Dealer de vers, charmeur de mots

Une minute de lecture

I

L’addiction à la vanité ressemble aux opiacés,

La drogue des vérités, la joie des poètes.

Défoncés aux vers, ils n’en auront jamais assez

De ces petits lombrics amers qui jamais n’embêtent.

Pourtant leurs ravages dénigrent les paysages,

Font oublier toutes les austères conditions

De la reconnaissance et de l’admission.

Le dealer de vers, lui, il en est fier.

Mais la famille de ce versatile en déprime.

Manifestement, elle, s’inquiète de ses rimes…

II

Mes mains tremblent, c’est si grisant :

Crépuscule du silence, écrire en méprisant.

Mais mon sang s’assèche, ma langue se noue,

Mes mots se pressent, ils pensent à tout.

L’encre du serpent brûle mes doigts : quelle chaleur !

Elle se retourne, la morale est sauve, contre son fin charmeur.

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