La voie de la liberté

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Tout brille et semble recouvert d'or. Une immense statue en or de Léandre souriant, les bras ouverts, trône au milieu de la place. Tout ça me donne envie de vomir. RatusVerdus me tire les bras.

  • C'est par là. Suis-moi.

Plus nous avançons, plus le sol est parfaitement lisse et propre. Je vois parfaitement mon reflet sur le sol. Les parterres de fleurs sont parfaitement entretenues. Il n’y a aucune feuille ou brin d’herbe qui ne dépassent. RatusVerdus m’a pris mes chaussures et je sens la chaleur du sol me brûler les pieds. Il n’y a aucun insecte ou animaux vivants qui se cachent dans les fourrés. Tout semble à sa place sans aucune fioriture. Cette perfection cachée derrière cette herbe trop verte me fait peur. Il y a peu de personnes autour de nous. Il y a des femmes à moitié dénudées qui passent à côté de nous. Certaines ont des ailes d’anges, d’autres de papillons, mais elles sont toutes identiques, le même visage, les mêmes yeux, la même couleur de peau et de cheveux. Léandre est pire qu’un monstre. Il a mutilé toutes les femmes pour qu’elle ressemble à ma mère. On peut voir de légères décolorations de peau à certains endroits, de petites cicatrices disséminées sur leur corps. Et leur visage est complètement figé dans un sourire effrayant. Une autre passe avec un corps de félin avec les poils, les moustaches, les oreilles, la queue et le nez. Elle ressemble à un chat avec le visage de ma mère. Cet homme est fou. Je baisse les yeux et je ne fais que regarder les pieds de RatusVerdus. Vu ce qu’il a fait à ses femmes, j’espère que ma mère est saine et sauve. Nous arrivons devant un immense portail avec de nouvelles statues en or de Léandre. Il y a plusieurs gardes, RatusVerdus leur parle et nous passons sans problème. Il y a une odeur très forte, comme un parfum d'alcool fort et de tabac, une odeur très masculine. Je me bouche le nez.

  • Retires ta main, je sais que l’odeur n’est pas agréable, mais tu ne ressembles pas à une servante comme ça.

J’enlève ma main et j'essaye de retenir mes hauts de cœur. RatusVerdus nous fait passer dans une entrée dérobée. Lorsqu’on se trouve à l'intérieur, l'air est beaucoup plus supportable.

  • Nous allons voir ta mère, mais tu ne pourras pas rester longtemps, après je t'expliquerai le plan. Ne lui dit surtout pas que je suis où j’aurais de gros problème.
  • D’accord.

Nous traversons des pièces plus belles les unes que les autres avec d’immenses tableaux de l’antiquité, des statues en marbre et des vases anciens de Chine. Nous montrons les escaliers, il y a quelques esclaves, mais nous sommes pratiquement seuls. J’ai peur de tomber dans un piège. Je continue de suivre RatusVerdus jusqu’à une magnifique porte. Deux cerisiers en fleurs entourent la porte et se rejoignent au-dessus.

  • Elle est ici, je t’attendrais ici dans 5 min. Ne traîne pas. Je toquerais à la porte pour te prévenir.

Je hoche la tête. J’entre tremblante espérant voir ma mère, mais je suis presque sûre que c’est un piège. Si ma mère est vraiment là alors j’aiderais RatusVerdus pour devenir libre. J’avance dans la pièce. Je vois quelqu’un de dos sur un ordinateur.

  • S’il te plaît, vas-en. J’ai demandé à ce que personne ne me dérange.

Je reconnais bien sa voix. C’est elle. Elle est vivante et en bonne santé.

  • Maman ?

Elle se retourne et me sourit. Elle n’a pas changé depuis la dernière fois. Elle court vers moi et me prend dans ses bras. Elle me serre fort contre elle et je respire son doux parfum. J’ai l’impression d’être revenir 10 ans en arrière et que dans quelques instants mon père rentrera aussi dans la pièce. Mais il n’est plus là. Il ne reste qu’elle. Je me détache un peu d’elle.

  • Maman, je…
  • Ma chérie, qu’est-ce que tu fais là ? Je t’ai dit de m’oublier, de ne pas chercher à venir me retrouver. Est-ce qu’il t’a capturé ?
  • Non, je vais bien Maman. Je suis venue te sauver, j’ai trouvé quelqu’un pour nous aider. Nous allons bientôt partir, tout ira bien. Nous serons réunies à nouveau. Nous pourrons partir et vivre une nouvelle vie ensemble.
  • Léandre ne nous laissera jamais en paix sans une bonne armée à nos côtés.
  • Fais moi confiance. Si nous n’arrivons pas à le fuir, nous pourrons nous cacher sur Liberta. M. Leconoistre nous protègera. Tout ira bien Maman, maintenant que nous sommes ensemble plus personne ne pourra nous séparer, je te le promets.
  • Ma chérie, je savais que tu étais bien plus forte que moi. Tu ressembles trait pour trait à ton père. Quand il avait une idée, il n’en faisait qu’à sa tête. Il serait très fier de toi et de la belle jeune femme que tu est de venu.

Elle pose sa main sur ma joue et je place ma main sur la sienne. Sa chaleur et sa douceur m’ont tellement manqué. J’entends toquer à la porte.

  • Je dois partir, mais je reviens bientôt, attends moi et prépare tes bagages.

Je serais prête.

Elle me sourit et je repars vers la porte en souriant. RatusVerdus semble inquiet, il m’attrape et nous nous cachons derrière une autre porte. Des gardes passent et j’ai l’impression de voir passer Léandre. Il rentre dans la chambre de ma mère et les gardes repartent.

  • Je nous emmène dans un endroit sûr.

Nous traversons les différentes couloirs pour arriver devant un escalier en pièce qui descend dans le noir.

  • C’est le quartier des esclaves, nous serons en sécurité.

Je le laisse me guider. Le plan se passe bien et maintenant que j’ai vu ma mère, j’ai confiance en RatusVerdus. Sans lui, je ne pourrais pas me travers dans ce labyrinthe. Il y a peu de lumière et tous les murs se ressemblent. Il ouvre une lourde porte en bois massif.

  • C’est là entre.

J’entre, mais je ne vois rien, la salle est plongée dans la pénombre.

  • RatusVerdus ?
  • Je suis là.

Il prend ma main et soudainement la lumière de la pièce s’allume.

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