La Fin du Père Noël

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Le Père Noël fit le tour de son traîneau, vérifiant que tout était prêt pour la longue nuit qui l’attendait. Les patins étaient parfaitement fartés. Le coussin de l’assise qui s’était arraché l’année dernière avait été recousu. Le sablier qui contenait pour 24 heures pile de sable attendait dans un coin : le Père Noël ne s’était jamais habitué aux montres et préférait la bonne vieille méthode pour compter les heures… d’autant plus qu’il ne travaillait qu’une journée par an ! L’arrière était occupé par un énorme sac rempli de cadeaux.

  • Tout est OK, s’enthousiasma le vieux.
  • Ça, c’est ce qui tu crois, déclara une voix d’homme dans son dos.

L’instant d’après, le Père Noël reçut un coup de matraque sur la tête. Il tituba avant de s’étaler comme une merde dans la neige.

Il se réveilla quelque temps plus tard. Il était assis sur une chaise au milieu d’un ancien hangar vide à l’exception d’une voiture qui avait connu des jours meilleurs.

Il leva la main vers la bosse qui déformait l’arrière de sa tête. Un liquide poisseux emmêlait ses cheveux. Il regarda ses doigts : ils étaient couverts d’écarlate.

  • Tu te réveilles enfin, dit son ravisseur. J’ai craint d’avoir eu la main trop lourde.
  • Nicolas, mais qu’est-ce qui vous prend ? s’enquit le Père Noël.
  • C’est Saint-Nicolas ! aboya l’autre. Et ce que je veux, c’est ta mort. Avant que tu ne naisses, j’étais célébré partout dans le monde. Puis, Coca Cola t’a créé, t’a popularisé et je suis passé aux oubliettes. Ça n’a que trop duré. Il est temps que tu meurs. Et je ne vois qu’une solution.

Nicolas montra le long couteau parfaitement aiguisé qu’il tenait dans la main.

  • Nicolas, ne fais pas ça ! s’écria le Père Noël.
  • Trop tard !

Saint-Nicolas lui tira les cheveux, l’obligeant à pencher la tête en arrière. L’ancien saint approcha le couteau du cou du vieillard.

  • Non, hurla le Père Noël quand la lame entreprit son travail.

Cela ne dura même pas une minute. Quand Saint-Nicolas relâcha son étreinte, la tête du Père Noël tomba vers l’avant. Le sol était maculé… de longs poils blancs. Les derniers finirent leur chute en même temps que la première larme de Noël. Car sa barbe, sa magnifique barbe qui faisait toute son identité, n’était plus qu'un méli-mélo de cadavres de poils. Sans elle, il n’était plus le Père Noël, juste Noël !

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