LA REINE DU BAL (3/5)

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— Essaie de lever un peu ton popotin, que je glisse la protection dessous.

Je m'exécutai, partagée entre effroi, fureur et humiliation, d'autant plus que Reine maintenait son regard entre mes cuisses, que je n'arrivais pas suffisamment à rapprocher.

— Inutile de cacher ce trésor, ma petite Nora. Je l'ai vu tout à l'heure quand je t'ai lavée et habillée.

Battement de paupières appuyés. J'imaginai à l'instant un coup de talon directement adressé à ce sourire béat de malade mentale. Et du sang dégoulinant d'entre ses dents. Piètre réconfort lorsque mon urine s'écoula dans le change.

— T'es obligée de regarder quand je pisse, sérieux ? m'enflammai-je, rongée par la honte et la rage.

— Je me suis occupée de ma mère jusqu'à sa mort, alors ça ne me choque pas. Ne t'inquiète pas.

— Mais moi, ça me dérange, tu comprends pas ça ?

— Je l'ai vue tout à l'heure quand je t'ai lavée et habillée, insista-t-elle, sans détourner le regard de mon entre-jambes.

Gâchis de salive. Cette cinglée voulait mater et aucun argument ne l'en dissuaderait, de toute évidence.

— Ça y est, tu as fini ?

— Ouais, c'est bon...

Et maintenant, ma pisse, tu vas la sentir ou la goûter peut-être, saloperie ? Non, je dois rester calme. Sinon ça risque de partir en cacahuète. Respire. Respire.

— Un dernier coup de gant avant que j'aille me préparer et nous pourrons ouvrir le bal toutes les deux. J'espère que ça sera aussi fantastique que l'année dernière. Dommage que Sylvie soit trop fatiguée. Mais ce n'est pas grave, demain, elle se sentira sûrement mieux. Ce soir, je la mettrai à la table huit. Il reste de la place. Elle fera la connaissance de Judith et Barbara.

— Quoi ? On sera combien au bal ?

— Plus le temps de discuter, le temps passe, s'alarma-t-elle, en jetant un œil derrière moi. Plus que vingt minutes.

Elle retira la couche, la jeta dans la poubelle puis coupa l'eau, trempa un gant propre, frotta le savon dessus et me passa un coup sur la vulve et l'anus, toujours avec insistance. Elle allait de haut en bas avec la tranche du gant. Mes dents et mes lèvres se serraient. Un grognement bestial s'échappa.

— Je te fais mal ? s'inquiéta Reine.

— Oui, arrête. Ça devrait suffire, là, profitai-je de l'occasion.

— Oh pardon. Tu es sensible, non ?

Silence de ma part. Elle rinça le gant, l'abandonna sur le rebord de l'évier avant de m'essuyer avec la plus grande délicatesse. La serviette atterrit sur les jambes inertes de Sylvie.

— Voilà. J'emmène Vivie, je me change et je reviens te chercher. À tout de suite.

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