Jess se raidit. Chuck avait dû lui parler de ça dans l’avion, mais elle n’avait rien retenu de cette conversation. Heureusement, Raf répondit d’abord :

— Nous étions déjà amis depuis longtemps quand on a découvert qu’il y avait un peu plus entre nous.

Liz ajouta :

— Nous étions meilleurs amis avant d’être amoureux. On se connait tellement bien !

— C’est beau, commenta Chuck. Nous, on s’est rencontré à la patinoire.

À la patinoire ? Mais qu’est-ce qu’il avait inventé comme histoire ? Elle ne risquait pas de monter sur des patins à glace, elle tomberait au bout de deux minutes. Elle espéra que personne ne lirait sur son visage qu’elle n’était pas convaincue.

— À la patinoire ? s’étonna Liz.

Chuck hocha la tête vigoureusement.

— À la patinoire ! Exactement ! J’y étais avec des amis quand elle m’est tombée dessus. Littéralement !

Jess esquissa une grimace. Il s’attendait sûrement à ce qu’elle évoque leur « rencontre ». Vu qu’elle n’ajoutait rien, il reprit.

— Enfin, bref, je l’ai rattrapé. Elle s’est excusée. Et ça a été le coup de foudre. On aurait dit un ange tombé du ciel.

Jess se tendit à ses mots, le visage crispé. Chuck lui donna un petit coup de pied sous la table.

— Oui… Je suis si maladroite ! Heureusement qu’il était là, je ne savais pas m’arrêter…

— Tellement romantique ! s’enthousiasma Liz. Et, du coup, tu lui as appris à faire du patin après ?

Alors qu’il allait répondre, Jess le coupa :

— Absolument pas ! J’ai décidé de ne plus jamais approcher ces engins de malheur !

Le silence s’abattit sur la tablée. Elle y avait peut-être un peu fort.

Heureusement, le dessert fut apporté. Elle retint une grimace. Des profiteroles recouvertes de crème fouettée !