Chapitre 59 - Descendance et maladie

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Le dilettante qu’était Laurent pensait qu’il avait du pain sur la planche. Il se dit qu’il avait intérêt à être organisé pour compiler les faits et gestes de ses personnages pour écrire ses ouvrages. Cela promettait d’être excitant aussi.

« Dis, quand j’apprends des nouvelles en cascade, l’appétit me tenaille l’estomac. J’irai bien casser la graine !

— Pardon ? fit l’homme d’affaires.

— Une expression qu’affectionne mon amie. Casser la graine signifie manger, en langage courant.

— Haaa, je comprends.

— Je vous réserve une table à la chaumière ? Vous êtes mes invités. »

Laurent fit un mouvement du doigt pour marquer sa désapprobation.

« J’y tiens. Inutile de refuser. » objecta Calabra.

Laurent se dit qu’après tout, c’était bien une occasion de vérifier leur théorie : la chaumière était-elle bien la maison représentée sur le tableau de la Maison Rossi ? Pouvait-il savoir qui était la femme qui accompagnait le mécène ? Il adressa discrètement un clin d'œil à Jennifer.

« Je suis d’accord. N’est-ce pas Laurent ? Le restaurant nous promet une belle pause.

— Bon, très bien. Je passe rapidement un appel. On vous réserve une belle place dans le jardin. »

Le duo se regardait. Décidément, cette journée était fantastique. Tout glissait, tout venait à eux.

— Bon, tout est prêt. Vous n’avez plus qu’à y aller. Vous verrez, le personnel est très bien formé. Vous connaissez le chemin. Je ne veux pas être impoli mais le devoir m’appelle. On se retrouve à quatorze heures ?

*

A leur entrée au jardin d’Eden, une cloche tinta. La barmaid les reconnut et leur dit qu’un chef de rang viendrait les placer dans le jardin. Il ne tarda pas, il vint à leur rencontre :

« Bonjour, je suis Paolo, à votre service. Je vous mène à votre table. »

Le chef de rang invita le duo à s’installer autour d’une table ronde en métal et ils commandèrent aussitôt. Une fois qu’il eut disparu, Laurent embrassa la vue du regard puis fixa Jennifer :

« Je crois que nous avions raison. Regarde la maison, la structure est tout à fait identique au tableau vu à la maison Rossi, celui du premier étage avec un couple devant une maison. Il y a juste du lierre qui recouvre le mur.

— Oui, et les arbustes. J'en ai fait des photos que j'ai envoyées à ma sœur pour qu'elle me dise ce que c'est. C'est une pointure dans le domaine ! »

Ils mangèrent avec appétit en prenant le temps d'apprécier le cadre et le repas. Mais il fut bientôt temps de repartir.

*

Quand ils pénétrèrent dans le hall de l’hôtel, Enzo les attendait au comptoir. Il plaisantait avec l’un des réceptionnistes.

Quand Calabra vit la journaliste et l’écrivain arriver, son visage s’éclaira.

« Vous voilà. J’espère que cet intermède vous laissera un souvenir impérissable.

— Certainement. La carte est exceptionnelle, les vins choisis par un connaisseur.

— Mon épouse, s'enorgueillit l’hôtelier.

— Bref, tout était parfait, dit Jennifer. Tu es prêt, Laurent ?

— Yes, M’dame.

— Go ! » s'exclama-t-elle en entamant la lecture de la missive suivante.

Riomaggiore, 15 juin 1853

Giovanni, Mon amour,

Je m’inquiète énormément au sujet des jumeaux. Ils sont très malades. Pourtant, le médecin indique que le bon air de Riomaggiore est très bon pour eux. Ils ne cessent de tousser, à faire trembler les murs, surtout mon petit Giuseppe. Sa toux est grasse et sonore, sa respiration siffle. Les ventouses que je lui pose matin et soir ont de moins en moins d’effet. Si elles le soulageaient au début de la maladie, elles ont, semblent-ils, de moins en moins d’effets positifs sur sa santé. Il s’affaiblit de jour en jour. Giovanni, j’ai très peur pour mes enfants, craignant le pire. Giuseppe est fragile depuis sa naissance. Aujourd’hui, il est blanc comme un linge. Il sue constamment. Je change régulièrement les draps. Il tremble de tout son corps. Comme il est affaibli ! Il ne mange plus. Lui qui était déjà d’une constitution chétive a perdu énormément de poids. Je crains que Clélia s’affaiblisse d’autant. Leurs poumons sont constamment engorgés. Tousser leur procure d’intenses douleurs dans la poitrine. Certains jours, Clélia et Giuseppe restent alités. Je les nourris de bouillon à la petite cuillère. Avaler relève d’un courage tant la gorge est enflammée. Tous les deux sont gagnés par la fièvre. Dans ce cas, j’éponge leur front et leur applique un linge imbibé de fleurs de bleuet pour faire baisser la température. Certains jours, aucune de mes actions n’améliorent leur état de fatigue. Clélia, cependant, se porte mieux. Elle est d’une constitution plus robuste que son frère. Mais jusqu’à quand ?

Je nourris un espoir : lorsque je suis allée me confesser Dimanche, le père Diego m’a confié qu’une vieille femme prépare des drogues qui guérissent. Je suis allée la voir le lendemain à la première heure. Après m’avoir fait jurer de ne rien dévoiler sur la guérisseuse pour éviter d’être accusé de sorcellerie, le père Diego m’a indiqué un chemin que j'avais emprunté. Il était très sinueux. Il m’a conseillé de faire du bruit au fil de ma marche, de lancer des cailloux, de porter bâton en bois avec un tissu blanc afin de me faire repérer. Ainsi, la guérisseuse aurait connaissance de ma venue et viendrait à ma rencontre. Il semble qu’elle n’accepte de rencontrer de nouvelles têtes qu’avant le lever du jour. Elle m’a demandé le but de ma requête. Ses yeux pénétrants m’ont transpercée. Dans ce regard, j’ai eu l’impression qu’elle connaissait tout de moi. Elle m’a menée dans une cabane en bois pleine de plantes. L’odeur âcre du lieu m’a incommodée, j’ai dû prendre sur moi pour ne pas flancher. Elle parlait très peu, comme si elle comptait ses mots. Elle m’a fait asseoir sur un tabouret à trois pieds, à prononcer des incantations inintelligibles. Puis, sans un mot, elle a disparu un moment en passant par une toute petite porte. Je ne saurai dire combien de temps. J’ignorais totalement ce que j’étais censée faire. Ne tenant plus et mal installée, je me suis levée pour rentrer à la maison. Mais voilà qe la vielle femme revient à grand fracas en ouvrant la porte de devant cette fois de manière bruyante. J’ai cru défaillir, je suis tombée de mon siège. Comme si de rien n'était, elle m’a tendu deux bocaux d’un vert profond accompagnés d’une feuille pliée en quatre. Elle a posé un doigt sur ses lèvres pour m’inviter au silence. Elle m’a tendu la main, a pris soin de ne pas me toucher. D’un geste, elle m’a fait un signe pour que je me lève et a regardé la porte pour m'intimer de sortir. Dehors, j’ai déplié le feuillet remis. Il y était écrit la posologie à observer pour administrer le produit manuscrite d’une main tremblotante. Vu la tournure de la matinée, j’étais comme abasourdie, je n’ai pas demandé mon reste, j’ai filé.

Le lendemain, au moment du crépuscule, j’ai suivi les indications de la guérisseuse. J’ai fait asseoir les enfants, leur ai donné trois grandes cuillères de potion. Puis, j’ai prié Saint Pérégrin, qui est le saint-patron des maladies incurables. Un quart d’heure après, je les ai recouchés. J’ai réitéré cette façon de faire, chaque matin et chaque soir. Il semble que l’état de Clélia s’améliore peu à peu. En revanche, je ne sais plus quoi faire pour que Giuseppe se porte mieux. Il a toujours ses tâches bleuâtres sur le torse et les bras. C”lles de Clélia se sont légèrement estompées.

Le lendemain, la sonnerie de la maison a retenti. Lorsque je suis allée ouvrir, personne n’était présent. En revanche, sur le pas de la porte était déposé un mot ficelé dans un gros caillou. De suite, l’écriture caractéristique de la vielle femme était reconnsaissable. Elle proposait de vendre une bouture de bosquet à planter dans un jardin afin qu’il donne les fleurs, base de la potion curative. Le prix est exorbitant. Ai-je le choix ? Je n’ose annoncer son coût, tant la somme est indécente. Il y va de la santé de mes petits amours. Il serait grossier de ne pas faire face à la demande de la vieille femme. J’en ai les moyens. Je me suis décidée promptement car il est de saison d’opérer la plantation maintenant. Les fleurs apparaîtront à la fin de l’année uniquement. Elle précisait qu’elle m’avait donné assez d’elixir jusqu’à obtenir la floraison du bosquet. Trois jours après, à l’aube un personnage est passé pour demander si j’étais d’accord pour cet échange. Il était vêtu d’une cape. Sa capuche lui recouvrait tout le visage. Sa voix m’a parue familière. Mais impossible de le reconnaître dans la pénombre. J’avais réussi à réunir la somme en vendant une de mes bagues en or. Cadeau de mon vil mari. S’en rendra-t-il seulement compte ? Je dirai que je l’ai perdue en ramassant mes bouquets de fleurs. Comment la retrouver dans la campagne environnante ?

Je m'égare, j’ai donc remis la somme à l’homme étrange. Le lendemain, il sonne à la même heure, c’est-à-dire au lever du soleil. Enfin, j’imagine qu’il s’agissait du même homme car lorsque j’ai ouvert la porte, un paquet avait été déposé sur le seuil. A moitié ensommeillée, je l’ai déballé. Un tout petit arbre s’y était. La femme avait encore laissé un billet plié en quatre. J’ai identifié de suite le type de papier et son écriture si singulière. Il y était écrit comment replanter l’arbre, l’époque à laquelle les fleurs s’épanouiraient, la date approximative de la cueillette et la recette pour confectionner le produit curatif pour soulager les jumeaux. Il convenait que je plante l’arbre dans la région donc au niveau de mon petit jardin. Ailleurs, elle ne pousserait pas. Pourquoi, je n’en sais rien. J’ai suivi scrupuleusement ces consignes.

Mon amour, il se fait tard. Ma tête est lourde.

A tout bientôt, mon doux, mon tendre amour, porte-toi bien.

Fiorenza

— Je suis épuisée. Je crois que je ne pourrai pas continuer à lire, à traduire. Tu ne m’en veux pas, Laurent ?

— Je ne sais pas, tu étais partie sur un bon rythme de croisière. Mais non, banane bien sûr, que non.

Le terme banane fit sourire la jeune femme qui montrait en effet des signes évidents de fatigue. Enzo s’en rendit également compte. Les cheveux de la jeune femme se trouvaient en bataille. Il intervint à ce moment-là.

— Je viens à votre secours. Il est vrai que les lettres de l’époque sont parfois fort longues. La lettre suivante relate que Fiorenza continue de peindre, continue de soigner ses enfants avec la décoction de plantes grâce aux fleurs du bosquet. Elle a renommé sa maison “el boschetto”. La peinture commandée par son client mystérieux, je dis mystérieux car nous ne connaissons pas son identité ne sera jamais terminé. Je veux dire que le tableau initialement demandé devait être le portrait de sa fille. Malade et marqué physiquement par sa maladie, il était difficile à Fiorenza de la peindre telle qu’elle. Elle a donc décidé d’effectuer des épreuves avec sa propre fille. Elle pensait certainement changer les traits de la petite fille une fois que les boutons ne seraient plus visibles. Seulement, elle était prise par les soins apportés à ses jumeaux. Autant la plante a guéri Cléia, autant Giuseppe était si fébrile qu’il n’a pu être sauvé. Pour signifier que sa fille avait réchappé de justesse à sa maladie. Il semble qu’elle ait ajouté le bosquet à sa toile. Avez-vous reconnu le bosquet, ses fleurs ? C’est le même que celui que nous plantons ici aussi, en mémoire de notre célèbre aïeule. Il se trouve derrière la partie chaumière-restauration et quelques-uns aussi sont soigneusement sauvegardés par mes jardiniers. Bien sûr, pour l’aspect esthétique, Fiorenza a quelque peu modifié la fleur. La teinte véritable est plus claire que le tableau. Mais bon, précisions aussi qu’étant donné qu’elle utilisait des herbes et des plantes pour ses toiles, il est possible que la flore est dénaturée les teintes initiales. Allez savoir !

Le fin mot du tableau est que, finalement, Fiorenza, décédée brutalement fort jeune en avril 1855, n’a pu achever sa peinture. La petite fille que nous connaissons aujourd’hui dans le tableau “la petite fille aux papillons” est donc la fille de Fiorenza : Clélia.

— Attendez, nous allons peut-être jeter un œil sur le dernier dossier : prenons connaissance de l’arbre généalogique.

Laurent ouvrit le dossier demanda s’il pouvait en obtenir une copie. Ses informations sont peu confidentielles, estimait-il.

— Certainement, de ce document, je peux vous en fournir. Vous pourriez vous procurez la plupart des éléments sur internet. Avec du temps, certes, mais je vais vous épargner cette tâche fastidieuse. Je demande de suite à ma secrétaire de vous en faire une copie.

La secrétaire fit une courte apparition pour réaliser la photocopie. Elle était très élégante. Certainement que son poste proche de la direction exigeait une tenue irréprochable.

— Monsieur Calabra. Vraiment, je me sens épuisée. Nous montrerions-nous grossier si nous prenions congé dès maintenant ? Mes forces me quittent, je crois dit-elle pour s’excuser.

— Du tout, rassurez-vous. Je comprends tout à fait. Même si je suis accaparé par mes activités, je suis ravi de vous avoir accompagné durant cette journée.

— Il est vrai que notre périple est éprouvant. Un véritable gymkhana : nous sommes allés à Gènes à la maison Rossi, pour continuer aux archives de la Galerie d'Art Moderne. Puis ici à Riomaggiore, nous avons eu rendez-vous au cadastre, pour finir, crut bon de préciser Joly.

— Oui, Tous deux avez réalisé un travail colossal en quelques jours. J’espère maintenant que les éléments en votre possession valoriseront l'œuvre de Sergio Battaglini versus Fiorenza Esposito.

— Croyez bien que je m’y emploierai au travers du deuxième tome sur le peintre Battaglini. Ce ne peut être qu’un pavé dans la mare. Tout ce que nous croyions savoir va voler en éclats. Le petit monde de l’art va être surpris. La lumière ne peut que rejaillir sur l’artiste et lui donner ses lettres de noblesse. Je pense qu’on ne peut qu’admirer son courage. Se battre pour la santé de ses enfants, assumer une relation extra-conjugale dans une société ultra-conservatrice. Enfin, continuer à peindre tout en se cachant derrière une personnalité totalement composée pour les besoins de la cause. Tout cela sur les épaules d’une femme. Elle a des complices, certes, un mentor en la personne de Calabra. De plus, les événements qui précèdent son trépas sont douteux. C’est une mère courage, une héroïne. Cette histoire est vertigineuse !

Laurent ne pouvait plus arrêter sa diatribe. Il était pris de cet élan créateur qui le stimulait. Il ne trouvait que courage, abnégation et amour de l’art chez cette femme artiste. Son histoire voyait le jour l’année de sa naissance en 1824, il trouvait cependant que la vie De Fiorenza était somme toute tellement contemporaine.

« Bien, je crois qu’il ne me reste plus qu’à vous raccompagner. Sachez que vous êtes ici chez vous. Si vous aviez envie de revenir sur ces terres pour un séjour tourné vers la farniente, appelez-moi.

— C’est très aimable à vous, nous nous en rappellerons le moment venu.

— Monsieur Calabra, je vous sais gré de nous avoir accordé tant de confiance. Je demanderai à la maison d’édition de vous envoyer mon ouvrage. Vous ne serez pas déçu.

— J’en suis convaincu, Monsieur Joly. »

Laurent avait l’impression que ses effusions montraient que leur hôte souhaitait les retenir quelques instants encore. Si Laurent démontrait une certaine gratitude vis-à-vis de l’hôtelier, Calabra laissait deviner qu’il tenait à ce que cette parenthèse dans sa vie propulse la vie et l'œuvre de son aïeul. Il n’était sûrement pas aisé de penser que de lourds secrets allaient être disséqués par une poignée de férus d’art voire de paparazzi, toujours soucieux de penser à écrire des papiers rémunérateurs, quitte à écorner les personnes la vie des personnes. La famille Calabra serait certainement assaillie de journalistes désireux de les questionner sur la raison de leur silence. Leur motivation de desserrer les liens du sceau du mystère de l’insondable vie de Fiorenza. Leur rendez-vous n’était que la prémisse de l’ouragan médiatique qui allait déferler. Laurent savait ce qu’il allait écrire. Suite à ce voyage opportun avec Jennifer, un matériau concret ne demandait qu’à prendre forme sous la forme tangible d’un livre déjà attendu par sa maison d’édition et par le public. Qu’attendaient réellement les Calabra qui s’étaient réfugiés dans les souvenirs tourmentés de leur aïeule peintre de renom ? La famille qui évoluait paisiblement dans une région somme toute assez calme allait être prise dans la tempête qu’allait soulever les révélations consenties à Laurent et Jennifer. “Après tout, la famille Calabra a dû y penser avant de nous accorder leur assistance. On ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs. S’ils souhaitent que l’aura du peintre Galliani/de Luca se répande, il fallait donner de sa personne. Pour satisfaire Calabra et prolonger leur visite, Laurent proposa :

— Mr Calabra, peut-on visiter l’hôtel ? demanda Laurent.

— Bien entendu, un entretien est prévu pour avec un des fournisseurs. J’ai vingt minutes environ à vous consacrer. Ne m’en voulez pas si la visite s’effectue quelque peu au pas de course. Par ici, je vous prie. »

Enzo leur fit s’engager dans l’escalier qui comptait des photos de la maison à diverses époques ainsi que des propriétaires qui s’étaient succédé et avaient éventuellement apporté des modifications notables. Il en avait fallu des travaux pour modifier une modeste maison en hôtel de luxe.

— Ici, nous sommes au premier étage qui compte une suite nuptiale, une suite dite de l’ambassadeur et la fameuse chambre dix.

— Chambre dix, c’est-à-dire, questionna Laurent. Pourquoi fameuse ?

En effet, un écriteau indiquait que cette pièce avait été occupée par une dame du nom de Fiorenza Esposito entre 1824 et 1855. Laurent et Jennifer balayèrent du regard la pièce composée d’un lit polychromé deux places dans les bleu-vert. Près de la fenêtre et de ses tentures en velours était installée une table agrémentée de son nécessaire de toilette : un broc en faïence bleue posé sur une bassine. Le sol revêtu de tomettes hexagonales était extrêmement bien conservé.

— Est-ce que le mobilier est d’origine ?

— Il est d’époque. Certaines pièces se trouvaient entreposées dans le cellier du sous-sol. A-t-il appartenu à Fiorenza ? Nous n’en savons rien. En tout cas, le lit a été acquis lors d’enchères organisées dans la région.

— Vous alliez nous laisser partir sans nous avoir montré cette chambre, s’enquit l'écrivain, incrédule ?

— Disons qu’il est toujours intéressant de voir à quel point les gens en général et les journalistes en particulier sont curieux répondit Calabra dans un sourire malicieux.

— Puis-je prendre des photos ? s’enquit la journaliste. Si vous ne souhaitez pas que les clichés soient divulgués, nous les gardons pour nous.

— Non, non, vous pouvez les diffuser. Nous verrons si nous avons des demandes pour visiter ce lieu. Nous ouvrirons peut-être certains week-ends pour répondre à la curiosité des fans de Battaglini, s’il y en a.

— Bien, je vous raccompagne à l’accueil. Demandez-y ce que vous voulez si vous souhaitez un drink et son accompagnement. Vous êtes mes invités.

— Nous tenons à vous remercier pour le temps que vous nous avez consacré.

— Moi-même et ma famille vous en remercions chaleureusement. Restons en contact. Vous avez ma carte de visite. Je dois filer finit par dire Enzo en serrant la main de Jennifer et de Laurent.

— Merci encore, fit Jennifer en s’éloignant. Elle n’avait jamais aimé les adieux qui traînent en longueur. Dans la vie, nous faisons des rencontres, certaines sont furtives. Elle savait qu’au fond, cet évitement n’était que la crainte de voir les gens disparaître. Disparition que ne ferait que raviver celle de son frère.

Laurent lui emboîta le pas. Il faisait encore beau à Riomaggiore. Le soleil descendait lentement. La chaleur était plus supportable en fin d’après-midi.

« J’avais l’impression que ses au revoir n’en finiraient jamais. » bafouilla-t-elle.

« Nous sommes fatigués. » répondit Joly comme pour lui trouver une excuse.

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