Interlude 4

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Le vent, qui n’était plus retenu par la forêt luxuriante, balayait Antelma avec bien plus de violence qu’autrefois, et soulevait la cendre issue de la décomposition des arbres, la plaquant au passage contre les murs autrefois blancs des maisons. Le petit garçon appuya son index contre la paroi de pierre puis, tout en tremblotant, il esquissa un cœur simpliste dans l’épaisse couche de poussière.

— C’est pour papa, déclara-t-il alors à sa mère qui se tenait derrière lui. Pour qu’il revienne.

La femme laissa échapper une larme. L’attention de son fils était des plus touchantes, mais cela suffirait-il à ramener son mari en vie ? Il n’aurait jamais dû accepter d’aller livrer cette bataille… mais lui avait-on vraiment laissé le choix ?

— Maman, tu crois qu’il va revenir avec plein de nourriture ? C’est ce que nous a promis le Roi, hein ?

— L’Empereur, le corrigea sa mère sans conviction. Oui, c’est ce qu’il a promis, mais je… Oui, j’espère qu’il va revenir victorieux avec plein de bonnes choses pour nous, le rassura-t-elle.

— J’ai hâte qu’il soit de retour ! J’espère qu’il aura tué plein de méchants !

« De méchants, » répéta sa mère dans sa tête. Ces gens qui avaient quitté Antelma pouvaient-ils réellement être qualifiés comme tels ? Gaël les présentait sous cet angle, mais ce n’était que sa vision à lui…

Elle posa son regard au loin, sur la vieille usine d’armes à feu qui avait cessé de fonctionner quatre ans plus tôt. Elle avait été en partie démantelée, afin d’en récupérer des pièces de métal depuis réutilisées pour la forge. Finalement, un type d’armement avait été recyclé en un autre, soi-disant pour mieux combattre les warzeuls, sauf que ces derniers semblaient avoir disparu de la surface de la planète entre temps. Tout le monde avait cependant compris que Sagittari ne s’arrêtait pas à sa seule surface… mais que les tréfonds de la planète étaient bien plus hostiles encore. Nul salut ne pouvait se trouver dans cet obscur dédale minéral.

— Maman, pourquoi y’a tout qui meurt ? On va mourir, nous aussi ?

— Je ne sais pas, éluda l’intéressée. Je suis sûre qu’on trouvera une façon de s’en sortir. C’est ce qu’ont fait les Terriens, après tout.

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