Chapitre 7 - Parvel 539

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Aaron était dans la tenue qui lui avait donnée le surnom de l’éclair bleu. Il traversait la ville d’immeubles en immeubles en espérant tomber sur un quelconque signe de Barbos, son ennemi juré. Après avoir passé la nuit de la veille avec son nouvel ami, Flynn Ilcaneas, il se déplaçait l’esprit léger sans ressentir le moindre affaiblissement dans l'utilisation de ses pouvoirs. C’était en revanche, sans compter sur quelque chose qui le ramena à la réalité : des cris en pleine rue. L’agent 248 se hâta vers ces signaux sonores.

Il y rencontra des gens en foule dans une avenue. Non pas à cause d’un événement sur place, mais par une nouvelle qui venait de leur parvenir. Un gigantesque incendie s’était déclaré à P.A.R.V.E.L. et avait déjà fait plusieurs victimes en cendre devant le bâtiment. Les médias avaient immédiatement associé cet acte odieux au criminel Barbos. Aaron avait maintenant l’emplacement du pyromane en cavale. Armé d’une énorme rage dont pouvaient témoigner les civiles dans la rue, il se dirigea plein de haine vers le nuage de fumée noir qui s’élevait tellement haut dans les airs qu’il était visible depuis la tour Penon.

En chemin, son ancienne mentor toujours chez elle, l’agent 37-1, le joignit grâce à une ligne de transmission encore jamais utilisée depuis son départ de Lutakko :

“-Aaron, est-ce que tu me reçois, dit-elle, ici ‘37-1, es-tu là ?

-Oui je suis là Artémis. Qu’y a-t’il ?

-As-tu vu ce qu’il se passe à P.A.R.V.E.L. ?

-Bien sûr. Et je confirme, c’est bien Barbos, j’y fonce à toute vitesse là.

-Très bien mais fais attention. On vient de me prévenir que tout Lutakko est à vif en ce moment, c’est un vrai bordel sans nom.

-Et alors ? Ça ne change pas de d’habitude là si ?

-Si justement. Depuis que ‘248 est parti, plus personne n’était sur l’affaire Barbos jusqu’à ce qu’ils mettent toute une équipe sur le coup. Les dirigeants et surtout M. Jys t’ont fait confiance pour le maintenir à distance mais depuis que t’es parti, ils ont assigné un Caporal et quatre Capitaines pour le stopper.

-Ah oui quand même. Ils ont employé les grands moyens pour l’arrêter. Mais pourquoi tu ne me dis ça que maintenant ?

-Eh bien déjà parce que c’est tout récent, mais surtout parce qu’ils vont intervenir avec même des agents Gardes vu la gravité de la situation.

-Quoi, reprit Aaron d’un ton colérique, c’est une blague j’espère ! J’avais dit que je voulais agir seul contre Barbos !

-Oui je sais bien mais je n’ai aucun pouvoir sur les membres du conseil, l’ordre vient d’eux en personne. Tu dois arriver sur place et rapidement avant que tous les agents en chemin ne se fassent brûler vifs.”

À peine ‘37-1 eut le temps de terminer sa phrase que Aaron était arrivé sur place. Mais il n’entra pas tout de suite. Il était comme figé sur place. Et pour cause : les personnes brûlées à mort devant le bâtiment. En les observant, '248 détermina qu'elles ne se sont pas fait battre, seulement brûlées. Tel était la cruauté de Barbos qui laissa les flammes prendre le dessus et finir le travail. Entrevoir ces corps à travers un écran était bien différent que de les observer en face. Les corps étaient si carbonisés que presque rien ne permettait de savoir s'ils venait du laboratoire ou d'en face.

Son cœur se serra de plus belle lorsqu'il constata sur le reste d'une des rares tenues encore existantes d'une personne à terre, le logo de Lutakko. Ces fameux L, T et O ornés d'une aile faisant office de socle. Des cris sourds se faisaient entendre à l'intérieur du laboratoire maintenant délabré. Artémis, qui était restée au bout du fil, les entendis pendant qu’Aaron restait muet :

"-Aaron, reprit-elle inquiète, Aaron est-ce que tu es toujours là ?!

-Oui, répondit-il après quelques secondes, je suis là. Je suis sur place. Le spectacle est encore plus horrible une fois ici…

-Mon dieu, rétorqua Artémis, soulagée de le savoir en vie mais inquiète pour la suite. Il faut l'arrêter une bonne fois pour toute. Barbos a assez cavalé après toutes ces années.

-Oui…Il m'attend. Je reconnais sa signature. Il ne veut personne de Lutakko à l'intérieur, son message est assez clair. Et moi non plus d'ailleurs. Je ne veux personne. Barbos est à moi.

-Mais comment sais-tu qu’il veut seulement te voir toi ?

-Oh. Disons que les quelques cadavres des agents Gardes de Lutakko dans les dix mètres avant l'entrée sont assez flagrants.

-Fais attention Aaron. Je vais faire de mon possible pour empêcher Lutakko d'envoyer quelqu'un mais je ne te promets rien. Bonne chance éclair bleu.

-À tout à l'heure '37-1."

Sur ces mots, Aaron raccrocha la ligne et entra dans le bâtiment après avoir passé le cimetière improvisé à l’entrée. L’intérieur était encore pire que la devanture du bâtiment. Toutes les salles que l’agent croisait étaient certes vides mais majoritairement détruites par les flammes, on se serait cru en pleine apocalypse ou encore, au début du chaos constant dans lequel était la terre. Mais, même s’il y avait peu d’éléments intactes sur place, il n’y avait personne à l’intérieur.

Du moins jusqu’à ce que Aaron ne se fasse interpeller par un appel à l’aide venant visiblement... d’une étagère en feu ? L’homme au bandeau se rapprocha du meuble pour comprendre d’où pouvaient venir ces cris. Après une mise en garde, il décida de donner un grand coup de point électrique dans l’obstacle qui se détruit aussitôt à l’aide des flammes. Cette action avait dévoilé une porte en acier. Là, derrière l’emplacement de l’armoire. Aaron ouvrit la porte et y identifia deux personnes accompagnées d’un groupe d’au moins vingt autres dont des enfants :

“Florian Horn, commença Aaron surprit, Wallas Yostern ? Vous êtes encore en vie ?”

Ces deux hommes étaient les directeurs de P.A.R.V.E.L. et s’étaient réfugiés dans un des bunker secret du bâtiment. Florian était celui qui se tenait derrière la porte avant l’ouverture et était celui qui avait appelé à l’aide. Il avait une blouse blanche ouverte et des cheveux châtains en pointe à l’avant qui accentuaient sa grande taille. Le second, Wallas, était plus petit que son collègue et semblait aussi avoir une vingtaine d’années de plus. Il se tenait juste derrière lui avec sa combinaison verte et ses lunettes de protection encore sur le front de son crâne presque chauve. Tandis que ce dernier paraissait d’un sérieux inchangeable mais soulevait tout de même un sourcil d’étonnement, Florian était surpris comme s’il connaissait son interlocuteur :

“-Agent 248 ? Enchaîna l’homme à la blouse, m-merci, mais que faites-vous là ?

-C’est sûrement Barbos qui est venu tout flamber ici alors, proposa Wallas en montrant un peu d’intérêt à la discussion.

-Oui, continua Aaron, Barbos est ici et vous devez évacuer. On reprendra ces retrouvailles un autre jour Florian. En attendant, est-ce qu’il y a ici une sortie de secours qui pourrait vous empêcher de passer devant l’entreprise ?

-Pourquoi une telle demande, reprit Wallas d’un air méfiant, pourquoi ne pas passer par l’avant ?

-Et bien simplement, dit l’agent, parce que vous avez des enfants dans ce groupe et que ce serait dommage de les traumatiser avec un cimetière improvisé devant le bâtiment.”

À ces mots, bien qu’ils eût été prononcés plus bas, les deux chercheurs comme le reste des personnes dans la pièce s’étaient tût, ne laissant plus qu’une ambiance morbide dans les environs où seuls les crépitements des flammes étaient perceptibles. Quelques secondes plus tard, Wallas demanda à toutes les personnes sur place de le suivre et il commença à avancer dans les flammes la tête baissée. Il regarda Aaron d’un regard toujours méfiant en passant à côté de lui. Florian, qui conclut la marche pour veiller que personne ne s’écarte du groupe, se mit en route après avoir demandé à l’agent de secourir le plus des personnes restantes dans le bâtiment. Aaron acquiesça et Florian ferma la marche en veillant sur le groupe avec un regard d’espoir.

Une fois tout ce monde en chemin vers la sortie, l’agent se remit en route dans les restes du laboratoire enflammé. Il évita plusieurs chutes de débris en flammes et était attentif aux bruits autour de lui pour vérifier que personne d’autre n’était pris dans les flammes de cet enfer. Mais il n’entendit rien d’autre que les flammes qui l'entouraient. Toujours en chemin, l’agent décida de joindre de nouveau sa mentor de la même manière qu’elle l’avait faite plus tôt :

“-’37-1 est-ce que tu me reçois ?

-Oui je te reçois Aaron, dit-elle après quelques secondes, qu’y a-t’il ?

-J’ai trouvé des civils accompagnés de Wallas et Florian dans un des bunkers du laboratoire.

-Tu les a évacués ?

-Non, je n'ai pas le temps, je ne laisserai pas Barbos m'échapper encore une fois. Mais ils sont en route vers l’arrière du bâtiment pour éviter aux enfants du groupe de voir le spectacle à l’entrée.

-Et s’ils rencontrent des obstacles en route ? Comment vont-ils faire s’ils sont bloqués ? Et qui va les récupérer si tu n'es pas avec eux ?

-C’est justement là que tu interviens. J’ai besoin de Lutakko au moins pour ça. Mais qu’ils n’interviennent pas pendant que je suis là compris ? Je n’ai pas envie qu’ils m'empêchent de capturer Barbos.

-Sérieusement, répondit-elle de désespoir, tu n'as pas besoin de Lutakko sauf quand monsieur ‘248 n’a pas envie de se fouler.

-Un peu de respect, rappelles-toi la mission Xenix.

-Bon, très bien, continua-t-elle agacée, je te fais confiance. Je ferai de mon mieux pour convaincre les agents de ne pas rentrer. Un grand groupe est déjà en route pour encadrer la zone de toute façon. Et maintenant, les médecins de Lutakko ont certainement déjà évacué les corps de devant le bâtiment...

-Compris. Je vais voir si je trouve d’autres personnes ici mais, si je trouve Barbos, je le poursuivrai jusqu’à ce que je le tienne !

-Entendu. Fais toujours attention à toi, on ne sait jamais s’il a pu piéger le bâtiment.

-Non, ça m’étonnerai, reprit Aaron assurément, ce n’est pas du tout son sty-”

L’agent n’eût même pas le temps de terminer sa phrase qu’il avait activé un système qui lui projeta une boule de feu qu’il évita de justesse. S'ensuivit un rire machiavélique, un rire qui lui rappelait quelque chose :

“-Est-ce que ça va Aaron ? Demanda Artémis inquiète, qu’est-ce qu’il s’est passé ?

-Oui tout va bien, continua l’agent un peu essoufflé, visiblement, même Barbos peut changer de style on dirait. Je touche au but, je le sens. Je te retrouve tout à l’heure.”

Prise d’un élan de frustration, ‘37-1 n’eût même pas eu l’occasion de placer une ultime phrase que ‘248 avait coupé la communication. Un nouveau rire se fit entendre. Cette fois beaucoup plus près que le précédent, et maintenant, qui riait n’avait plus de mystère : Barbos.

Sa voix résonnait dans tous les couloirs, dans toutes les salles. Partout autour de lui, Aaron ne pouvait entendre que lui, comme si toutes les flammes ne produisaient plus un seul son. L’agent était perdu. Tout autour de lui résonnait la voix de son pire ennemi, celui qui avait mis fin à la vie de son apprentie, celle pour qui il s’était attaché, plus qu’il ne voulait l’accepter. Après quelques minutes où la voix ne faisait que de narguer l’éclair bleu sans être traçable, Barbos commença à répéter les mots “Viens me trouver encore une fois ‘248” et la voix semblait se diriger vers le haut du bâtiment avec une plutôt grande vitesse.

Aaron n’hésita pas une seconde, il poursuivit ce qu’il pouvait percevoir de la voix en enjambant machinalement tous les obstacles devant lui. À force de s’enfoncer dans les débris, Aaron commençait à avoir l’impression que cette voix avait une apparence ; une apparence de boule rouge qui s’enfonçait dans les flammes de l’enfer sur terre que Barbos avait créé. Cependant, il était déterminé et il ne quitta pas la boule rouge des yeux au point de ne plus rien entendre autour de lui.

Mais ce n’était pas la faute de la rage cette fois-ci, mais plus à cause d’une inquiétude qu’il avait. Pendant qu’il évita tous les débris autour de lui, il pensa à son ami Flynn dont il venait de faire la connaissance. Artémis, elle, était préparée au combat, et pouvait se protéger si Barbos l’attaquait. De plus, elle pourrait toujours appeler des agents de Lutakko en renfort. Mais Flynn...quelle preuve Aaron avait-il qu’il était apte à se défendre en cas de besoin ? Avec tous ces morts que Barbos fait à chaque intervention en ville, son nouvel ami n’était pas en sécurité. Surtout si le criminel pyromane découvrait la véritable identité de l’agent.

Maintenant, Aaron ne poursuivait plus Barbos pour lui, pour la ville ou encore pour venger T.47. Non, il le faisait aussi pour s’assurer de l’avenir des agents de Lutakko et surtout, pour celui de son nouvel ami qui n’avait rien avoir dans toutes ces histoires. Après avoir fait cette mise au point dans les flammes ardentes de P.A.R.V.E.L., Aaron prit un moment pour identifier les mouvements de cette sois-disante boule rouge, qui était belle et bien réelle. Celle-ci ne cessait de monter dans la bâtiment, surement pour aller sur le toit, mais en faisant des détours inutiles, certainement pour affaiblir l’agent avant même qu’il ne se trouve en face de son adversaire de toujours.

Après cette réalisation, l’agent s’arrêta net au milieu des restes du bâtiment, à deux étages du toit. La boule rouge qui le guidait jusque-là s’arrêta également et se dirigea vers lui doucement en laissant entendre les mots “Alors ‘248 chéri, tu abandonnes déjà ? Mais on venait à peine de commencer... T’es vraiment pas drôle quand tu t’y mets tu sais ?” prononcés par Barbos. Aaron ne regarda même pas la boule qu’il répondait par un “Oui, désolé, je suis un peu à la traîne... Je vais rattraper mon retard.” avant de faire s’évaporer la boule avec un éclair qu’il lança dessus. Cette boule rouge était en réalité une boule de feu que Barbos devait manier à distance.

Dans ce même élan, l’agent s’emplit de courage et concentra ses pouvoirs de foudre pour se créer un passage au-dessus de lui. Enfin, il se propulsa jusqu’au sommet du bâtiment grâce à ses pouvoirs. Il y trouva Barbos en train de visiblement patienter avec un briquet, appuyé de son bras droit contre l’antenne du laboratoire, haute de cinq mètres environ. Les deux rivaux étaient face à face : l’un avec son regard vengeur habituel, l’autre avec son regard mégalomane de chaque entrevue.

Ils se regardaient dans le blanc des yeux et Aaron était prêt à en découdre une bonne fois pour toute. Barbos ne manqua pas de remarquer ce détail. C’est ainsi qui lâcha l’antenne du bâtiment et prit la parole avec son assurance devenue iconique :

“-Et bien ‘248, tu t’es surpassé cette fois, dit-il en continuant de jouer avec son briquet dans la main droite, je pensais réellement que t’allais passer plus de temps à l’intérieur petit. T’étais impatient de me voir, avoue.

-À vrai dire oui, continua l’agent avec un ton inchangé, mais ce n'était pas pour voir ta sois-disante beauté que tu es le seul à percevoir. Je suis bien décidé à en découdre une bonne fois pour toute.

-C’est pas comme si t’avais déjà dit ces paroles toutes les autres fois mon choux, reprit Barbos visiblement lasse, il faut te renouveler entre les prises mon chéri.

-Peu importe ! Tu avais anticipé le fait que j’allais te prendre la mallette des mains à Warren Corp, tout comme tu avais empêché l’arrivée des forces de l'ordre. Tu es malin Barbos, mais je te le croyais plus que ça pour brûler une entreprise aussi importante que P.A.R.V.E.L. sans arrière pensée. Je veux juste savoir, pourquoi fais-tu ça, demanda l’agent ayant un peu relâché sa garde pour jouer le jeu du criminel en face de lui. Pourquoi as-tu tué autant de personnes ici ? Et pourquoi voulais-tu seulement me voir moi et pas d’autres de Lutakko ici et maintenant ?

-Oh, continua Barbos d’un air exagérément coupable, tu m’envoies désolé si tant de choses restent sans réponse ! Il n’empêche que je suis flatté que tu me vois malin, je le garde en mémoire. Toutes les réponses à ces questions seront en ta possession le moment voulu. Saches juste que je ne laisse rien au hasard. Je suis malin comme tu dis mon petit.”

En effet, ce plan d’attaque à P.A.R.V.E.L. était présent depuis longtemps dans l’esprit de Flynn. Il l’avait travaillé avec son regretté second Nunzio, à l’époque où ils n’étaient que tous les deux. Mais ce plan-ci nécessitait de générer un énorme incendie avec le minimum de victime. Pour se faire, Flynn devait acquérir des pouvoirs de flammes qui faciliteraient la création de l’environnement infernal.

Ce fut alors le lendemain de la soirée avec son nouvel ami Aaron que Barbos pouvait mettre en action ce plan ingénieux. Il partit tôt le matin même tout en veillant à ne pas réveiller celui qui s’était endormi de fatigue sur ses jambes quelques heures auparavant. Après lui avoir laissé un mot avec un double des clefs de l’appartement, Flynn était parti vers sa base secrète dissimulée dans cette ligne de métro abandonnée alors qu’il faisait encore nuit. Avec seulement deux heures de sommeil à son actif, il commença les préparatifs de son attaque jusqu’au lever du soleil.

À ce moment-là, il était en train de penser à Aaron même s’il avait du mal à le concevoir. Il s'imaginait faire de lui son nouveau second dans l’éventualité où, un jour, Aaron connaîtrait la deuxième vie que ce cher Flynn Ilcaneas menait. En attendant, il allait enfiler sa tenue pour dissimuler sa véritable identité et se mettait en route vers P.A.R.V.E.L., là où tout allait avoir lieu.

Barbos arriva sur place et commença son plan. Mais pour que cette attaque se déroule sans accroc, il ne fallait personne à l'intérieur des locaux. Ou du moins dans les flammes. P.A.R.V.E.L. était muni de plusieurs bunker cachés de parts et d’autres dans l'architecture de son bâtiment, et Barbos le savait grâce à ses années d’études. Il avait donc pour but de faire au moins entrer les deux directeurs du laboratoire dans un de ces bunker tout en faisant sortir le plus de personnes avant le début de l’incendie qui allait tout ravager. Pour se faire, Barbos entra simplement dans la bâtiment en tenue et tout le monde évacuait ce dernier en vitesse en le voyant.

Il partait ensuite à la recherche des deux directeurs qui étaient en pleine réunion dans une salle de conférence avec des enfants comme prévu. En ayant constaté que tout le reste du bâtiment avait été évacué, Barbos commençait à incendier le toit de ce dernier juste après avoir pris le soin de condamner tous les accès à l’extérieur. De ces faits, toutes les personnes restantes n’avaient d’autre choix que de se diriger vers le bas du bâtiment. Mais en voyant qu’ils ne pouvaient pas sortir, ils n’auraient d’autre choix que de se cacher dans un des bunker du rez-de-chaussé.

Une fois tout cela fait, il s’était assuré ensuite de provoquer un immense incendie visible de la ville voisine. Pour faire fuir le personnel du bâtiment encore devant ce dernier, Barbos leur lançait peu après des boules de feu sans même les viser. Mais il venait juste d’acquérir ses pouvoirs. Sans le vouloir directement, il en brûla certains. Le côté positif est que tous les autres étaient maintenant partis.

Le pyromane savait maintenant qu’il n’allait être qu’une question de temps avant que des agents de Lutakko ne viennent pointer le bout de leur nez. Sur ce point il ne fut pas déçu puisque ce fut après une dizaine de minutes seulement qu’un premier escadron de cinq agents Gardes arriva devant le bâtiment. En un clin d'œil, Barbos ne fit qu’une seule bouchée d’eux. Il avait opéré dans le but de diffuser un message que seul l’agent 248 pouvait décrire “Je ne veux pas d’agent de Lutakko avec moi. Seulement tous les deux”. Le message était diffusé. Maintenant il ne manquait plus qu’à Barbos de l’attendre. Attendre la personne qui le poursuivait depuis presque toutes ses années de criminalité, celui qu’il connaissait sous l’identité de l’agent 248.

De retour au présent maintenant. Nos deux rivaux étaient l’un en face de l’autre. Aaron attendait toujours des réponses de la part de Barbos mais il pouvait toujours attendre. Mais après quelques secondes de silence à peine, c’est la figure au bandeau bleu qui brisa cette ambiance morbide :

“-Tu es malin hein ? Alors comment expliques-tu le carnage que tu as fait à l’entrée ? Et surtout le groupe de personnes que j’ai retrouvé caché dans un bunker ? Une tuerie de cette envergure sans raison ne te ressemble pas !

-Ah oui c’est vrai, commença Barbos comme s’il venait d’avoir une illumination, je les avait oubliés ceux-là… Alors, ceux dans le bunker, c’était d’abord pour que tu trouves de la motivation mon petit. Mais aussi pour attirer les agents de Lutakko ici !”

En effet, depuis qu’Aaron était arrivé sur le toit, une trentaine d’agents de Lutakko avaient encerclé le bâtiment par précaution sans pour autant y être entrés. Ils avaient également évacué le groupe de personnes que l’agent avait libéré plus tôt. Ils étaient tous là et hors de danger. L’agent 248 constata ce spectacle avec étonnement du haut du bâtiment. Peu après, Barbos recommença à lui parler de son ton presque moqueur en se rapprochant doucement de son interlocuteur :

“Pour quelqu’un qui voulait agir sans Lutakko, t’es quand même sacrément besoin de lui hein ‘248 ?”

Une fois ces paroles prononcés, Aaron serra les poings et se tourna brutalement vers Barbos qui se stoppa net dans sa démarche d’approche :

“-Non, hurla-t-il soudainement, je n’ai pas besoin d’eux pour te traduire en justice Barbos ! Hors de question ! Je ne suis plus l’agent 248 ! Je suis l’éclair bleu, et toi Barbos, tu vas enfin être jugé pour tes crimes !

-Jugé par Lutakko c’est ça, reprit Barbos d’une voix plate, et bien, ton indépendance en a pris un coup… Bon, continua-t-il d’un ton plus reposé, je vais quand même répondre à quelques-unes de tes questions avant que tu m’expédie je ne sais où. Tu veux bien me laisser parler ?

-Tu ne fais que retarder l’inévitable, annonça Aaron.

-Très bien ! Alors, pour commencer, les personnes dans le bunker étaient placées ici de manière volontaire et toutes les flammes étaient calculées pour ne pas leur faire de mal. Au pire des cas, on les aurait retrouvés dans ce bunker après l’incendie. Ensuite, la tuerie à l’entrée n’était qu’à moitié accidentelle…

-Comment ça, qu’à moitié ?

-Eh bien, l'un des buts de cette attaque était de me perfectionner avec mes pouvoirs, comme pour m’apprendre à les manier. Donc au début, je voulais simplement faire fuir le reste des gens devant P.A.R.V.E.L. mais j’ai dû en brûler quelques-uns. Dans tous les cas, ça a marché pour les faire fuir... Ensuite, pour les agents Gardes de Lutakko, j’avais prévu qu’il allait en avoir mais je ne pensais pas autant. Le montant des dommages collatéraux était plus important que prévu, c’est tout mon choux.

-Comment sais-tu qu’ils étaient Gardes ? Et puis, non. Ne les limite pas seulement à des dommages collatéraux. Tu es un pyromane fou à lier, mégalomane qui se cherche tout le temps des excuses. Tu es un menteur manipulateur de surcroît. Je te connais, tu prépares encore quelque chose, je le sais.

-Alors dans ce cas, reprit Barbos avec impatience, viens m’affronter éclair bleu ! Affrontons-nous à la loyale, pouvoir contre pouvoir, à égalité !”

Barbos faisait face à son adversaire, c’était après avoir rangé son briquet et avec les genoux fléchis et les mains à la hauteur de son buste, que les paumes de ses deux mains généraient des flammes qui brûlaient continuellement. De son côté, Aaron se mit dans une position similaire mais des éclairs étaient générés. Des éclairs cyans bien entendus qui, non seulement étaient dans les paumes de ses mains, mais qui commençaient à enrober ses bras tout entiers comme pour dire qu’il maîtrisait mieux ses pouvoirs que son adversaire.

Mais cette maîtrise ne provoqua qu’un sourcillement chez Barbos qui courra vivement en direction de ‘248 qui se mettait à faire de même. Le choc s’annonçait violent... Et il le fut. En effet, lorsque les deux rivaux se sont rencontrés avec leurs pouvoirs actifs pour la première fois, tout le bâtiment en tremblait en même temps d’avoir provoqué un imposant flash violet vif. Ce premier choc puissant fut si inattendu par les deux l’ayant créé qu’ils avaient reculé d’au moins deux mètres chacun. Mais même avec ça, rien n’avait découragé les deux adversaires qui se jetèrent de nouveau dans le combat.

Celui-ci était sans merci. Les deux hommes se rendaient coups pour coups et tous les impacts entre la foudre et les flammes étaient accompagnés de ces flashs violets et de puissants bruits sourds qui résonnèrent jusqu’à près de 30 mètres à la ronde. Tous les agents de Lutakko autour du laboratoire observaient ce qu’ils pouvaient constater avec émerveillement tout comme les habitants de la ville voisine interpellés par les bruits des chocs.

Enfin, Aaron réussit à prendre l’avantage sur Barbos. En un seul coup de poing certes, mais celui-ci avait été concentré avant de l’atteindre en pleine mâchoire. Barbos vola sur plus de 5 mètres avant de se faire retenir par l’antenne sur laquelle il prenait appui plus tôt. Le criminel était assis, dos à la grande antenne et l’agent s’avança vers lui.

Le choc que Barbos avait reçu le déconcentra et lui fit disparaître les flammes qu’il avait aux creux de ses mains. Quant à lui, Aaron n’utilisa plus ses pouvoirs une fois la coup donné. Peut-être était-ce de l’épuisement ? Dans tous les cas, il n’était pas désarmé puisqu’il ressortit son revolver fétiche, celui avec comme des symboles de foudre sur le long du canon. Il le pointa sur Barbos à quelques mètres seulement :

“-Maintenant ça suffit Barbos, commença l’éclair bleu sérieux mais encore un peu essoufflé, soit tu te rends maintenant, soit tu prends le risque de te prendre une balle en pleine tête.

-Oui, reprit Barbos encore un peu sonné de son choc, je reconnais ce regard ! Tu vas tirer, je le sais, je le sens. Seulement, continua-t-il assurément, tu as oublié que j’ai autant d’armes que toi désormais !”

À peine eut-il terminé sa phrase que Barbos posa sa main sur l’antenne derrière lui pour la faire fondre et s'effondrer en direction des rivaux. Aaron n’eut le temps de comprendre ce qu’il se passait que Barbos se fit glisser le long du toit grâce à ses pouvoirs pour échapper à l’antenne. Cette dernière allait tomber droit sur l’agent 248. Il était trop tard pour lui d’en échapper en courant, même sur le côté. Le seul espoir qu’il avait était de se protéger avec ses pouvoirs mais il n’avait plus assez de forces pour ça, comment allait-il faire ?

Barbos était derrière son rival avec un grand sourire aux lèvres. Il était presque sur le point de partir vers un puissant fou rire. Il allait enfin mettre fin à ce conflit qui durait depuis déjà trop longtemps à son goût. L’agent se retourna. Dos à la grande structure qui allait mettre fin à ses jours et face à l’ennemi qui n’allait jamais pouvoir capturer, l'insaisissable Barbos. En seulement 9 secondes, les situations s’étaient grandement inversées.

Mais tout cela ne pouvait pas se terminer comme ça, aussi brutalement. Soudain, un flash blanc éblouit Barbos. Pendant ce temps, une silhouette blanche à peine plus petite que les deux adversaires surgit de nulle part avec un katana émettant une ora blanchâtre dans les mains. Avec celui-ci, il réussit à découper en deux le sommet de l’antenne qui allait tomber sur l’agent au bandeau bleu. Une fois cela fait, la silhouette prononça d’une voix moyennement grave “maintenant ‘248 !”.

Du peu d’énergie qu’il lui restait, Aaron lança une éclair épais sur la partie découpée de l’antenne ce qui la fit dévier suffisamment pour qu’il l’évite de justesse. Il tomba au sol d’épuisement, les mains et genoux à terre pendant que la silhouette mystérieuse occupait Barbos. Sa vitesse et ses capacités étaient impressionnantes. Sa vitesse fulgurante donnait l’impression qu’il se déplaçait instantanément autour de Barbos qui faisait de son mieux pour affronter son nouvel adversaire qu’il connaissait à peine.

Ses talents à l’épée étaient incomparables. Mais lorsqu’il ne se battait pas avec, il avait comme des pouvoirs de lumières avec lesquelles il projettait comme des katanas de lumière ou encore des sphères et plus encore. Barbos ne lâcha pas un instant et réussit à asséner quelques coups à ce mystérieux jeune homme aux cheveux blancs qui semblait familier dans les yeux de l’éclair bleu au sol. Finalement, le combattant à l’épée avait un trop grand avantage sur le criminel et ce dernier dû partir en retraite. Il prononça tout de même quelques mots avant sa fuite que les agents de Lutakko au sol ne purent empêcher :

“-Si j’avais su que j’allais affronter un cosplayer, j’aurais changé de tenue. Ce n’est pas terminé ‘248, et toi non plus le lumineux.

-Vas-t’en Barbos, reprit l’épéiste, je préfère affronter des adversaires qui me donnent du fil à retordre.”

Sur ces paroles, Barbos s'enfuit en volant grâce à ses pouvoirs. Une fois cela fait, l’homme rangea son katana dans son fourreau puis alla tendre une main à Aaron pour l’aider à se relever. Ce dernier la saisit, se remit sur ses pieds et observa celui qui l’avait sauvé. C’était un homme aux origines asiatiques d’une peau très claire. Il avait des cheveux ébouriffés du même blanc que celui qu’avaient la majorité de ses vêtements lorsque ce n’était pas des rayures noires.

“Enfin heureux de vous rencontrer agent 248, j’ai tellement entendu parler de vous et de votre poursuite contre Barbos ! Je suis un de vos grands admirateurs. Mais je ne me suis pas encore présenté, j’ai récemment eu le grade de Capitaine, je suis maintenant l’agent 539.”

À la fin de ce court monologue, l’agent 539 regarda plus en détail son interlocuteur. Il lui était familier... Ces cheveux noirs longs, ce teint de peau et cette posture... Il le reconnut plutôt rapidement. Pour le coup, il arriva la même chose à Aaron. Une fois qu’il regarda cette nouvelle connaissance, il s'aperçut qu’elle n’était pas si nouvelle que ça. Les deux se figèrent face à face pendant 5 secondes au moins avant que l’épéiste ne brise la glace et prononça de surprise :

“-Aaron Frelick ?!

-It, balbutia Aaron, Itsu Shazamene ?!”

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