Remord d'un immortel (avec Rafaël Van Drake)

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Rafaël était sortit de cette pièce maudite. Il n’avait rien dit à part cette promesse de libérer son petit frère. De lui arracher l’emprunte que Silvio Carreti avait apposé sur le corps et l’âme de leur précieux Aleksei. Il était sortit de la salle de torture et aussi droit que d’habitude, il avait traversé le long couloir de l’immense demeure des Van Drake.

Pourtant, une fois dans sa chambre, une fois la porte refermer calmement derrière lui, le vampire se laissa glisser au sol, comme si ses jambes n’étaient plus assez forte pour le porter. comme si le poid de ses acte étaient trop lourd à supporter pour ses épaules pourtant si docile. A genoux sur le sol, sa vue s’embrouille. elle devient flou et rouge. Et Rafaël sait pourquoi. Il est en train de pleurer. des larmes de sang dégrinoleraient le long de ses joues dans quelques secondes. il le savait. il allait craquer. il gardait sa gorge nouée, il garder ses dents serrée pour ne pas exploser. Exploser. comme ce coeur son coeur si dur qui était tombé en poussière au fur et à mesure de ce qu’il avait fait.

Le regard flou, le vampire cligne des paupières, deux larmes vermillons tombent aussitôt au sol, offrant une meilleur vu à la créature. et ses yeux se posent alors sur ses doigts poisseux de sang,recroqueviller sur eux même… et sur cette mèche de cheveux noir comme l’ébène, si belle et soyeuse. cette mèche de cheveux qu’il avait coupé lui-même lui la tête de son petit frère adoré.

Aleksei… Jamais il ne pourrait le regarder à nouveau en face. jamais il ne voulait retourner dans cette pièce où l’odeur de sang et de mort devait imprégner maintenant la chair de son si précieux petit frère. Aleksei… Jamais il ne pourrait se pardonner de l’avoir autant humilier.

La gorge de Rafaël finit pourtant par se délier. Laissant échapper un premier sanglot pour accompagner la seconde vague de larmes.Le remord allait le ronger jusqu’à la fin des temps. ces images du regard de son frère, surpris d’être trahi et méprisant son bourreau. Son bourreau, il n’était plus que cela maintenant. Le vampire ne pouvait plus se considérer comme le frère du prisonnier. Il ne s’en sentait plus le droit. Oh bien entendu, de son côté, il se haïssait pour avoir obéit sagement. Mais à jamais, il chérissait ce petit vampire qu’il avait vu grandir de loin.

Sanglotant tel un enfant, la créature pourtant si fière, ressemblait alors à un homme qui avait tout perdu. Ses larmes striaient ses joues de sang, ses lèvres tremblantes et son dos voûté. Les yeux clos, il gardait cette précieux mèche noir sous son nez, respirant ce qu’il lui resterait à jamais d’Aleksei.

Pourquoi… Pourquoi avait-il choisi d’obéir ? Quand avait-il choisit de ne jamais donner son avi, acquiescer aux paroles de son père et maître. De n’être qu’un homme de main sans opinion. Même si par le passé, servir Viktor lui avait apporté de la satisfaction, de la fierté. Après ce que son père lui avait ordonné de faire, il se dégoûtait. Viktor le dégoutait, cette existence le dégoûtait.

Depuis quand était-il nécessaire de scalper sa propre famille ? Ses propres frères. N’avaient-il pas assez d’ennemis autour d’eux pour se défouler assez ? Ne fallait-il pas rester uni et fidel les uns aux autres pour le bien de cette même famille ?

Rafaël ne comprenait pas pourquoi. il ne comprenait pas pourquoi Viktor leur père à tous les deux lui avait imposé cette torture. car s’il avait malmené le corps et l’esprit de son benjamin, il avait également vécu l’instant comme une épreuv, une douloureuse épreuve visant à prouver sa loyauté. Mais sa loyauté envers qui ? envers quoi ? Il voulait bien être fidèle mais il lui fallait au moins quelque chose à laquelle se raccrocher pour ne pas sombrer. Viktor, en l’obligeant à faire son petit frère son prisonnier, lui avait retiré une part de cette attache, Rafaël avait l’impression de perdre la foi en son père, en cette famille.


Il le haïssait… Il se haïssait…


Les sanglots c’était tu, même si ses lèvres tremblaient encore, ses canines abimait ses lèvres fines et c’était tant mieux. il voulait souffrir. il voulait expier ses péchés. Faire sortir cette noirceur qui venait d’entâcher son âme pourtant si noire. Il voulait souffrir en espérant endormir cette culpabilité qui le rongeait de l’intérieur.

Maintenant, le dégoût se mêlait à la colère et la tristesse. Ses ongles lacéraient ses bras, abimant sa propre chemise. Il avait du mal à respirer tandis que ses larmes avaient cessé de couler.

Les secondes passent et doucement, le monstre retrouve finalement son calme, ayant réussi à apaiser cet tat de conscience qui finirait par le briser.

Lentement, chancelant, il se traîna jusqu’à la salle de bain. il évita le miroir, trouvant un petit sachet, il y reposa la précieuse mêche qu’il avait pu récupérer d’Aleksei, symbolisant également sa propre faiblesse de ne pas avoir su protéger son frère préféré.


  • Je t’en prie, pardonne moi… Souffla-t-il discrètement tandis qu’il portait le sachet rempli à ses lèvres, versant une ultime larme rapidement absorbé par le tissus sombre.

Le pardon. il fallait qu’il le demande. même si un Van DRake ne s’excusait jamais, même s’il ne le méritait plus depuis longtemps. même s’il n’arriverait jamais à prononcer ses mots en face de sa victime d’aujourd’hui. il avait fallut que ses quelques mots sorte de sa gorge, comme si une entité supérieur aurait pu l’entendre et l’excuser pour ses fautes, lui offrire des justifications pour rendre sa malveillance légitime. Mais rien de tout cela n’arrive, même après que Rafaël ait attendu plusieurs minute à éviter son propre regard dans le miroir.

Puis, finalement, il ose relever la tête. des traits fin et dur, où l’on ne lisait rien d’autre que du détachement derrière le sang qui maculait son propre visage, résidu de larmes et du crachat d’Aleksei. Aucune expression ne troublait son faciès alors qu’il se sentait brûler de honte et de dégoût.


Le tableau devant lui finit par l’irriter. un coup de poing plus tard, le miroir se brisait en de nombreux morceau, effaçant son propre visage. Il ne voulait plus se voir. Plus jamais.

Mais sa vie n’était pas fait de liberté comme celle de ses autres frères oisifs. En temps qu’aîné, sa vie n’était qu’une suite de devoirs auquel il ne dérogeait jamais, même lorsque ce devoir était d’écorcher vif le sang de son sang. Il n’y dérogeait jamais. et cette nuit, aussi horrible eût-elle été, ne faisait pas défaut à cette règle. Maintenant qu’il avait obéit à la volonté du chef de la famille Van Drake, il irait faire son rapport. Et ses sentiments ne devait pas interférer.

Après un bain expéditif, il finit par ressortir de sa chambre. Ses pas étaient lent, lourds et pourtant rien dans son aspect ne trahissait du mal être qu’il éprouvait alors, ses pieds le dirigeant jusqu’au bureau de son père. Son visage impassible n’étaient plus déformé par la douleur d’avoir fait du mal à un être cher, il ne restait plus que Rafaël, le fidèle chien de Viktor, le bourreau de la famille Van Drake, la main armée de la plus puissante famille vampire d’Italie.

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