Folie
J'ai cru en la folie appelée Liberté,
Accepté les chimères, prétendues vérités,
Glorifiant de leurs lois les trop belles vertus
Nous faisant accepter que l'homme s'entretue.
Mais quand le prix du sang se voit si rabaissé
Qu'il ne me choque plus, je m'éveille blessé
Par toutes les vies gâchées auxquelles je m'accoutume
Parce que c'est comme ca et que c'est la coutume.
J'ai fait de la folie appelée Liberté
L'étendard de mon cœur, admis qu'il me seyait
Et n'ai depuis cherché à le remettre en cause
Refusant malgré moi d'aller au fond des choses.
Mais quand des vies humaines se retrouvent bradées
Pour un peu de papier, je m'éveille blessé
Par des cris révoltants que par trop je cautionne
En gardant un silence que je ne me pardonne.
J'ai vu en la folie appelée Liberté
Le plus précieux des biens et j'ai cru volontiers
Qu'elle m'appartenait du fait de ma naissance
Sans bien saisir alors la portée de ma chance.
Mais quand l'humanité est ainsi dévaluée
Par des êtres mesquins, je m'éveille blessé
Par le poids de ces maux rencontrés malgré moi
Au hasard de ma vie et m'imposant leurs lois.
J'ai cru que la folie appelée Liberté
Pouvait se savourer sans être partagée
Par tout le genre humain et qu'il ne fallait pas
En demander de trop, que c'était déjà ça.
Mais quand je ne sais plus ce que c'est de pleurer
A la mort d'un enfant, je m'éveille blessé
Par cette humanité murée dans un silence
Transformant en poids mort jusqu'à son existence.
Une plume de poésie
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