CHAPITRE 7

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  J - 30 avant le bac, les professeurs nous mettent énormément la pression pour qu'on finisse nos dossiers de langues et nos dossiers de cinéma à temps, c'est-à-dire la semaine prochaine.
  Cinéma est l'option qui se présentait à moi quand j'ai décidé d'aller en première Littéraire. Le but de cette option c'est de créer des courts métrages cinématographiques mais aussi d'étudier de grand films français, américains, russes ... On en a pour toutes les sauces et pour toutes les langues, nos professeurs de cinéma sont assez spéciaux, on dirait le trio des Minions : Bob, Kévin et Stuart.

  Bob est incarné par M. Grondin - notre professeur de littérature qu'on adore mais aussi professeur de cinéma - il est de loin le professeur que nous respectons le plus et en même temps celui qui nous fait le plus peur, d'où l'attribution du personnage le plus diabolique.

  Notre professeur de cinéma, M.Lheureux incarne Kevin, il est extrêmement lunatique et a un sens de l'humour bien à lui, mais c'est notre deuxième professeur préféré.

  Et enfin M.Honveault incarne Stuart; c'est notre deuxième professeur de cinéma, sa spécialité est le documentaire. Il pourrait en parler pendant des heures et des heures, toutefois il est un peu ennuyeux mais il reste extrêmement calme et sympathique.

  On utilise du matériel de qualité comme : une canon G3, des mandarines - ce sont des grosses lumières - ou encore des kits audio munie d'une perche, l'assistance technique - Alexa - aide beaucoup les groupes de la classe à tourner leur film, on lui doit beaucoup malgré les disputes.

  Nous sommes par groupe de trois, le mien est constitué de trois filles : Romy, Emilia et moi. L'écriture et le tournage on été plutôt explosifs : entre nos désaccords et les disputes du couple de Romy. Les professeurs ne savaient plus où donner de la tête.

" Notre court métrage conte l'histoire d'une jeune femme croqueuse de diamants du nom de Carmen. Elle va arnaquer un très grand mafieux, celui-ci connu pour son insensibilité va tomber amoureux de la belle. Il va tout lui donner y compris son coeur, mais elle se dérobera en laissant derrière elle : un coffre et un homme vide."

  Romy relit le synopsis pour la quatrième fois d'affilé, trouvant que quelque chose cloche. Je lève les yeux au ciel, cela fait plus de deux heures que je suis enfermée dans cette salle écoutant Emilia et Romy débattre sur des futilités plus qu'agaçantes. Je sors mon téléphone de mon sac - il est 15h30 - on manque de réseaux dans cette salle.
  Je prétexte les toilettes et m'enfuie avant qu'elles ne puissent dire quelque chose. Je reçois un message d'Alex. Je vérifie vite fais, je crois que Dieu a entendu mes prières :

" A - Hello !

Ma réponse est instantanée, je devrais me faire désirée un peu non ?

M - Yoo !

A - Comment tu vas ? Alors pour ce week end c'est ok ?

J'avais complètement zappé avec tout ce que j'ai à faire ! De plus, Saphia veut que je me concentre sur mes examens, je ferais la fête plus tard. Je lui réponds à regret de ne pas pouvoir le voir :

M - Saphia n'est pas d'accord ...

A - Pourquoi ? :')

M - Et bien ... premièrement elle ne veut pas me dévergonder et deuxièmement "je dois me concentrer sur mes examens !!! " :')

A - C'est une blague ! Le bac c'est de l'eau :') et à la fac ce sera pire.

  Je rigole, mais une personne met un terme à ma bonne humeur, j'entends derrière moi :

  • On peut savoir pourquoi tu ris salle de bain ? Dit un voix aigüe plutôt acerbe.
  • En quoi ça te regarde Indila ? Dis-je d'un ton hautain et plus que suffisant en me retournant la considérant comme le plus méprisable des objets de cette planète.

  Indila est la meilleure amie - d'une longue lignée - d'Anne Cécile et la nouvelle copine de Benjamin - je ne vois pas ce qu'il lui trouve - Elle est grande et svelte, ses cheveux sont bruns et lisses, elle a une coupe au carré - typique pétasse - ses yeux sont vert émeraude. Elle est habillée en jean taille haute bleu ciel, une paire de converse neuve, un haut - si on peut appeler ça comme ça il est bien trop court - elle lui arrive en dessous de sa poitrine et en plus elle ne porte pas de soutien gorge.

 J'enfile mon costume et mon masque de pétasse. Heureusement aujourd'hui je suis habillée pour ressembler à ce genre de nana. Une robe grise collante en coton, un soutien-gorge push rouge, des chaussures à lacet dorées. Mes cheveux bruns sont remontés en chignon décoiffés me donnant un air snobe, un rouge à lèvre rouge carmin aussi provocant que ma tenue, un peu de mascara et du blush rose pour complété - même si je n'en ai pas besoin, je rougis naturellement- Elle me regarde de haut en bas avec dédain. Je papillonne des cils, prenant la pose la plus provocante que j'ai, c'est-à-dire un regard hautain, un sourire retroussé et la main sur la hanche, je réitère :

  • Alors tu as perdu ta langue, tu veux quoi ? Dis-je d'un ton aussi, voire plus, acerbe que le sien.
  • Non... je me demandais juste, ça fait quoi de savoir que tu as été cocue même avant de passer à l'acte ? Dit-elle fièrement.

  Je repousse l'idée de lui exploser la figure, je garde un visage neutre et lui réponds avec un sourice vicelard :

  • Et bien ... Je n'ai pas à t'envier parce qu'au final son petit engin laisee à désirer. Et puis je suis passée avant toi sur le niveau sentimentale, s'il t'aimait vraiment tu crois vraiment qu'il m'aurait choisi avant toi ?

  Elle fronce ses sourcils marrons parfaitement épilés et ses yeux verts pétillent de colère avant de renchérir :

  • Oui mais il faut passer par des brouillons avant de trouver l'oeuvre d'art. Dit-elle avec un sourire satisfait et en haussant les épaules.
  • Ou passer de la ferrari à la twingo, mais bon les produits bon marchés attirent toujours les plus offrants n'est ce pas Indila ?

  Je la regarde de haut en bas, lui lance un sourire de pétasse et passe mon chemin sans attendre de réponse. Arriver dans la salle de classe je ferme la porte et soupire. Bizarrement je n'ai plus mal, j'ai des regrets mais plus aucune trace de tristesse. Je suis devenue indifférente - je suis fière de moi - j'affiche un grand sourire - réel celui-ci - et reprends mon travail avec enthousiasme.

  Deux heures passent il est 17h00, la cloche sonne et je me rends compte que je n'ai pas répondu à Alex. En montant les escaliers je sors mon téléphone, regarde son message - j'en ai un millions - et lui réponds - juste à lui - quand j'arrive dans le bus :

" M - Désolée du retard ! Bah, il faut lui parler moi elle ne m'écoute pas et puis elle ne veut pas gâcher son image de soeur parfaite !

La réponse est instantanée :

A - Je vois je vois ... je vais lui parler. Dis moi tu as Snap ?

M - Oui c'est Marie97. "

Il m'ajoute sur Snapchat et on discute jusqu'à que j'aille me coucher. Et puis trois jours sont passé. Ma soeur ne m'a pas emmené cette fois-ci, je suis frustrée de ne pas l'avoir vu et je fais la tête à Sania. Je reçois un message d'Alex :

" A - Tu as raté le deuxième acte de mon anniversaire !

M - Je sais... Je suis désolée mais ma soeur n'a pas cédé...

A - Bon, il faut que tu viennes la prochaine fois ! J'arriverais à la convaincre moi.

M - Je crois en toi Alex ! x)

A - L'acte trois sera encore mieux ! Il faut que je commence à trouver des arguments.

Il semble réfléchir intensément à travers l'écran, je glousse et réponds :

M - Combien d'acte tu comptes faire pour ton anniversaire toi ? Et des arguments solides !

A - Jusqu'à la fin des temps ! En plus on doit faire une soirée à la plage !

Aïe, oui elle m'en avait parler mais encore une fois pas sûr qu'elle m'emmène aussi. Je décide d'être franche :

M - Je ne pense qu'elle m'emmènera cette fois encore ...

A - Pourquoi ça ? Il faut que tu viennes !

M - Elle ne voudra pas me surveiller mais s'amuser ...

A - Mais tu n'as pas besoin d'être surveillé.

M - Ce n'est pas à moi qu'il faut le dire.

A - Me désespère pas ! J'arriverais à la convaincre.

M - On verra bien ... "

  Nous sommes vendredi, la soirée aura lieu demain soir. J'espère que ma soeur me propose de venir avec elle. On se retrouve pour aller à la zumba, je décide d'aborder le sujet. Elle soupire - aïe, c'est mal partie, je me résigne tout de suite - elle me dit :

  • Tu sais quoi si je t'emmène pas Alex risque de faire une crise ! Il m'a quasiment harcelé de message pour me convaincre. Elle soupire encore.

Je rougis de plus belle - il l'a vraiment fait, ce mec est un fou furieux - mon coeur manque un bond et je finis par articuler :

  • Comment ça une crise ? Carrément... harceler de messages, il est fou ! Je réprime un sourire béat, mais je ne peux pas m'empêcher de pouffer.
  • Oui, il semble beaucoup t'apprécier - dit-elle soucieuse - il se passe quelque chose Marie ? Je veux dire entre vous ...
  • Quoi ? Non... euh ... Rien de spécial ! On s'envoie juste des messages et des Snaps, rien de bien méchant... Mon coeur bat à mille à l'heure, elle ne sait pas pour le "petit geste affectif", je déglutis.
  • D'accord ... Ce n'est pas un mec pour toi ! C'est un gigolo et un mec entretenu, alors ne tombe pas dans ses filets... et puis tu n'as pas les moyens de l'entretenir. Dit-elle en rigolant.

  J'acquiesce doucement et rigole, sachant que je lui cache déjà quelque chose -est-ce que ça risque de dégénerer ? - A la fin du cours de zumba, elle m'annonce qu'elle m'emmènera demain soir. Dans ma tête, je fais un triple saltaut arrière.

  On est samedi matin et aujourd'hui je vais voir ma meilleure amie, Cassandra. On se retrouve sur le terrain de basket en bas de chez moi. Je la serre dans mes bras affectueusement, heureuse de la voir.
  Cassandra est petite, ses cheveux sont bruns et mi longs bouclés, ses yeux sont verts. Elle a eu des énormes problèmes de famille ses trois dernières années. Je la soutiens comme je peux, je sais que c'est difficile pour elle. Elle commence par m'interroger sur où j'en suis -était - avec Benjamin.

  Je commence ma tyrade en lui racontant tout dans les moindres détails, jusqu'à l'histoire d'Indila hier. Elle me regarde d'un air sombre et projette de l'assassiner. Je la dissuade, je lui dis que j'ai rencontré quelqu'un d'autre et elle dit sceptique :

  • Ah bon ? Comment il s'appelle ? Il a quel âge ? Il a une bonne situation ? C'est un mec bien ? Raconte je veux tout savoir. Elle me scrute du regard, c'est flippant.
  • Hum... Il s'appelle : Alexandre Oxto, il a 20 ans, née le 30 janvier 1998, signe astrologique : Verseau. Il est un peu plus grand que moi, très mignon, il est gentil, il y a un feeling entre nous que j'ai un peu de mal à saisir. Et sans doute... Tu trouveras peut-être bizarre, mais quand on se touche il y a une espèce de courant électrique qui passent entre nous, c'est carrément flippant ... Voilà je crois que j'ai fais le tour.
  • Sur ? Dit-elle sceptique à propos de ce nouveau spécimen.

Je réfléchie et finis par annoncer :

  • Ma soeur n'apprécie pas le fait qu'on se texte ...
  • Pourquoi ? dit elle en écarquillant les yeux.
  • Et bien ... elle dit que c'est un gigolo et un homme entretenu par plusieurs femmes. Dis-je avec une pointe de déception.
  • Je vois, bon je ne le connais pas donc je ne peux pas te donner d'opinion. Mais je te conseille de faire attention, ok ? Déjà Benjamin c'est beaucoup à encaisser.
  • Oui, je ferais attention.

  Elle me serre dans ses bras et nous continuons de discuter tout le long de la journée. Je me sens libérée, j'adore me confier à elle, je sais que je peux lui faire confiance.
  Il est 17h30, Sania vient me chercher et on se prépare chez elle. Je décide de porter un short en jean, un haut noir tout simple et des baskets. J'attache mes cheveux en chignon et ne me maquille pas, je mets juste du mascara et du baume à lèvre.
Ma soeur, elle opte pour un short vert et un débardeur blanc et une paire de chaussures à lacets dorée. Comme elle a les cheveux courts, elle les laissent lâche et elle s'est peu maquillée.

  On part vers 18h00, la plage est environ quarantes minutes de route. Une fois arrivé, nous sommes accueillis par Alex, Mathew et un homme qu'on ne connait pas. Il est grand, à peu près 1m80, il est mat de peau. Il a un sourire à tomber, il porte un tee-shirt noir et blanc, un short de la même couleur et des baskets Nike dernier cri. Il doit vraiment être sacrément thuner pour pouvoir les achetés. Alex nous présente, il s'appelle : Sacha. Il a un caractère bien particulier qui ne plaît pas beaucoup à ma soeur qui n'aime pas ne pas avoir le dernier mot. Ils se fritent toute la soirée.

  On arrive à la plage, les voitures sont stationnées sur le parking et on va s'asseoir au bord de la mer. Mathew s'assoit entre Sacha et Saphia pour ne pas qu'ils s'entretuent.
  Je suis assise près d'Alex, on admire tous les deux le ciel étoilé et apprécions le bruit de l'écrasement des vagues sur les rochers. Nous sommes tellement proches que je l'entends respirer et je le sens bouger, mon corps est à l'aguet de tous ses mouvements. Heureusement pour moi, il fait noir. Alex me lance loquace :

  • Tu as fini par venir, ta soeur peut être gentille. Dit-il en levant un sourcil et esquissant un sourire.
  • Oui, elle a dit que tu allais faire une crise si je ne venais pas. Je pouffe de rire.

Il rigole à son tour et me dit :

  • Te moquerais-tu de moi ? Son sourcil s'arc de plus belle, il n'est absolument pas crédible avec une tête pareille.
  • Oui... juste un petit peu. Je le regarde amusé en faisant le signe avec mes doigts.

  Il prend ma main dans la sienne et embrasse mes bouts de doigts, je tresaille, les autres ne le remarquent pas - heureusement, mais qu'est-ce qui fout ? Je rêve non ? - Il esquisse un sourire malicieux et recommence. Un courant électrique transperce mon corps et ça se réchauffe à l'intérieur de mon estomac, j'ai du mal à comprendre ce qu'il m'arrive. Je respire beaucoup plus et mon coeur bat la chamade, j'ai presque que l'impression que tout le monde pourrait l'entendre.
  Je tente désespérement d'essayer de rester détacher mais ça me parait impossible. On se regarde droit dans les yeux, les siens éticelles d'une lueur malicieuse. Il rigole et suçote mon index, la chaleur dans mon ventre irradie deux fois plus fort, - mon corps ne m'obéit plus - je le regarde et lui murmure :

  • Je ne sais pas ce que tu me fais ... Mais arrête ça, s'il te plait ... Je ne reconnais pas ma voix, elle est plus grave que d'habitude.

Il sourit comme s'il avait eu gain de cause, il lâche ma main pour poser la sienne sur mon visage, il me murmure à son tour :

  • Il y a aussi ton visage qui irradie de la chaleur.

  Comment peut-il savoir ? Il caresse ma joue avec son pouce, j'encre ce contact dans ma peau, il effleure ma lèvre inférieure - tiens j'ai une idée - je lui lance un sourire tout aussi malicieux que son regard et prends son pouce dans ma bouche - moi aussi je peux le faire - et lèche doucement le bout de son pouce. Il écarquille les yeux et esquisse un sourire, il tente de le retirer mais je le mords. Il mime un " aïe" , je continue et suçote son pouce comme il l'a fait avec mon index. Je lui rends la monnaie de sa pièce.

Il entrouve les lèvres et soupire, doucement il me dit :

  • Arrête ... sa voix est aussi devenu un murmure.

  Je souris frénétiquement, fière de moi je lâche son pouce. Je le regarde aussi intensement qu'il me regarde moi - pour ne pas dire qu'on se dévore des yeux presque - Nous regardons de nouveau le ciel, pour essayer de reprendre chacun nos esprits. Nos mains sont proches l'une de l'autre, il la prend et il la tient jusqu'à ce que nous décidions de partir.

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