[My Hero Academia] Un Alter, un seul chemin ?

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Du sang sur les mains et sur les lèvres. J’avais fait de mon mieux pour survivre.

Chaque jour était une nouvelle lutte, une lutte toujours plus difficile que la veille. Mais il était hors de question que je fasse machine arrière. Se retourner était synonyme de sa chute. Et il était hors de question que je me fasse tuer fasse tuer aussi stupidement.

Je n’avais fait qu’une seule erreur : Celle de croire que j’aurais une place chez les vilains. Après tout, c’est ce que l’on m’avait toujours murmuré. Mes ailes de chauves-souris, des canines trop longues pour passer inaperçu. Un cliché de vampire sur patte, en plus monstrueux à cause de mes trois doigts aussi affuté que des rasoirs. J’étais une machine à tuer.

Petite, J’aurais voulu être comme sa sœur ainée. Avec des ailles des papillons et une voix de sirène. Moi aussi j’aurais alors pu chanter pour une foule en délire.


Mais ce soir, je devais définitivement ramasser les morceaux de ces rêves brisés. J’étais monstrueuse, encore plus maintenant que j’avais sur la conscience, ma vie d’un homme. Alors bien sûr, je me consolant en me rappelant que je ne l’avais pas fait exprès. Qu’il s’agissait d’un malheureux accident, d’un concours de circonstance... Que je m’étais juste défendu lorsque ce héro s’était jeté sur moi pour me mettre en état d’arrestation. J’en gardais aussi quelques séquelles, des griffures et un bleu ne tarderait pas à apparaitre le long de mes côtes. Mais le pire avait sûrement été le fait que ce meurtre, je l’avais revendiqué. J’avais beau porté un costume masquant mon visage, mon identité ne tarderait pas à être découverte. Des ailes de chauve-sourire, ce n’était pas un alter si commun ou inaperçu. Je ne pourrais plus marché tranquillement dans la rue. Le groupe de vilain qui m’avait accepté parmi eux m’avais traité comme une championne et pendant un instant, j’avais eu l’impression d’être exceptionnelle. Enfin, cela avait été jusqu’à ce que je me rende compte que le sang chaud de ma victime glissait le long de mes griffes. J’avais dû continuer à jouer mon rôle sans faillir. Le rôle de Bat-hori. Un rôle pour survivre dans le milieu que j’avais fait l’erreur de choisir.

  • Bon sang ! Rageais-je en shootant dans le sac poubelle placé dans l’entrée de mon appartement miteux.

Oui du sang… il y en avait partout et je devais lutter pour ne pas tout simplement lécher mes doigts. C’était étrange, mon sang n’avait pas autant d’effet sur moi, alors pourquoi celui d’un autre me faisait ressentir toutes ses pulsions insensées ?


Refermant rapidement à clé ma porte, je sentis soudainement mes forces quitter mes jambes, mes yeux devinrent humides et je fis de mon mieux pour ne pas sangloter bêtement comme une enfant.

Même si s’était dur, il fallait que je continus d’être Bat-Hori. Les yeux fermé, je laissai quelques minutes les larmes couler sur mes joues pâles. C’était douloureux. Tout mon cœur l’était. A cause du combat ou de ma détresse, je n’en savais rien et pour le moment cela m’était égal.


Tout cela, intégrer les vilains, faire de mon mieux pour être respectée, utilisé mon alter pour des choses aussi effrayante que le racket et le meurtre… Je n’en voulais pas, Je n’en n’avais jamais voulu.

J’aurais voulu de la reconnaissance, de la reconnaissance de la part de personne qui aurait pu connaitre ma douleur et mon malaise de naitre avec un pouvoir destiné à faire ressortir seulement la noirceur de mon âme. Mais je n’avais trouvé que des malfrats et des délinquants. Cependant, une fois intégrer à ce groupe, il était difficile de s’en aller sans subir des représailles douloureuses.

La vie qui m’avait semblé si triste et morne jadis, me paraissait maintenant aussi lumineuse qu’inaccessible. Pourrais-je un jour regardé à nouveau le soleil se coucher sans ressentir ce désagréable frisson d’appréhension ? C’était la question que je me posais alors que difficilement, je me remettais debout, séchant agressivement mes joues avant de se diriger vers sa salle de bain qui sentait le moisi.

Un sourire amer étira mes lèvres. J’étais persuadée que Sakura n’avais jamais eu ce quotidien non, elle avait toujours eu droit aux plus belles chambres, au plus délicat des parfums. Et maintenant qu’elle était idole, elle devait sûrement avoir les plus belle chambre d’hôtel. Ne sortait-elle pas aussi avec l’un des héros en vogue ?

L’eau froide me fit rapidement grelotter. J’avais froid, j’étais totalement frigorifiée, mais cela correspondait à mon humeur. J’étais douloureusement détaché de tout. Le regard vide, posé sur mes pieds, je regardais l’eau rougie par le sang s’écouler dans la cabine. Je portais encore mes vêtements mais ça m’était égal. Et je laissai l’eau froide jusqu’à sentir mes ailes et mes mains s’engourdir. Et si je me laissais aller ? Si je m’endormais sous l’eau gelée…

  • Mais qu’est-ce que je fais… M’entendit-je murmurer, d’une voix rendue rauque à force de vouloir jouer la méchante.

Je n’étais pas faite pour ce rôle. Je n’étais définitivement faite pour aucun rôle si ce n’était celui de la fille un peu bizarre vivant dans l’ombre, éblouie par la lumière.

Soupirant devant l’allure pitoyable que je devais avoir, je finis par retirer mes vêtements, les laissant à mes pieds. Ne pas avoir de costume me donnerait une bonne raison de ne pas sortir, sûrement.

Mes yeux était cernés par le stress et l’ennuie. Je faisais peine à voir. Mon dos était vouté et je n’avais plus la force de surélevé mes ailes pour qu’elle ne traine pas au sol. Mais alors que je cherchais une façon de mettre en valeur mes cheveux, une manière qui pourrait me faire un peu plus ressemblé à ma sœur, je sentis mon sang se figer dans mes veines, tout mon corps se pétrifier. La télé venait de s’allumer dans la pièce principale. Ce n’était pas normal. Et j’avais peur…

Le peu de paix que j’avais pu accumulé sous ma douche s’évapora en même temps que le léger engourdissement constant qui m’avait donné envie de dormir un peu plus tôt. Il y avait quelqu’un chez moi alors que je me souvenais avoir mis le verrou.

Avec le plus de discrétion possible d’entrebâilla la porte de ma salle de bain, elle donnait sur le salon…

Devant ma télé, une silhouette masculine était assise devant l’écran. Le son était bas, mais je pouvais entendre la voix de la présentatrice des informations. Elle relatait les évènements de ce soir qui avait en guise de titre : un Héro lacéré.

Cela suffit à me glacer le sang. J’avais de très gros ennuis. Mais je ne devais pas m’avouer vaincu, pas maintenant. Alors, toujours en étant la plus silencieuse possible, je m’approchai de la silhouette et avec rapidité lui agrippa la gorge tandis que je restais dans son dos.

  • Qu’est-ce que tu me veux ?! Je préviens, ce n’est pas le bon moment pour un cambriolage. Sifflais-je d’une voix la plus grave possible, faisant de mon mieux pour paraitre menaçante et non menacée.

Mes muscles bandés m’empêchaient de trembler sous la peur.

  • Pas sûr que tu sois en position de parlementer… Ayaki-san. Déclara une voix que je reconnu aussitôt.

Mais plus que la voix, se fut la tête de dragon semi-matériel qui me menaçait de sa gueule grande ouverte qui me donna l’identité de l’intrus.

  • Obara Toyoharu … -Kun… Soufflais-je de ma véritable voix, surprise et choqué de voir un visage du passé chez moi.

Cela avait suffi pour que je baisse ma garde, retirant ma main de sa gorge. La menace du dragon- cessa aussitôt tandis que sur le visage de Toyoharu naissait un petit sourire moqueur.

  • Je me disais bien que tu n’étais pas aussi meurtrière que ce que les médias le disait. Nouvelle tueuse de héro… Mon œil. Ironisa-t- il en s’installant un peu plus confortablement.
  • Hein ? Relançais-je peu intelligemment.
  • Ton petit exploit… il fait parler de lui. Je voulais venir voir. Mais tu ne m’as pas tué, alors tu n’es pas vraiment une tueuse de héro. Expliqua-t- il sans rendre les choses plus claires.
  • Tu es un … Commençais-je à des années lumières de la conversation qui se passait entre les quatre murs de ma location.
  • … Un héros, yep ! En recherche d’une bonne agence pour pouvoir sauver la populace. Du coup… tu ne me tue pas ? Répliqua-t- il sans pour autant me regarder, comme si les images de la télé étaient plus intéressantes.

Je laissais le silence peser entre nous deux, juste le temps de trouver quelques choses à lui répondre.

Toyoharu était devenu un héros. Un héros… Et dire que dans mes souvenirs, il était resté ce petit garçon qui ne voulait pas rester seul avec le dragon qui hantait son bras. Je lui avais souvent tenue compagnie jusqu’en primaire. Et puis il avait déménagé pour la rentrée du collège. En campagne. Il était sûrement revenu pour suivre des cours de héro dans l’une des académies spécialisées. Il avait réussi à dompter son alter. Il avait réussi là où moi j’avais échoué.

Inconsciemment, je m’étais assise derrière lui, mes ailes nervées m’entourant, comme pour me faire uncocon protecteur. J’avais fait de ma vie une mauvaise histoire.

  • Et moi… je suis devenue un monstre. Murmurais-je en retenant au mieux le sanglot qui menaçait d’explosé.
  • Vraiment ? Questionna Toyo en se retournant vers moi, un regard empli de compassion qui n’avait

rien à faire ici. Je ne répondis rien à sa remarque, alors il continua de parler.

  • Tu t’entourais déjà avec tes ailes quand tu étais triste en primaire… Je sais que tu n’es pas aussi méchante que tu veux le faire croire. Raconta-t- il sans lâcher mon regard des yeux.
  • Explique-moi exactement ce que tu fais chez moi, Obara-kun. Me renfrognais-je en serrant d’avantage mon peignoir autour de moi.

Malgré la pénombre et le contre-jour créé par la luminosité de la télé, j’arrivais à discerné son sourcil levé de façon interrogative. Ma question sembla le laisser perplexe.

Il était sur le point de répondre, mais des coups de poing martelèrent ma porte d’entrée. Par reflexe, j’avais posé ma main sur la bouche brulante de mon ancien camarade de classe. Cela m’empêcha de lâcher un cri de surprise. Cependant l’élan que j’avais pris pour empêcher Toyo de parler nous fit basculer tous les deux et je me retrouvais écrasé sur lui, me sentant rougir des pieds et la tête, mon corps se mettant à chauffe au fur et à mesure que les secondes où mes yeux rencontraient le regard jaune du héros qui s’était invité chez moi.

  • Oy, ptite comtesse, t’es là ? Demanda discrètement une voix d’homme derrière la porte.

Cette voix me fit frissonner et aussi me reprendre. Je m’éloignais vivement de Toyo, me redressant rapidement.

  • Ouai… et alors ? Répliquai-je en me remettant dans mon rôle de méchante, cela me rappelait douloureusement le meurtre que je venais de commettre et j’en grimaçais.
  • Je voulais seulement voir si tu étais rentré chez toi sans problème. Fit mine de s’inquiéter le garçon derrière la porte.
  • Et bien voilà, tu sais que je suis bien chez moi, tu peux partir, Dream-Eyes. Lançais-je plus sèchement que je ne l’avais prévu.

Dream-Eyes… ou Katagiri Junji. Il était celui qui m’avait encouragé à suivre le sombre chemin que je menais aujourd’hui. Il m’avait fait rêver avec son alter. Il avait fait vivre mes rêves et m’avait promis que tout pouvait devenir réalité. La réalité aujourd’hui était qu’il était toujours aussi tentait de le laisser me charmer avec ses petits tour, et je savais qu’il suffirait que mes yeux rencontre se deux perles grises pour que je me laisse encore aller à rêver d’un futur qui ne pourrait jamais arriver.


* *

*


Finalement, Junji était partit. Toyo avait aussi voulu partir… Mais avant que je n’y pense, mes serres s’étaient enroulées autour de son poignet, l’empêchant de s’éloigner. Je me sentis à nouveau rouge et gêné.


  • Il est sûrement en train de faire une ronde. Tu ne peux pas partir tout de suite. Avais-je déclaré, comme pour donner une explication à ce contact physique.

La surprise s’était peint sur les lèvres du nouveau héro mais pas un seul instant je n’y vit de la crainte ou de l’appréhension. Juste un soupçon d’amusement. Au moins avait-il gardé son insouciance d’enfant malgré les horreurs qu’il avait dû voir.

  • Ah ? Est-ce une invitation à rester chez toi ? Minauda-t- il pour me taquiner.

Je le relâchais aussitôt, m’éloignant d’un pas, comme si cela aurait pu m’aider à mieux respirer. Je devais bien l’avouer, retrouver Toyo dans ses circonstances était étrange et d’un autre côté, cette présence familière et lointaine à la fois m’aidait à m’y retrouver. A retrouver celle que j’étais vraiment. Face à lui je n’avais aucun rôle à jouer. Je pouvais être moi…

  • Ne vas pas croire que j’y tiens particulièrement… Déclarais-je, remerciant silencieusement la pénombre de camoufler mes rougeurs.


Je ne lui donnais pas plus d’explication puisqu’il ne semblait pas en demandé, peut-être même trop heureux de pouvoir rester là. Je ne sortis aucune pique et farfouilla dans mes vêtements propres histoire d’être vêtu d’autre chose que de ma serviette de bain humide. Sans prévenir, je m’enfermai à nouveau dans ma salle de bain. Prenant le temps de me sécher les cheveux et de m’habiller correctement. Cela faisait une éternité que je n’avais pas pris autant soin de moi… Et je refusais de quoi que la présence du héros avait une influence quelconque sur moi.

Je revins dans la pièce principale vêtu d’un pantalon de sport et d’un pull épais pour me tenir chaud. Mon regard s’élargit lorsque mes narines purent capter la douce odeur de nourriture. Je restai figée une bonne minute, observant ce demi-inconnu manipuler mon wok avec adresse.

  • Qu’est-ce que… commençais-je avant qu’il ne me coupe.
  • Vient me dire si l’assaisonnement te convient. Je me souviens que tu ne supportes pas l’épicé à cause de ton odorat.

Surprise qu’il se souvienne d’un détail aussi futile, je ne fis aucun commentaire et m’approcha pour prendre ce qu’il me tendait avec ses baguettes. C’était un peu chaud mais délicieux, le gout aigredoux était parfaitement bien maitrisé. C’était excellent.

  • J’ai vécu dans une colocation étudiante pendant mes années lycée, j’ai appris sur le tas. Expliqua-t- il après avoir remarqué mon expression curieuse que je n’avais pas prit la peine de caché.

* *

*

Ce soir-là, je n’avais rien au à faire. Je ne comprenais pas encore pourquoi Toyo avait voulu jouer les femmes au foyer, mais une chose était sure, sa présence m’avait sûrement évité de me renfermer d’avantage sur moi-même. Toyo était ce genre de personne lumineux. Ce genre de personne qui vous encourageait toujours à voir le meilleur de vous-même. Et pendant le temps du repas, j’oubliais le destin, mon alter, mes crimes.

J’avais insisté pour faire la vaisselle et ordonné à ce qu’il prenne mon futon. J’avais un sac de couchage quelques part dans lequel je pourrais dormir une fois callé contre un mur.

Avant de déballer le duvet, j’avais observé la respiration lente et régulière de mon invité forcé. Je pris alors le temps de détaillé son visage paisible. Il avait le teint mate, il était brun bien que sa couleur se dégrade vers le rouge une jusqu’à ses pointes folles. Je me surpris à me demander si ses cheveux étaient toujours aussi doux que lorsque nous étions enfants et que je m’amusais à lui faire des nattes. Me secouant un peu pour chasser cette idée, je commençai à me glisser dans le sac qui me servirait de couchage.

  • Hn… Tu vas attraper des courbatures en dormant là-dedans. Marmonna le jeune homme dont l’un des yeux était ouvert.
  • Le futon est trop étroit. Répliquais-je en chuchotant, comme si une autre personne se trouvait dans mon appartement.
  • Et alors ? Répliqua-t- il naturellement.

Et alors ? Je me sentis aussitôt gênée, sans pouvoir répliquer.

Je l’entendis soupirer profondément tandis qu’il se redressait sur un bras avant de m’attirer à la renverse sous la couette. Choquée, je me retrouvais contre son torse, ses bras m’enserraient sans pour autant m’empêcher de bouger.

  • Mais qu’est-ce que tu…
  • Dors ! M’ordonna-t- il d’une voix plus autoritaire.

Suite à quoi, il sembla suivre son propre conseil et s’endormir aussitôt. Toyo avait la peau brulante. Mes deux mains étaient posées à plats contre son torse. Il sentait bon, son contact était doux. C’était agréable.

Avec du recul, je ne sais pas si ce fut le bien être ou la fatigue qui m’empêchèrent de réalisé que j’allais m’endormir collée à un connu, néanmoins, je laissais mes yeux ses fermer et profiter de cette étreinte que je n’avais pas cherché et qui était d’autant plus agréable. Je règlerais les détails demain, oui… Demain tout serait plus clair.

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