La nuit a été douce et j'ai réussi à manger un bout de pain et une orange. Je finis de me préparer lorsque Paul arrive.

• Mr. Le conoistre m'a dit de vous amener voir Alicia. Elle est à la chambre 453. je vous y accompagne. Est-ce-que vous êtes prêtes ?

Je hoche la tête avec un grand sourire. Je suis Paul dans les couloirs e tnous arrivons devans la chambre 453. J'hésite. Si elle ne se rappelle pas de moi. Si elle m'en voulait de ne pas l'avoir aidée. Je frappe à la porte et prend une grande inspiration. La porte s'ouvre. Alicia est en vie. Depuis notre séparation, elle a grandi et elle est encore plus rayonnante. Mon regard se voile de larmes. Je suis heureuse qu'elle soit vivante. Elle me laisse rentrer et m'embasse avec ses petits bras.

• Je suis tellement heureuse de savoir que tu es en vie et que c'est M. Leconoistre qui t'a sauvé. Il nous a tous sauvé Tymothee, Maya et moi.

Mes amis sont tous en vie et vont apparamment bien. Je suis soulagée et m'éffondre dans le fauteil à côté de moi.

• Alicia, est-ce que tu vas bien? Est-ce que quelqu'un t'a fait du mal ? Est-ce qu'on te retient prisonnière ?
• Qu'est-ce que tu racontes ? Etre ici est une chance. La réputation de M. Leconoistre le précède. C'est l'homme qui libère tous ses esclaves. Quand j'ai su que c'était lui qui nous avez récupéré au marché aux fleurs, j'allais enfin pouvoir vivre une vie de fille de mon âge. J'ai même réussi à ce que ma mère me rejoigne. Nous sommes libre Eléna. Libre d'être ce que nous voulons.

Alicia est heureuse et en bonne santé. Elle me raconte tout ce qu’elle fait depuis notre séparation. Elle va à l’école. Elle apprend le violon. Elle a pleins d’ami·e·s de son âge. Sa mère la rejoint depuis un mois. Cette vie parfaite est illusoire dans notre monde et pourtant Alicia ne rêve pas. Je garde un sourire en façade, mais mon cœur est serré. Je n’arrive pas à croire à ce songe qu’on me propose. Je ne peux pas déconstruire l’idée que je me suis faite de l’humanité et dont les séquelles m’ont valu une solitude de plusieurs années. Cette vie d’ermite n’était pas un choix, mais une obligation et une vie d’angoisse. Même si la vérité qu’Alicia m’expose m’est largement acquise, je ne peux y croire aussi facilement. Cette remise en question je n’en suis pas capable et je ne sais pas si j’en ai l’envie. Le plus important est qu’Alicia puisse vivre cette vie et en apprécier chaque saveur. Mon bonheur, je ne sais comment l’obtenir. Je n’ai plus de repère, plus d’envie. Mon cœur est soulagé de la voir en vie et heureuse, mais dévoiler cette vérité n’apaise aucune de mes angoisses. Sa mère nous rejoint en posant un baiser sur ses cheveux. Ces gestes tendres me rappellent ma mère et mon sourire s’efface pour laisser place à la tristesse de mes souvenirs maternels. Elles ont la chance d’être réunies et de former une famille à nouveau. Ma mère et mon père, je ne les reverrais jamais. Ils ont dû subir les conséquences pour m’avoir caché pendant plusieurs années.

Alicia voit ma peine et cherche à me consoler, mais ses mots ne m’aident pas. La mère d’Alicia me propose à manger, mais mes entrailles sont nouées par ce flot d’émotion. Après n’être assurée que Tymothee et Maya se portent bien, je repars avant de fondre en larmes dans le couloir. Mon cœur est serré, ma respiration nouée. Ma vision se floute et je ne reconnais plus le sol du plafond. Mes jambes ne me supportent plus et le sol se dérobe sous mes pieds. Le bruit de mon crâne choquant le sol me provoque un bourdonnement violent dans la tête. Tout devient noir. J’entends faiblement qu'une personne m’appelle, mais je n’arrive plus à me réveiller.