I

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Après le lycée, j’ai enchaîné les coups d’un soir. Pas de sentiments, pas de mièvrerie, juste du sexe sans saveur jusqu’au jour où j’ai rencontré Claude…


Une sortie entre filles dans leur bar favori, un samedi soir, rien de tel pour s’amuser et espérer ne pas rentrer seule. Claire, comme à son habitude, est en chasse. Cela ne fait qu’une heure qu’elles sont là, assises à leur table habituelle, près de la vitrine, qu’elle a déjà enchaîné quelques shots. Au grand désespoir de sa meilleure amie qui tente de la calmer.


– Claire, doucement quand même avec l’alcool !


– Oh c’est bon, Annie, on est là pour s’amuser !


– S’amuser, pas se bourrer.


– Ah, ouais, j’adorerais aussi qu’on me bourre…


Anne vire au rouge, est outrée. Elle balbutie le prénom de son amie qui en rit, Claire sait toujours comment faire mouche. Elle se redresse, s’approche d’Anne et la prend délicatement dans ses bras.


– Je te taquine. J’attendrai que tu sois partie pour me trouver mon plan cul, t’inquiète !


– Rooh. Tu voudrais pas un jour te stabiliser ?


– Me stabiliser ? Comme toi avec l’autre ?


– L’autre a un prénom, s’il te plaît.


– Ouais, ben non. Jamais de la vie. Les histoires plan-plan non merci, j’ai besoin de m’épanouir au lit, moi.


– Il n’y a pas que le sexe dans la vie, tu sais ?


– C’est la base, madame. Déjà que je sais pas comment tu fais pour rester avec un mec qui est incapable de faire jouir une femme.


– Claire…


– Quoi ? Rappelle-moi la dernière fois que t’as eu un orgasme ? Jamais !


Sa meilleure amie lève les yeux au ciel, blasée par ce discours si bien rodé. Elle ne répond pas, préférant plonger ses lèvres dans son cocktail. Même si son couple n’est pas parfait, elle a la vie qu’elle souhaitait : un mari, une maison et bientôt des enfants. Enfin, elle l’espère. Anne est sortie de ses rêveries par une main posée sur son bras.


– Ça va ?


Elle secoue sa main libre devant son visage, esquissant un sourire.


– Oui, oui, je me disais juste que le jour où j’ai des enfants, ils auront peur de leur unique tante.


Claire est faussement choquée.


– Comme si j’étais tyrannique ?


– Oh non, pour ça, je suis sûre que tu seras une tata gâteau. Je parlais surtout de ton langage châtié et de ton obsession.


– Au moins, ils auront quelqu’un pour leur apprendre les bonnes choses de la vie !


Anne fait semblant de noter dans un carnet imaginaire.


– Note à moi-même, ne jamais les laisser seuls avec cette folle.


Son amie lui donne un coup de coude, elles éclatent de rire. La soirée continue sur cette même lancée jusqu’au moment où Anne doit rentrer. Aymeric n’aime déjà pas quand elle sort avec Claire, elle ne veut pas aggraver les choses. Comme à chaque fois, sa meilleure amie lui fait la morale, son mari n’a pas à décider de sa vie. Et comme toujours, la réponse est la même, savoir faire des concessions est important pour qu’un couple dure le plus longtemps possible.

Claire lui fait un calin, une grosse bise et, comme à son habitude, elle refuse que son amie paye. C’est elle qui est à l’origine de la sortie, c’est normal qu’elle l’invite. Anne se dit parfois que sa générosité la perdra. Autant elle peut être butée, obsédée et grossière, autant en amitié, elle est généreuse, de confiance et surtout indispensable.


Les deux jeunes femmes se saluent une dernière fois. Claire, une fois seule, change de stratégie. Finis la table et le cocooning des fauteuils, le bar sera bien mieux pour chasser. Il ne lui faut pas longtemps pour repérer quelques proies, dont un beau gosse typé hispanique. Un simple échange de regards et le voilà à ses côtés.

La jeune femme est impressionnée par le charisme qu’il dégage, il ne lui adresse aucun mot et, pourtant, il lui fait déjà de l’effet. Sa main se permet quelques caresses sur son bras, un geste simple et efficace qui l’électrise tandis qu’elle se perd dans ses yeux bruns. Il approche son visage de son oreille, le frottement de sa barbe naissante contre son lobe lui donne des frissons. Elle ferme les yeux lorsque sa voix grave l’invite à le suivre. Claire accepte sa proposition sans la moindre hésitation, son envie de sexe est bien trop grande pour refuser.

Il ne leur faut pas longtemps pour s’enfermer dans les toilettes. Il la plaque contre le mur, sa bouche prend d’assaut celle de la jeune femme. Ses mains expertes, sur sa taille sous son débardeur, remontent déjà vers sa poitrine pour la malaxer. Claire tente de lui caresser sa belle bosse à même le pantalon, il se recule et la stoppe avant de retrouver ses lèvres.


– Laisse-toi faire…


Joueuse, elle ne bronche pas et joue le jeu. Il remonte sa jupe, ses doigts s’attardent sur son clitoris avant de plonger dans son antre. Elle s’agrippe à ses épaules alors qu’il la martèle jusqu’à la jouissance. Il la fait se retourner et la pénètre brutalement. Il la bloque contre le mur, ses va-et-vient sont puissants. Claire gémit de plus en plus fort.


– Chut, ma belle. Chut sinon je te mords.


Il la pilonne plus fort, Claire n’arrive plus à se contrôler. Ses gémissements résonnent dans la pièce. Soudain, au moment où elle atteint l’orgasme, elle sent les dents de son partenaire se refermer sur son trapèze. Elle pousse un cri de douleur qui se mélange à son plaisir.

Ils ne bougent pas, il la maintient le temps qu’elle reprenne son souffle. L’homme passe sa langue sur la trace de morsure, Claire en frissonne. Il la relâche, elle se retourne, perplexe par ce qu’il vient de se passer. Il en sourit tout en ôtant son préservatif avant de se rhabiller, cherche quelque chose dans sa poche de pantalon. Il se rapproche de la jeune femme, l’embrasse furtivement et lui glisse sa carte de visite entre les lèvres.


– Si jamais tu en veux plus…


Il sort des toilettes sans un regard. Claire reste bouche bée face à cette situation. Au bout de quelques secondes, elle reprend ses esprits, attrape enfin la carte et lit le nom de cet homme si mystérieux. Elle approche le morceau de carton de son nez, ferme les yeux en s’enivrant des effluves de ce parfum si envoûtant.


– Bien sûr que j’en veux plus, bien plus, mon cher Claude…

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