Chapitre 2

3 minutes de lecture

Une fois ma journée de cours terminée, la première chose que je devais faire c’était d’aller chez Sydän pour lui parler, ironique, ou plutôt de revenir sur notre discussion de ce matin et de la proposition de ma professeure de français.

Heureusement qu’il habite à deux pas du lycée, j’aurais pas pu emprunter un bus, j’ai encore oublié ma carte à la maison et il fait un froid à s’en glacer le sang. Famille Aurinko, parfait ! J’entends du bruit dehors, il doit être en train de jouer dans la neige avec son petit frère. Cinq ans et tellement d’énergie ce petit bonhomme. Ça sent super bon ! Sa maman doit préparer ses délicieux chocolat chauds à la chantilly parsemée de noisettes. J’en raffole !

 Je longeais le mur de la maison pour atteindre le jardin de derrière où une bataille de boules de neige venait d ‘éclater. Timö ayant des difficultés à viser et les lancer de ses petites mains, je m’en pris une en pleine figure. Ne pouvant pas exprimer ma rage de douce paroles, je répondis à son affront et lui renvoya une boule de neige. Il la reçut en pleine poitrine, me regarda perplexe et couru me sauter dans les bras.

« Mymy ! »

Il est tellement chou à me surnommer comme ça !

 Je riais, et cela n’arrivait pas souvent, en le prenant dans mes bras pendant que Sydän observait la scène d’un air amusé.

« Tu veux te joindre à nous pour boire un délicieux chocolat chaud ?

- Dit oui, dit oui ! »

 Je fis mon plus grand sourire et acquiesça de la tête. Je n’allais pas refuser une telle offre ! Timö toujours dans mes bras, on rentra dans la maison. À peine nous avions posé un pied dans l’entrée que madame Aurinko nous accueillit chaleureusement, les tasses fumantes dans les mains.

- Mykkä ! Quel plaisir de te voir ! Asseyez-vous, ces chocolats chauds font vous réchauffer, vous avez le nez tout rouge ! Ajouta-t-elle en riant.

 Je pris place sur un des tabourets postés derrière le bar et bu ce qui me paraissait être la meilleure boisson au monde. Étant muette mais polie, je remerciai silencieusement ma bienfaitrice d’un regard qu’elle comprit sans peine. Je tapotai l’avant-bras de Sydän pour attirer son attention et sortit mon ardoise.

« Mme Renard m’a proposé de rejoindre son club de slam pour soi-disant me libérer du poids que j’ai sur le cœur depuis la mort de Elämä.

- Attends Mykkä ! C’est quoi le slam au juste ?

- Ah oui pardon, le principe c’est de lire ses poèmes devant un public, ou des juges en cas de concours, pendant moins de trois minutes, sans accessoires. Uniquement, toi, ta voix, ton poème et ton auditoire, pas de superflus.

- Ok et où est le probl… Désolé… Mais elle t’a pas demandé d’y participer, si ?

- Juste d’observer, d’écouter et de voir quels pourraient en être les bienfaits. J’ai accepté, c’est mercredi et j’aimerais que tu m’y accompagnes. Tu veux bien faire ça pour moi ?

- Compte sur moi, envoie-moi juste l’heure et l’adresse. Tu veux rester dormir à la maison ? On est vendredi, tes parents ne devraient pas te le refuser.

- Avec plaisir ! Tu as un bon film à voir sous une couette chaude pour ce soir ? Demandais-je, un sourire malicieux sur les lèvres.

- Romance ? Science-fiction ?

- Premier choix

- Ok ! »

 Quelques heures plus tard, allongés sur son canapé et accompagnés d’une couverture bien chaude, notre soirée au coin du feu débuta. Cela faisait une demi-heure que notre film avait débuté et Sydän tournait le regard en ma direction toutes les trois secondes.

« Pourquoi tu me fixes comme ça depuis tout à l’heure ?

- Pour rien. Je te trouve juste mignonne dans ton pyjama en laine. »

 Il me regardait des étoiles plein les yeux.

« Merci pour le compliment mais..., il m'attrapa le poignet avant que j’eusse terminé ma phrase.

- Oublies ça… »

 Il détourna le regard, la tête basse. J’oubliai cet incident pour ne pas gâcher le reste de la soirée, un silence pesant l’accompagnant. Une fois couchée, moi dans son lit qu’il m’avait gentiment légué, lui sur un matelas gonflable au sol à côté de moi, Sydän me chuchota :

« Désolée pour tout à l’heure mais ce que je t’ai dit était sincère. »

 Et il s’endormit sans un mot de plus.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Juliannä Böö ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0