Chapitre 5 : Le Réveil

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  Ce n’était pas encore l’aube quand Gabriel émergea de son sommeil. Malgré une journée haletante, sa nuit fut courte et agitée, tourmentée par les fantômes du passé. Il ne conservait aucun souvenir de ses tumultueuses escapades oniriques, mais en portait les stigmates à son réveil. Soupirant, il repoussa sa couverture et quitta sa litière, synonyme de tant de mauvais rêves. L'heure n'était plus aux regrets, mais bien à l'action, et il devait dès à présent se préparer aux épreuves à venir. Il était entré dans la Tour armée d’une certitude, une vérité martelée durant toute son adolescence et qu’il avait inconsciemment faite sienne. Personne ne pouvait triompher d’un Magicien si ce n’est un autre. C’était là une loi immuable, une règle injuste, mais juste, car naturelle. Pourtant, après les événements ayant eu lieu dans la grande salle, ses croyances s’étaient effritées. Face à une telle démonstration, une idée insidieuse avait pris racine, et s’étendait maintenant à chacune de ses pensées.

Non, le problème est ailleurs. C’est moi qui suis indigne du titre de Magicien, réalisa-t-il.

Son regard s’arrêta sur une horloge accrochée sur un mur. Cette pièce sortait très clairement de l'ordinaire, comme à peu près tout ce qui trouvait dans cette Tour. La blancheur des cloisons contrastait avec les couleurs criardes d’un mobilier à la forme épurée, où se cachaient de nombreux gadgets et applications technologiques avancées.

La veille, son superviseur, si tant est qu'il puisse l'appeler ainsi, lui avait donné plusieurs consignes, ainsi que les horaires à respecter.

- Vous aurez tout le loisir de me questionner demain sur la Tour. Pour le moment, je ne peux que vous inviter à prendre un repos bien mérité.

De temps à autre, ses pupilles s’illuminaient d’un éclat troublant. Gabriel avait l’impression d’y voir de la fascination, parfois teintée d’une folie latente sur le point d'exploser. En y songeant, le jeune homme frissonna alors que grandissait une inquiétante évidence.

Ce regard. Il ne m'est pas inconnu.

Inévitablement, il repensait alors aux ombres qui le hantaient, à ce passé terrible l’enchaînant. Et avec ces souvenirs, ses cauchemars gagnaient en virulences.

Après une rapide douche, il enfila l'un des uniformes mis à sa disposition. C'était un accoutrement sobre, sans fioriture : une veste de soie blanche et un pantalon fin de la même couleur. Gabriel comprenait l’objectif sous-jacent : faire rentrer les gens dans un moule. Chaque trait, chaque particularité étaient soigneusement effacés, pour ne laisser qu'une somme d'individus. Pour une fois, cela arrangeait bien Gabriel. Si l'ordre aveugle était bien à l'encontre de ses valeurs, c'était ici un atout qu'il comptait bien exploiter. Pour se fondre dans la masse, le conformisme était une doctrine tout à fait adéquate, à condition d'éviter le moindre faux pas.

En sortant de sa chambre à l’heure convenue, il fut surpris de découvrir que Nyeme n’était pas celui l’attendant. Tout en descendant les marches, il dévisagea avec méfiance la jeune femme en talon haut qui patientait.

- Bonjour candidat n°1848, salua-t-elle.

La nouvelle venue l’accueillit avec un sourire plus naturel que les rictus de son précédent superviseur. Circonspect, il conserva néanmoins le silence.

- Monsieur Nyeme étant momentanément indisponible, votre cas m'a été confié, poursuivit-elle. Je m'appelle Yakha et j'aurais le plaisir de vous servir d'instructrice durant votre séjour ici.

Cette fois, Gabriel acquiesça avant de prendre la parole.

- Que lui est-il arrivé ?

- Rien de grave. Après qu’une opportunité se soit présentée à lui, une nouvelle mission lui a été attribuée.

Les mots employés n’avaient rien d’anodin. Ils avaient pour vocation de transmettre une vérité. Une vérité, troublante, qui éludait un fait que Gabriel percevait comme terrible. La vérité pouvait revêtir une multitude d'aspects, et se révéler parfois moins honnête que le mensonge. L'existence chaotique de Gabriel pouvait en témoigner. En une fraction de seconde, il décupla son activité cérébrale, analysant l’essence profonde de cette réponse. Le mot "opportunité" était au cœur du mystère, mais il restait à en comprendre la nature. Notant qu’il n’avait pas été précisé si Nyeme s’en était saisi, Gabriel songea que c'était probablement le cas, ce qui avait sans doute mené l'ancien superviseur à se voir attribuer une autre tâche.

À moins que...

Une image lui revint. Ces pupilles neutres, brillantes de démence. Alors, comme une évidence, il comprit.

L'opportunité... C'était moi ?

Un tremblement funeste accompagna cette sombre pensée. Des souvenirs oubliés depuis longtemps remontèrent violemment du tréfonds de ses entrailles, projetant un sens nouveau à sa réflexion matinale. Oui, ce regard ne lui était pas inconnu. Toute sa vie durant, il avait été la cible de cette répugnante convoitise. Lui, le détenteur de cette maudite force qu'il n'avait jamais désiré, ce don terrible qu’on appelait la Première Magie. Naïvement, il avait cru qu'entrer dans la Tour lui accorderait un répit, une accalmie avant que ne déferlent à nouveau sur lui les vents turbulents de la destinée. Mais même ici, par-delà les limites terrestres, au sein de cette nouvelle Frontière, même ici, ses démons le poursuivaient. Il devrait encore lutter pour sa survie, s'accrocher à une existence qui le répudiait, pour en sauver une perdue par sa faute, comme tant d'autres. Tout, pour cette simple étincelle.

Pour autant, subsistait une question. L'ennemi avait débusqué Gabriel bien trop facilement, bien trop rapidement. Or, il n'avait rien laissé transparaitre sur sa nature profonde. Même si le fait de forcer les portes avait certainement été remarqué par une poignée de personnes, il était impossible de retracer précisément la source d’un tel événement. Pour le reconnaître, il ne restait que l'apparence, et ces dix dernières années, peu de gens avaient rencontré le jeune Magicien. Avec ce postulat en tête, Gabriel songea à deux possibilités.

L’hypothèse la plus probable était que Nyeme était un agent d'Aldebaran. Il était évident qu’un stratège aussi génial dispose de contact et d’atout, partout, même au sein de la Tour. D’autant que si les portes de la Tour demeurent closes au commun des mortels, ce n’est pas le cas pour les Magiciens qui peuvent y entrer et sortir à leur guise.

Néanmoins, aussi solide que puisse être cette possibilité, elle ne rendait pas caduque la présence d'une tierce partie. Si c’était là l’explication, elle n’en serait pas plus réjouissante. Un déplaisant fragment mémoriel refit surface, éveillant la terreur la plus profonde de Gabriel.

L'Homme Trouble.

Une ombre si dense qu'elle en éclipsait les Magiciens, une horreur indicible qui l'avait jadis presque happé. Un Autre. Subitement, il se retrouva dix ans en arrière, assistant une énième fois à son plus grand traumatisme. Ce jour terrible, où il perdit son foyer et sa mère.

Dorothée...

- Candidat ?

Gabriel revint à la raison. Bien que tout ce cheminement lui donna l’impression de s’être étalé sur une éternité, seules quelques secondes s’étaient écoulées depuis la précédente phrase de la superviseuse. Hochant la tête pour lui signifier que tout allait bien, il emboîta le pas à l'administratrice. Au détour d'un couloir, sans même le regarder, Yakha s’adressa à lui sur un ton confidentiel.

- Continuez de marcher naturellement. Ne réagissez pas, si votre souhait est de ne pas avoir de problème.

Conformément à la consigne, Gabriel se contenta de bâiller. Mais ce n’était là qu’une façade et son esprit était désormais en alerte. Il songea à ses précédentes réflexions, redoutant d’en connaître déjà la réponse.

Sait-elle qui je suis ? S’interrogea-t-il

Ses craintes se confirmèrent rapidement.

- L’Empire ne tolère pas les anomalies comme vous. S’ils découvraient votre identité, vous seriez exécuté sur-le-champ.

- Qu’ils essayent, répliqua-t-il avec une colère à peine dissimulée.

La jeune femme esquissa un sourire amusé.

- Confiant, hein ? Compréhensible, vu la nature de votre pouvoir. Mais ne les sous-estimez pas. Ils sont plus dangereux que vous ne pouvez l'imaginer.

Gabriel réalisa que ce n’était pas une menace, mais une mise en garde.

- Où voulez-vous en venir ? demanda-t-il. J'ai l'impression que contrairement à votre apparence, vous n’êtes pas une si fidèle servante.

- Patience. Même si je vous révélais ma véritable affiliation maintenant, vous ne la comprendrez pas. Au sujet de la Tour, vous êtes aussi ignorant qu’un enfant découvrant le monde, et c’est bien normal. Les prochaines semaines devraient remédier à ces lacunes.

- Qu’attendez-vous de moi ?

- Vous ne savez vous exprimer qu’au travers de questions ?

- Vous m’ennuyez sérieusement.

- Mes excuses, dit-elle en riant légèrement. Pour le moment, fondez-vous dans la masse. Ne sortez pas du lot. Vous aurez vos réponses bien assez vite.

Elle se tut alors, laissant son interlocuteur dans le trouble. Celui-ci comprenait maintenant que son ancien mentor avait raison. Qu’importe l’endroit, il serait sans cesse rattrapé par ce qui sommeille en lui. Du moins, tant qu’il manque de puissance. Il hésita pendant un instant à courir, mais abdiqua. Yakha disait vrai. Ignorant comme il était, il n’irait pas loin dans la Tour. La nature même de celle-ci lui échappait, et la précédente démonstration de la cheffe des administrateurs lui laissait encore des sueurs froides. Acceptant pour le moment son sort, il suivit docilement la superviseuse. Leur destination se trouvait dans le quartier résidentiel. En pénétrant dans un autre salon, identique à celui qu'ils avaient quitté, les conversations s’estompèrent pour faire place à un silence interrogateur. Une dizaine de personnes, toutes vêtues d'un uniforme de Candidat, observaient Gabriel avec curiosité et méfiance. Yakha s’interposa, avec sa prestance naturelle.

- Bonjour chers Candidats et Candidates. J'espère que cette première nuit fut agréable, d'autant qu'aujourd'hui marque le début de votre apprentissage. Mais avant d'en venir au programme qui vous attend, permettez-moi d'introduire votre nouveau camarade qui se joindra à nous pour le reste de votre séjour.

Les regards s’intensifièrent à mesure que grandissait la gêne de Gabriel. Le jeune homme se contenta d’un hochement de tête auquel peu répondirent. Être au centre de l'attention ne lui plaisait guère d'ordinaire, et cette sensation d'inconfort était d'autant plus accentuée par l’épée de Damoclès planant au-dessus de lui. Aussi se réjouit-il en constatant que les présentations ne se prolongèrent pas.

Ce soulagement l’empêcha de remarquer les deux réactions atypiques qu’occasionna son arrivée.

Sous un vernis de calme, Agdhim exultait intérieurement. Toute l'appréhension de la veille s'était envolée, supplantée par une excitation difficilement contrôlable. L'objet de tous ses désirs se trouvait là, sous ses yeux, à portée de main. Ce n'était cependant pas le moment d'agir, d'autant que sa position reculée dans la salle lui permit de capter une autre information importante. Au milieu de la foule, le frêle corps d’Emma s'était subitement tendu quand la porte s'était ouverte. Yakha ne pouvait en être la cause, aussi la raison à ce réflexe physionomique était on ne peut plus évidente.

Connaît-elle le Premier Magicien ? s’interrogea Agdhim.

Le temps de cligner des yeux, la posture d'Emma était à nouveau normale. Agdhim se gratta l’arrière du crâne, indécis. Peut-être surinterprétait-il la réaction de la jeune femme, sans doute même. Mais cela avait le mérite de le rappeler à la prudence. Il n’était probablement pas seul à convoiter ce pouvoir fabuleux. Pendant que le groupe se mettait en route pour le réfectoire, Agdhim affina en silence sa stratégie. Se rapprocher trop rapidement de sa cible pouvait compromettre sa mission. Il lui fallait agir naturellement, gagner lentement et logiquement sa confiance, et ce qu'importe le temps que cela devait prendre.

En arrivant au réfectoire, Yakha les abandonna momentanément pour rejoindre ses collègues, non sans avoir indiqué où et comment se sustenter. Suivant ses recommandations, Agdhim intégra la file d'attente. La pièce était lumineuse, éclairée par les premiers rayons de l'aube qui se reflétait au travers de larges vitres hautes de plusieurs mètres. Malgré l’heure, l’espace était déjà bondé par une foule naviguant entre de longues tables, plateaux en main. Ce n’était que des Candidats, le personnel étant cantonné à la confection de la nourriture. Parfaitement organisés, ils préparaient à la chaîne boissons chaudes et tranches de pain, dans une valse robotique ininterrompue. Agdhim nota néanmoins que cette parfaite harmonie avait un prix : le regard éteint, ces gens travaillaient en silence à un rythme infernal. Comme chez les Candidats, il y avait une volonté de renier les individualités avec le port d’un uniforme bleu ciel, accentuant d’autant plus l’impression d’observer des automates.

Cette sensation d’artificialité se retrouvait également dans les murs aseptisés. Le réfectoire appartenait à la partie moderne du château. Il ressemblait, dans sa substance, aux chambres qu'on leur avait attribuées. Si de tels atours futuristes avaient séduit de nombreux Candidats, ce n'était pas le cas d’Agdhim. Contrairement à la pierre, ces parois creuses ne racontaient pas d’histoire. Tout était calculé au millimètre, chaque mobilier, chaque objet avaient une fonction bien logique et limitée.

C'est comme si l'entité politique régissant l'endroit dévorait lentement toute trace du passé...

Agdhim s'installa seul, en s'assurant au préalable que Gabriel lui-même s'isole. Ne rien entreprendre ne signifiait pas se relâcher pour autant. Pour approcher un solitaire et tisser une solide relation de confiance avec, mieux valait être soi-même à l’écart.

- Salut Nino !

Une voix familière bouleversa immédiatement cette approche. S'assaillant face à lui, Amélia l'aborda avec un sourire solaire à faire fondre n'importe quel cœur de glace. Sa présence avait beau le gêner, il ne parvenait pas à trouver la force de la repousser. Cette femme le ramenait à ses nombreuses aventures, ses confrontations avec l'inconnu, ses mortels périls qu'ils avaient surpassés. En somme, aux jours heureux.

- Amélia ! Bien dormi ?

- Et comment ! Chaque nuit sur un matelas est une bénédiction pour mes os fatigués. Décidément, vieillir est un lent naufrage !

L’uniforme épousait parfaitement l'impressionnant gabarit de l'aventurière sans l’entraver dans ses mouvements. Il mettait d’autant plus en évidence la dichotomie entre ses propos et son physique exceptionnel, débordant d’une vitalité bestiale. Tout en parlant avec enthousiasme de ses récentes péripéties, elle engloutit en quelques crocs sa tranche de pain. Après avoir vidé sa tasse d’un trait, elle se redressa en s'essuyant la bouche du poing.

- Il est l'heure d'y aller pour moi. Tâche de ne pas trop tarder non plus ! Il ne faudrait pas que tu sois en retard l'école, ajouta-t-elle avec un petit air moqueur.

Souriant, Agdhim lui renvoya la politesse.

- Parle pour toi !

Alors qu'elle s'éloignait en agitant la main, Irenia fit soudain irruption. La savante regardait avec intérêt la silhouette de l’aventurière qui disparaissait.

- Jeune homme, tu ne perds pas de temps pour te trouver des alliés de valeur ! siffla-t-elle.

Intrigué, Agdhim fronça les sourcils.

- Comment ça ?

La vieille dame le dévisagea avec surprise. Puis en elle soupira en secouant la tête.

- Ah les jeunes, je vous jure, dit-elle en s’écartant à son tour.

Aghdim demeura incrédule, cherchant à comprendre cette réaction. Certes, Amélia avait un physique atypique, même pour ceux partageant son mode de vie nomade. Pour autant, elle ne lui évoquait rien de bien particulier, si ce n'est ses impressions initiales.

Bah, ce ne sont que les élucubrations d'une savante trop âgée, qui n'a probablement jamais connu autre chose que le confort de son atelier. Concentre-toi plutôt sur ce que tu dois faire.

Loin, très loin de la citadelle marquant le début de l'Ascension, dormait une cité vieille de plusieurs millénaires. Dérivant dans les cieux violacés de la Mer Imaginaire, Utopia se dressait dans toute son orgueil impérial. Construite sur l’une des nombreuses plateformes rocheuses gravitant dans cet espace libéré hors du temps, elle était le joyau de la couronne, la manifestation physique d’un rêve. Chaque rue, chaque bâtiment s’imbriquaient à la perfection. Tout était blanc, des sols aux murs, à l’exception des toits aux briques dorés et pourpres. C'était les trois couleurs impériales, celle de la Maison Gjallarhorn. D'aucuns n'oseraient penser le contraire : c'était là une œuvre parfaite, l'apogée de l'esthétisme, l'utopie tangible de l'architecture. Mais la Cité Blanche, capitale de l'Empire éternel, dépérissait lentement depuis que son maître avait choisi le sommeil pour échapper à l'ennui. La corruption endémique des élites avait envahi ses palais, l'endogamie sociale privant son administration d'un renouvellement salvateur et nécessaire. Oui, les rues étaient toujours aussi propres, immaculées. Oui, plus que jamais le joyau impérial ne resplendissait. Mais à l'intérieur de ses murs, le fruit pourrissait.

Jusqu'à ce jour.

Une nouvelle fois, les portes de la Tour s'étaient ouvertes. Une nouvelle fois, le cycle de l'Ascension démarrait. Une nouvelle fois, l'administration était prête. Mais peu de temps avant que ne bougent les Portes et que commence cette nouvelle course, Ses Yeux s'ouvrirent. Quelque chose venait de troubler Son Rêve. Une menace pour Son Monde, Son Idéal.

Le blason impérial flotta sur la cité après mille ans d'absences. En l’apercevant, les habitants comprirent et une onde de choc déferla. Au sommet de la colline à pente douce où était construite la ville, surmontant le reste des bâtiments, se dressait le palais de l'empereur. C'est ici, au sein de ses hautes artères blanches et pourpres, que se trouvait l'épicentre du séisme qui n'allait pas tarder à secouer tout l'Empire. Une agitation sans précédent avait envahi les lieux, symbole criant de l'importance de l'événement. Ministres et courtisans abandonnèrent tout calcul politique. Les rares fidèles attendant son retour se précipitèrent pour obtenir la Justice qu'ils avaient tant espérée. Les nombreux parasites ayant tiré profit de son absence prirent la fuite. Mais tous, qu'ils la craignent ou la réclament, ne l'ignoraient pas : c'était la fin d'une ère, et le début d'une nouvelle.

Un millénaire de stagnation, de déclin même, où l'insidieuse corruption avait progressivement dévoré l'état de l'intérieur. Un millénaire d'injustice, mort, hors du temps. Mais cette lente ruine s'achevait finalement. L'Empire éternel sortait enfin de sa torpeur. Et avec Lui, l'Histoire reprenait sa marche.

Le Roi parmi les Rois venait de s'éveiller.

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