayato rougit de honte et s’empressa de se justifier :

  • Euh oui… Oui tout va bien ! Je suis juste énervé par un problème que je n’arrive pas à résoudre…

Il ria nerveusement en se frottant le crâne. Ce n’était absolument pas convainquant.

  • Bon d’accord… Je suis contente que tu prennes tes révisions autant à cœur, mais n’en fait pas trop non plus ! Si tu n’y arrives pas, passe à autre chose !
  • Merci du conseil maman !

Sa mère le laissa tranquille. Ouf, ce n’était pas passé loin ! Un peu plus et elle le prendrait vraiment pour un fou ! Depuis sa rencontre avec Hana, il devait avoir des réactions très surprenantes.

  • J’ai pas aimé me faire crier dessus, mais j’adore quand tu essayes de trouver des excuses !

Hayato regarda Hana qui avait le sourire aux lèvres. Qu’est-ce qu’elle était mesquine ! C’était à ce point de son vivant ? Sûrement, mais le jeune homme ne devait pas prendre ses taquineries de la même façon.

  • Quoi qu’il en soit, est-ce que tu peux me laisser travailler ? C’est très important, alors s’il-te-plait, soit sage, demanda-t-il, presque en l’implorant.

Le fantôme prit un instant de réflexion.

  • D’accord, mais avant ça, est-ce que tu peux regarder si Shiro-kun a répondu ? demanda-t-elle.

Le lycéen n’était pas partant pour jeter un coup d’œil à ses messages. C’était une trop grande source de distraction. Mais s’il ne fallait que ça pour ne plus être embêté par l’esprit d’une petite fille, alors il ne s’en priverait pas.

Il alluma son ordinateur et alla directement sur Facebook. La notification ne se fit pas prier pour s’afficher :

ShiroWhite : Les gars, j’ai une piste !

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