Un samedi en famille

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Je me promène sur le sable fin. Le soleil réchauffe ma peau, l'odeur de la mer chatouille mes narines. J'observe les palmiers, dont le vent fait bouger les feuilles. Lorsqu'une immense vague vient vers moi. Je ne cours pas, je reste là et la laisse m'emporter… L'eau est fraîche, une fois au large, je surfe sur l'eau … Au bout de quelques minutes, je suis déposée délicatement sur une petite île d'environ 50m2. Il n'y a que moi, une petite cabane et la nature. Je m'allonge sur le sable et profite de cet instant de calme.

BIIIIIIIIIIP BIIIIIIIIIP BIIIIIIIIIIIP.

Il est 06h45, je suis réveillée par ce satané réveil que j'ai encore oublié de désactiver. On est samedi, c'est mon jour de congé. Mes yeux piquent, j'ai dû mal à les laisser ouverts. Je ne suis pas encore prête à quitter mon lit douillet, ma douce couette et mon oreiller moelleux. Je referme les yeux. Cinq minutes plus tard et après avoir testé cinquante positions pour rejoindre mon rêve, j'abandonne et me lève. Je me redresse sur le bord du lit et me lève. J'enfile un peignoir et me dirige vers la salle de bain. En sortant dans le couloir, mon pied heurte une chaussure et écrase un légo. Je me retiens de toutes mes forces pour garder mon calme et surtout ne pas réveiller mes petits monstres. J'atteins enfin ma destination et observe mon reflet dans le miroir. Mes cheveux sont redressés d'un côté, raides et aplatis de l'autre. Mes yeux fatigués, de vilaines cernes. Je me passe un peu d'eau sur mon visage et n'ai pas le courage de faire plus pour le moment. Je parcours ensuite les quelques mètres qui me séparent de la cuisine et me prépare un long café bien fort. Je me régale de l'odeur qui envahit la pièce et regarde le café couler dans la cafetière. Une fois prêt, je remplis mon mug aux trois quarts, pose un châle sur mes épaules, enfile mes lunettes de soleil et sort sur la terrasse afin de le déguster en regardant le lever du soleil. Je trempe mes lèvres dans le café, il est trop chaud. Je le repose. Je retourne à ma contemplation et détaille les couleurs ; le soleil rouge-orangé, le ciel rose et bleu, les arbres noirs… Un spectacle digne d'un tableau. Je prends une gorgée, les arômes agitent mes papilles, le café chaud coule dans ma gorge et me réchauffe. Une fois ma tasse vide, je décide de me relever. En retournant dans la cuisine, je passe devant mon rosier. Une fleur vient d'éclore. Elle est de couleur ivoire et le bord des pétales rosées. J'inspire pour respirer son odeur. Elle sent très bon. Je rentre ensuite pour préparer le petit-déjeuner. Je prépare des pancakes, presse un jus d'orange bien frais et fait fondre du chocolat. Je sors quatre bols, quatre verres, quatre cuillères. Une fois la table dressée, je vais m'installer dans le canapé, accompagnée d'un livre. Il est presque 08h00, j'entends des petits pas dans les escaliers. Ma petite vient de se réveiller, elle avance comme un robot, son doudou lapin dans les bras. Elle m'aperçoit, s'approche et me monte dessus. D'accord je pose mon livre. Elle se niche contre ma poitrine et me serre fort. Je lui chuchote "bonjour ma chérie", elle me répond les yeux fermés "bonjour maman". Dix secondes plus tard, elle se remet à ronfler. Je l'installe à côté de moi et dépose sur elle délicatement un petit plaid en sherpa rose et gris. Je reprends alors mon livre. Trois pages plus loin, de nouveaux pas dans les escaliers, plus lourds, plus rapides. Mon mari vient m'embrasser et me fait remarquer que je me suis levée trop tôt. Oui, merci… J'avais remarqué. Je laisse mon ironie de côté et lui explique qu'effectivement, j'ai oublié d'éteindre mon réveil. Il allume ensuite la télévision pour regarder les informations. Je referme mon livre. J'essaie de m'intéresser aux actualités, mais rien de nouveau. Toujours les mêmes titres, déprimants, répétitifs. Je préfère me lever et m'éloigner de ces mauvaises ondes. Je pars me préparer. Je prends une douche bien chaude, et bien moussante en écoutant un peu de musique, puis me mets de la crème et me maquille. En sortant de la salle de bain, je suis nettement plus fraîche, plus belle… Je deviens encore plus épanouie lorsque j'enfile mes collants et ma nouvelle petite robe achetée l'autre jour. Manches trois quarts, au dessus des genoux, dans les tons bleus avec une petite douche de dorée. Il est neuf heures. Je passe devant la chambre de ma grande, elle lit tranquillement dans son lit. Je l'invite à nous rejoindre en bas pour partager tous ensemble le petit-déjeuner. Chacun se sert, tout le monde se régale. J'ai le droit à des compliments, au titre de "meilleure maman de l'année". Le petit-déjeuner se termine, j'envoie les filles se préparer. Mon mari part faire les courses. Pendant ce temps, je débarrasse. Quelques minutes plus tard, j'entend des cris, une dispute. J'attends quelques minutes avant d'intervenir. Le temps n'est pas écoulé que j'entends un troupeau d'éléphants descendre les escaliers. Elles exposent en même temps, en criant, leurs doléances. Inspire… Expire…. Je tente de calmer le jeu, en leur demandant de parler l'une après l'autre. Je finis par comprendre que la petite a caché une chaussette de la grande… Je les renvoie en demandant à la petite de rendre la chaussette de sa sœur et de se dépêcher de finir de s'habiller. "Pourquoi ?","On va se balader ?", "On peut aller au parc ?"…

Au retour de mon mari, je range les courses pendant qu'il prépare le repas. Poulet rôti-frites et fondant au chocolat en dessert. Il concourt aussi au titre de "meilleur papa du monde".

Nous profitons de la fin de cuisson pour jouer tous ensemble à un jeu de société. La fin de matinée se déroule dans une ambiance joyeuse, remplie de rires et de quelques tricheries.

L'heure de passer à table est arrivée, je me régale de l'entrée au dessert. Mon cuistot en herbe se débrouille de mieux en mieux en cuisine que je songe à lui refiler officiellement et chaque jour cette tâche.

En début d'après-midi, j'espère partager le café avec mon cher et tendre tranquillement en discutant de tout et de rien. C'était sans compter une nouvelle dispute. Cette fois ci, je crois qu'il s'agit d'un conflit de barbies… Monsieur monte les escaliers en courant. Il n'a pas encore passé la dernière marche que les cris ont cessé. Les filles redescendent style de rien et sortent jouer dans le jardin.

Je propose à mon mari d'emmener les enfants en balade, visiter un château ? un musée ? Mon mari propose une balade dans la nature, suivie d'une balade en poney pour les filles. Une heure plus tard, tout le monde monte en voiture. Chacun d'entre nous choisit une chanson, et je fais défiler les musiques à l'aide de mon téléphone. Dix minutes plus tard, nous nous garons aux abords de la forêt. Nous empruntons un petit sentier que nous connaissons bien. Les filles ramassent des feuilles, de toute forme, de toute couleur. Arrivés, au bout du sentier, nous arrivons sur le grand chemin qui mène à l'enclos des poneys. Les filles commencent par les caresser, les nourrir. Puis, elles enfilent deux bombes et, accompagnées de la propriétaire des animaux, partent choisir leur ami du jour. Vingt minutes plus tard, nous sommes interrompus par la pluie. Les filles descendent de leurs montures et nous remercions la dame avant de courir sous les trombes d'eau jusqu'à la voiture. Une fois à l'intérieur, je mets le chauffage au maximum et nous reprenons le chemin de la maison. A peine arrivés, nous nous changeons pour mettre des vêtements secs. Je prépare un chocolat chaud avec des chamallows que nous partageons autour d'un feu de cheminée, et d'un jeu de mime.

Une heure plus tard, les filles s'installent ensuite autour de la table pour dessiner, pendant que mon mari et moi préparons des pizzas maisons, façon bolognaise et une deuxième tartiflette. Je me sers ensuite un verre de vin blanc moelleux, Monsieur une bière. Je prépare la salade, un peu de roquette, un peu de batavia, quelques carottes râpées et des tomates cerise. Une vinaigrette huile d'olive, vinaigre balsamique et quelques écorces d'orange. Lorsque la cuisson est terminée, je prépare des plateaux repas pendant que mon mari lance un film familial. Nous dînons tous les quatre devant Beethoven.

Une fois le repas, et le film terminés, je débarrasse la table et voit toute ma tribu endormie.

Je réveille le papa afin qu'il m'aide à transporter nos petites chipies aussi terribles qu'adorables. Tout le monde est bordé. Je passe par la salle de bain me brosser les dents et enfiler ma nuisette. Je me couche aux côtés de mon mari et éteins les lumières. A peine la tête sur l'oreiller, je commence à fermer les yeux. RRRRRRROOOONNFFFF PSHHHHHHH. C'était sans compter les ronflements de mon mari. Je lui donne une petite tape sur l'épaule, il finit par s'arrêter. Je ferme à nouveau les yeux. Et tout un tas de questions défilent alors, est-ce que j'ai payé toutes les factures ? Ai-je éteint le four ? Est-ce que j'ai prévenu l'école de l'absence de la petite la semaine prochaine ? Ai-je confirmé le rendez-vous chez le dentiste ? Est-ce que j'ai désactivé mon réveil ??? Après cette dernière vérification, je peux enfin me détendre sous ma couette moelleuse, et en quelques minutes je rejoins les bras de Morphée…

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