Seras-tu sincère ?

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Je me réveille avec les membres un peu engourdies, mais j'ai l'habitude des courbatures maintenant. Je me prépare et prends un bon petit déjeuner. Je dois lui parler et comprendre ce qu'il veut. Je rentre dans la salle d'entraînement. Il n'y a personne. Je commence l'entraînement et je bois un maximum d'eau avant de débuter. Les heures passent, mais M. Leconoistre n'arrive pas. Je suis encore fatigué et décide de me reposer un peu.

  • Si tu es trop fatigué, on peut remettre l'entraînement à demain.

Je me réveille un peu vaseuse et me lève rapidement. Bien entendu, j'ai un vertige, mais je me reprends.

  • Non, je suis prête, mais nous devons discuter avant.

Il se retourne vers moi, l'air surpris et souriant.

  • Avec plaisir, c'est si rare.
  • Expliquez-moi ce que vous attendez de moi. Qu'est ce que je suis pour vous ? Vous cherchez à vous rapprocher de moi en me mentant. Puis j'essaie de faire un pas vers vous, tout en sachant que vous n'avez jamais été sincère avec moi et vous, vous éloignez de trois pas. Quand j'ai écouté votre histoire, que je vous ai cru et que j'ai compatis à votre douleur, j'ai partagé mon point de vue et vous, vous êtes emporté. Et hier soudainement, vous revenez comme si de rien n'était, pour m'entraîner après plusieurs semaines d'absences, alors que j'ai essayé de vous voir. Je ne suis pas un chien et je ne suis plus une esclave, vous n'avez pas le droit de me manipuler à votre bon vouloir. Alors je ne sais pas ce que vous ressentez pour moi, si c'est de la haine ou autres choses. Je ne sais pas si c'est un plaisir malsain pour vous de jouer avec les sentiments des gens. Mais je ne suis pas une marionette ou in jouet que vous pouvez utiliser quand ça vous chante. Alors expliquez-moi clairement, ce que je suis pour vous ?

Tout en parlant, je me suis rapprochée de lui, en le bloquant contre un mur. Mon visage est à quelques centimètres du sien. J'en oublie parfois que derrière ce menteur se cache un visage d'ange. Je rougis et m'éloigne de lui. Il me retient par le bras.

  • Je ne te hais pas et je ne voulais pas jouer avec tes sentiments.
  • Pourtant vous savez très bien que je ne connais pas les conventions social, les sous entendus, les non dits, le langage non verbale. Tout ça m'est complètement étranger. Je ne sais pas la moitié du temps pourquoi je ressens certains sentiments.

Je rougis encore une fois, sans comprendre vraiment pourquoi cet homme me trouble autant.

  • On devrait parler de tout ça dans un endroit plus confortable.
  • Est-ce que vous serez sincère cette fois ?
  • Oui, changes toi et rejoins moi à mon bureau.

Je prends une douche chaude qui me délie les muscles. Je relâche la tension, mais mon cœur continue à battre la chamade. Va-t-il être sincère pour une fois ? J'essaie de m'habiller mieux que d'habitude en ajoutant des touches de couleurs à ma tenue. J'aimerais paraître beaucoup plus forte que je ne le suis, beaucoup plus confiante. Plus je me rapproche de son bureau, plus je veux le fuir. Je frappe et la porte s’ ouvre automatiquement. Je m'avance dans la pièce, mais il n'y a personne. Il fait nuit et les grandes fenêtres offrent un magnifique ciel étoilé. La vue sur la forêt est superbe, je vois même la clairière avec quelques lucioles dansant sur l'eau. Comment peux-t'ont travaillé avec une vue comme celle-ci ?

  • C'est beau !?

Je me retourne et M. Leconoistre vient de la pièce d'à côté. Il s'est changé aussi. Il est dans une tenue formel, mais décontracté.

  • Oui.
  • C'est rare de te voir porter de la couleur, cela te va bien.
  • Merci.
  • Tu veux t'asseoir, boire quelque chose? Je vais te servir un verre d'eau.
  • Je préfère rester debout.

Il m'apporte un verre d'eau et je sens au goût qu'il a rajouté quelque chose dedans.

  • Vous mentez toujours aux gens?
  • Comment ça ?

Je lui montre le verre. Il sourit et s'assoit sur un fauteuil. Je reste debout et regarde dehors. C'est tellement beau.

  • J'ai ajouté des vitamines pour t'aider à récupérer. Plus j'essaie d'apprendre à te connaître, plus je m'y perds.
  • Vous n'avez qu'à arrêter de chercher à savoir qui je suis.
  • Pourquoi ?

Je l'entends se lever.

  • Je ne suis qu'un être insignifiant parmi un million d'autres.

Je me retourne vers lui.

  • Répondez à ma question, que suis-je pour vous ?

Il baisse les yeux et s’avance vers moi. J’ai soudainement du mal à respirer, j’ai la gorge serré.

  • Elena, tu ne le sais peut-être pas , mais en plus d’être une femme… particulièrement attirante. Tu es extrêmement intelligente. Je ne suis pas le seul qui cherche à te connaître. Il y a beaucoup de monde qui cherche à s'approcher sans que tu t’en rende compte.

Il relève la tête le visage souriant, mais le regard plein de jalousie.

  • Mais tu n’es pas facile à approcher. Tu es une rose dans une forêt de ronche. Ce que j'essayais de te dire c’est que j’aimerais savoir qui tu es et peut-être pouvoir devenir ton ami, mais pour ça il faudrait que tu me laisses t’approcher.
  • Est-ce un autre mensonge pour que je baisse ma garde et que vous me piéger à nouveau comme un animal ?

Son visage vire rouge. Il s’apprête à parler avant de reprendre son souffle. Son visage se détend et esquisse un sourire.

  • Tu as une facilité déconcertante à me faire perdre mes moyens. Ce n’est ni un mensonge, ni un piège. Il est vrai que tu m’intrigues et que j’aimerais passer du temps avec toi, mais quand j'essaie de te tendre la main, je me pique à tes épines. Je ne pourrais pas clairement définir ce que je ressens pour toi, mais je sais que tu ne mets pas indifférente. Loin de là, ce que je ressens pour toi, je ne l’ai jamais ressenti pour personne d'autre.

Il s'approche de moi doucement.

  • Sache que je ne te veux aucun mal, bien au contraire. J’aimerais te rendre heureuse.

Je cherche dans son regard s’il me ment ou s’il me cache quelque chose, mais il semble sincère. Il détourne le regard et paraît mal à l’aise.

  • Tu vas me faire un trou dans le visage à me fixer comme ça.

Je sens mon coeur s’apaiser et mon corps se détendre. Il me tend la main. J’hésite à la prendre.

  • Viens t’asseoir. tu dois avoir mal aux jambes.

Je touche sa main et sa chaleur réchauffe ma paume. Je m'assois et il me tend un nouveau verre.

  • Ce n’est que de l’eau cette fois.

Je bois une gorgée. L’eau est fraîche, je bois d’une traite.

  • Tu en veux à nouveau ?
  • Non, merci.

Il me regarde droit dans les yeux. Il est vrai que je pourrais me perdre dans son regard et rester à l’observer un long moment avant de me lasser.

  • Et toi ? Est-ce que tu me haïs ou pouvons nous être amis ?

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