Chapitre 16

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 Les silhouettes de Jenny et Mickaël éclatèrent en un petit nuage argenté et s’évaporèrent dans le couloir pour laisser place à quelque chose de plus sombre que la nuit. Elson était là et son apprenti à ses côtés.

 — Ah ah ! Vous pensiez pouvoir me doubler ? ricana Elson.

 — Oh non, répliqua Jordan par un visage froncé de colère.

 Un jeu de regard s’était créé entre Jordan et Elson. Le regard de braise de Jordan face à celui sans vie d’Elson.

 — AH !

 — Sam ! s’écria Jordan en tournant la tête.

 Elson en profita pour l’attraper rapidement et l’assommer. Tandis que j’étais face contre terre perforée par un couteau dans le dos, Jordan était en lévitation et complètement inconscient. Cette scène me rappelait quelque chose.

 — Mais oui, pensai-je, il veut boire le sang de Jordan !

 J’essayais avec difficultés de me relever mais un pied venait retenir ma main au sol.

 — Laisse-moi me mettre debout ! criai-je, tu n’es qu’un enfant !

 — C’est ce que tu crois. Elson a modifié mes traits physiques sans changer ma force et mon agilité. Donc, en réalité, je suis même un peu plus vieux que toi.

 Elson commençait à m’exaspérer avec ses histoires de sorts et de magies. Rien ne vaut une bonne vieille baston à la française.

 — Alors mon jeune apprenti, je vais te compter, de la même manière que l’a fait mon prédécesseur, la légende des cinq hôtels. Une fois que cela sera fait, nous pourrons boire le sang de nos deux invités.

 — Je vous écoute mon maître.

 — Il y a cinq hôtels du même type dans toute la France. Hafigon, Oberon, Tartiron, Elson et Lalayron. Comme tu auras pu le remarquer, les premières lettres de toutes ces résidences forment le mot hotel. L’accent circonflexe est rajouté sur la première lettre de ce mot.

 — Donc, si je comprends bien, l’accent circonflexe sera sur le e d’hôtel, car la première lettre de notre résidence est un e ?

 — C’est exactement ça. Maintenant nous allons…

 Elson n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Jordan se réveilla instantanément et subtilisa le grimoire de ses mains. Il tenta de prendre le pieu mais le fit tomber et succomba avec lui.

 — Jordan ! Tu vas bien ?

 Je m’approchais de lui et l’observais se redresser avec le grimoire en main.

 — Moi ça va mais toi ? Tu avais un couteau dans le dos et d’ailleurs, comment as-tu fait pour t’échapper de l’emprise de l’apprenti d’Elson ?

 Je me poussais et lui montrais le cadavre du doigt. Son cou était tordu.

 — Je l’ai tué lorsqu’il écoutait les sornettes d’Elson. Et pour ma blessure ne t’inquiète pas, c’est superficiel. Il ne l’a pas planté très profond.

 — Qu’avez-vous fait ! Mon apprenti ! Vous allez payer avec ou sans grimoire. J’invoque le pouvoir des cinq hôtels !

 Nous voyions des silhouettes foncées se placer de part et d’autre d’Elson, chacun avec un grimoire en main. Il y avait deux personnes de chaque côté.

 — Jordan, le pieu, vite ! La légende à l’air d’être un message caché. Ca doit être un pouvoir puissant à utiliser en cas d’extrême urgence !

 — Bien joué, dit Elson avec un sourire ridicule, tu comprends ça un peu trop tard.

 — Ne t’inquiète pas, affirma Jordan, nous aussi avons compris des choses de notre côté. Tu n’es pas le seul à avoir une longueur d’avance.

 Tandis que Jordan approchait le pieu du grimoire, le sourire d’Elson disparut sous un froncement de terreur. Il avait peur.

 — Tuez-les !

 Tous ouvrirent leurs ouvrages et marmonnèrent des paroles inaudibles.

 — Maintenant Jordan !

 Il prit le pieu et perfora la première de couverture du grimoire avec une telle violence qu’il fut projeté en arrière. Une à une les silhouettes des autres hommes s’effacèrent ne laissant plus qu’Elson debout.

 — Comment avez-vous su ? demanda-t-il fébrilement.

 — Nous avons nos sources, répondis-je.

 Une lumière noire s’échappa d’Elson et il poussa des cris de souffrance lorsque son corps commença à se disloquer. Le couteau enfoncé dans le dos de Sam s’effaça ainsi que sa blessure.

 Elson disparut en un mélange de cendres et de poussières en même temps que le grimoire et l’hôtel. Les arbres trouvèrent notre compagnie. C’était fini. Jordan et moi nous enlacions dans la beauté de cette forêt comme de vrai amis, ou peut-être un peu plus.

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