Chapitre 6 : Au sommet

5 minutes de lecture

Chapitre 6 : Au sommet

Je me réveilla et sentis une ou plusieurs présences me fixant. J'ouvris lentement les yeux et vis qu'il faisait nuit. Le calme régnait complètement. Ceci dit, devant moi se trouvaient trois personnes qui semblaient être des hommes. L'un d'eux était en arrière, les mains dans les poches.

- Vous pensez qu'il a de l'argent ? Demanda l'un d'entre eux. Il a l'air bien fauché.

- Il est réveillé, dit celui se trouvant derrière. Lève toi !

Ils voulaient me dépouiller ? Quelle idée. Ils allaient vite m'énerver. Je me leva donc face à eux.

- Donne tout c'que t'as, m'ordonna la racaille. Tout de suite.

- Non. Répondis-je simplement.

- Pardon ? T'as pas l'air de comprendre, gamin. T'as pas l'air d'être si pauvre. Donc tu vas nous donner tout ce que tu possèdes, sinon...

- Sinon... ? Le coupais-je. Vous allez me frapper, c'est ça ? Laissez-moi rire.

- Les gars, commença celui de derrière, à vous.

Sur ces mots, ceux qui étaient visiblement les larbins firent chacun un pas vers moi. Ils n'étaient déjà pas bien loin, mais là, je me sentais collé. Et je n'aimais pas ça. Je retira ma capuche, laissant découvrir mon visage, et surtout mes beaux yeux rouges. Celui à ma droite semblait déstabilisé, mais restait pourtant devant moi. Ils étaient déterminés à se battre contre moi. Mais, ils ne savaient pas qui j'étais. Je leur offris donc une porte de sortie :

- Je vous laisse une chance. Si vous partez maintenant, vous serez vivants, personne ne sera blessé. Ça vous va ?

- À quoi joues-tu ? M'interrogea Ell-Naoh. Comptes-tu réellement te montrer indulgent avec ces idiots ?

- Ne t'en fais pas. C'est pas comme s'ils allaient me lâcher. Ils ont beau pas être bien malins, ils ne m'ont pas l'air d'être des lâches.

- Eh ! Tu parles à qui, toi ? M'interrompis la personne à ma gauche. T'es cinglé !

J'attrapa cette personne par le cou, et la souleva. Son ami, recula d'un pas. Je regarda l'individu que je portais et lui dis :

- Ne me coupe pas la parole, je te prie. Laisse moi parler à mon démon. Bien... Mon offre ne tient plus. J'espère que vous êtes de fiers guerriers.

Je lâcha ma proie, qui ne sut pas retomber sur ses pattes et me regardait désormais avec terreur. Son acolyte, sous la panique tenta une stupide attaque. Il projeta son poing en direction de mon visage. Je n'eus aucun mal à l'esquiver. En guise de réponse, je pris son épaule droite et la serra si fort dans ma main qu'elle se brisa. La victime hurla de douleur et tomba lui aussi.

Le troisième homme, derrière eux, s'avança vers moi. Il ne semblait pas tant horrifié, ou même énervé, mais s'approchait calmement. Voulait-il engager une confrontation ? Cela aurait été suicidaire.

Il n'en était rien. Une fois en face de moi, il me regarda droit dans les yeux, puis me demanda :

- Tu t'appelles comment ?

- Hmm ? Eln- Non... Je suis l'Ange Noir.

- L'Ange Noir ? Se dit-il en souriant. Eh bien...

Avant de finir sa phrase, il me fit une preuve de respect, et s'agenouilla.

- Je te demande de nous pardonner pour ce dérangement de notre part. Je te promet que si tu as la clémence de nous épargner, nous serons éternellement à ton service.

Il était bien plus intelligent qu'il en avait l'air. Au moins, maintenant, je savais que je lui faisais peur. Et puis, il se proposait pour me servir... Moi ? Avoir des serviteurs ? Ça pourrait être utile. Mon cher démon m'adressa la parole :

- Vois-tu, mon garçon ? Ceci est le destin de l'humanité, de chaque être vivant. Se prosterner, et servir l'être supérieur que tu es. Ne tue aucun d'entre eux. Sers-toi de ces hommes pour répandre ta bonne parole.

Il avait raison. Grâce à ces types, j'allais me faire connaître. Ce jour était à marquer d'une pierre blanche, car celui-ci était le premier jour de mon règne. Et j'avais une idée pour le concrétiser.

- Bien, répondis-je finalement. C'est d'accord. Relève toi. Et montre moi ta main droite.

Il s'exécuta sans poser de question. En voilà, une personne docile et obéissante. Je sortis le couteau qui était dans ma poche et plaça la pointe de sa lame sur la main du raquetteur. j'enfonça relativement profondément la lame dans sa peau et y grava une croix renversée. La même que j'avais sur mon épaule. Il se retint de crier. Par fierté, sans doute, ou bien pour me montrer son dévouement.

- Quel est ton nom ? Lui demandais-je.

- Je m'appelle Ahmed.

- Ahmed, souviens toi de cette douleur. C'est une portion de celle que tu ressentiras si tu me déçois.

Une fois ceci dit, Ahmed s'agenouilla de nouveau et fit signe à ses deux confrères de faire de même. Et, que ça soit par respect ou instinct de survie, il le firent de suite. Je leur infligea le même châtiment, et leur demanda leur nom.

- Bien. Ahmed, Mathieu, Laurent. Vous pensiez juste voler les biens d'un pauvre sans-abri, mais vous allez devenir les piliers d'un monde nouveau. Regardez-moi, et n'oubliez pas ce visage. N'oubliez pas ces yeux. Regardez mon cou, et n'oubliez pas cette cicatrice. Regardez votre main, et n'oubliez jamais cette croix. Regardez, et voyez un monde nouveau. Regardez... et voyez mon monde. N'oubliez jamais notre nom. Nous sommes Elnao. Relevez vous, et propagez ma parole ainsi que celle du démon.

Ce petit discours avait visiblement effrayé Mathieu et Laurent, qui tremblaient. Ils devaient comprendre dans quoi ils s'étaient engagés. Ahmed, lui, restait très calme. Il eut même le courage de prendre la parole :

- Eh bien, je ne m'attendais vraiment pas à ça, pour être honnête. Mais... Ça me plaît de faire partie de quelque chose. Je réitère que je veux vous servir. Vous serez mon maître. À moi, et aux deux autres. Faites nous confiance. Vous serez à la tête de nombreux fidèles d'ici peu de temps. Vous et votre démon serez fiers de nous.

- Arrête de délirer ! Le coupa Laurent. Depuis quand tu crois aux démons, toi ? Y a pas de démon, et ce gosse fera rien. Il est fort, certes. Mais c'est tout.

- Ahah, riais-je sarcastiquement. Ell-Naoh, fais-toi plaisir. Il est encore neuf, après tout.

Le démon avait compris le message. En effet, tout les doigts de la main gauche de l'insolent tombèrent, les uns après les autres, recouvrant le sol de sang. Il cria de douleur, puis s'excusa :

- Je-je vous prie de me pardonner mon attitude. Je ne douterais plus jamais de votre parole.

Maintenant que la peur s'était bien imprégnée, je savais qu'ils ne tenteraient rien contre moi. Je commençais à prendre goût à cette nouvelle vie. J'avais le respect, du pouvoir, des hommes de main. J'étais au sommet. Et je ne ferais que poursuivre cette ascension.

- Tu es pardonné, repris-je. Bref. J'ai une première tâche pour vous.

- Ce que vous voudrez, me dit sans attendre Ahmed qui semblait pleinement dévoué.

- Bien. J'aimerais un endroit où crécher de jour. À l'abri des regards. Une planque, grossièrement. Une cave, une grotte, tout fera l'affaire.

- On va s'en occuper, répondit Mathieu. On vous r'trouvera là quand on aura trouvé ça.

J'acquiesca et tous les trois partirent me satisfaire. C'était si plaisant.

Maintenant que j'étais seul, j'allais pouvoir subvenir à un de mes besoins. J'avais faim, et devais donc me trouver une victime.

Annotations

Vous aimez lire Noctu_ ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0