Rencontre avec les extraterrestres

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L'espace, habituellement calme, était envahi par une multitude de vaisseaux d'où jaillissaient des rayons désintégrant les navettes ennemies. Au centre de la bataille, un seul vaisseau ne tirait pas. Il évitait les attaques du mieux qu'il pouvait, se dirigeant le plus vite possible vers la Terre, planète estimée plus sûre que la leur.

Alors que l'atmosphère terrestre se rapprochait et que les assauts étaient de moins en moins nombeux, augmentant leurs chances de victoire, le son caractéristique des tirs ennemis se fit entendre, obligeant le pilote à effectuer toutes sortes de figures pour les esquiver.

La traversée de la stratosphère ne se fit pas dans la douceur, et la navette prit feu à plusieurs centaines de mètres du sol. L'atterissage fut tout aussi dur, et la forêt où le vaisseau s'écrasa échappa de justesse à un incendie. Le pilote, lui, fut gravement blessé et, alors qu'il se rapprochait de la mort, il posa son regard sur la pierre qu'il tenait, rouge et brillante.

"Que la Terre la protège par son ignorance..." prononça-t-il dans un dernier souffle, la vie s'échappant de son regard azur.

...

La forêt était calme, le soleil se frayait tant bien que mal un passage à travers les hautes branches, et les oiseaux gazouillaient gaiement. Au loin, un concert de voix et de bruits de pas résonnèrent, jusqu'à ce que deux adultes débarquent, arrachant la clairière au calme dans lequel elle était plongée.

"Voici l'Arbre à Ovni. Il est ici depuis plus de mille cinq cent ans, et la légende raconte qu'un vaisseau spatial se serait écrasé et qu'un arbre aurait poussé au même endroit, l'emprisonnant dans ses branches. Il est étonnamment bien conservé pour son âge. Par contre, nul ne sait ce qu'il y a à l'intérieur." expliqua l'homme, tandis que la femme observait l'arbre en question.

Tout en écoutant le discours de son ami, elle tourna autour du vaisseau, y cherchant une entrée potentielle. N'en trouvant pas, elle attrapa une pierre, lança un regard d'excuse à l'homme, très attaché au respect des lieux historiques, et brisa la vitre du cockpit.

Une odeur de renfermé et de moisissure l'assaillit lorsqu'elle passa la tête à l'intérieur de la navette. Le soleil éclairait à présent la partie principale, où un squelette était assis, quelque chose contre lui. Elle prit le temps de l'observer, intriguée.

Il n'était pas humain, c'était certain. Son crâne était bien plus arrondi qu'un crâne normal, et rien ne laissait deviner la présence d'un nez. Les os de ses mains montraient quatre doigts seulement, longs et fins.

Le regard de la jeune femme fut attiré par la pierre qu'il tenait, rouge et scintillante. Elle tendit la main, voulant l'attraper, mais la retira vivement à son contact, le bout de ses doigts rougis.

Son ami, qui l'avait rejointe entre temps, lui tendit son sweat-shirt pour lui permettre de prendre la pierre, qui attisait leur curiosité, sans se brûler. La chaleur qui s'en dégageait était toujours présente, mais au moins était-elle supportable. Ils sortirent alors de la forêt, marchant en direction du parking où était garée leur voiture.

La douleur de la brûlure devint insoutenable au moment même où ils arrivaient devant leur maison, qui ressemblait plus à un laboratoire. Du matériel de recherches scientifiques de haute qualité était dispersé dans le salon. La jeune femme déposa la pierre sur une des tables, où trônaient un imposant microscope ainsi que de nombreux outils. Ils commencèrent leur observation sans plus tarder, la femme prenant seulement le temps de soigner ses mains, dont le bout des doigts était à présent recouvert de cloques.

La pierre était un composé pratiquement indéchiffrable d'atomes et de molécules, pour la plupart inconnues des deux scientifiques. Les combinaisons d'atomes, leurs propriétés et leur aspect ne cessaient d'évoluer, de se transformer. Les deux chercheurs se retrouvèrent rapidement dans l'impossibilité de progresser et d'établir un bilan cohérent.

Deux mois passèrent, durant lesquels ils cherchèrent, sans relâche, le plus d'informations possible, espérant trouver la réponse aux questions qui les taraudaient. D'où venait cette pierre? Pourquoi était-elle dans un vaisseau spatial? Qui était le mystérieux squelette? Comment et pourquoi s'étaient-ils retrouvés sur Terre? Cette pierre venait-elle d'une autre galaxie? Tant de questions qui demeuraient sans réponse.

Cependant, l'homme semblait être persuadé de la nature extraterrestre de leur découverte. Il ne cessait d'espérer pouvoir rencontrer l'une de ces étranges créatures qu'il imaginait durant son enfance, mais son ami tentait de le convaincre du contraire.

Ne s'accordant que très peu de pauses depuis le début de leurs recherches, ils prirent le temps de sortir, un soir, arrêtant leurs études un moment. Il faisait nuit depuis longtemps déjà et, pourtant, les deux amis déambulaient encore dans les rues, se dirigeant lentement vers chez eux. Tremblant de froid, la femme soupira et resserra les pans de son manteau noir autour d'elle, dans une vaine tentative pour se réchauffer. Son meilleur ami, marchant à ses côtés, lui exposait pour la huitième fois ses hypothèses à propos de leur découverte. Lassée, elle le coupa :

"Ecoute, je te l'ai déjà dit, il ne s'agit pas d'une pierre extraterrestre.

- Je sais que tu ne me crois pas, mais les preuves sont bien là. Nous n'arrivons pas à déterminer son aspect moléculaire, ni ses propriétés, car elles changent en permanence. C'est inédit, sur Terre. Et pense au squelette que nous avons vu. Il n'était pas humain, tu l'as dit toi-même!

- Ce ne sont pas des preuves concrètes. Ta théorie est incohérente. Les extraterrestres n'existent pas."

Elle pressa le pas, apercevant leur maison au bout de la rue, mais se figea en remarquant la chose inhabituelle posée sur le toit. Une exclamation fascinée se fit entendre dans son dos alors qu'elle regardait avec admiration l'ovni devant ses yeux, très similaire, quoique plus grand, à celui dans lequel ils avaient trouvé la pierre deux mois auparavant.

Figée de stupeur, elle ne bougea que lorsqu'elle vit son ami la dépasser en courant, se précipitant vers la maison. Elle le suivit, mais s'arrêta brusquement en voyant le groupe étrange qui s'apprêtait à sortir de leur laboratoire, l'un d'entre portant une malette de verre, où était rangée la pierre, qui paraîssait encore plus brillante qu'avant.

Les intrus étaient étranges. Avec la même corpulence que le squelettre découvert dans la navette, ils avaient une peau grise, brillante, comme faite de métal, aisni que trois grands yeux exorbités et perçants à la fois, d'un bleu peu commun. Ils n'avaient pas de nez, seulement ce que l'on pourrait prendre pour des branchies, vers le bas des joues, allant de leurs oreilles à leur menton. Lorsqu'ils s'aperçurent qu'il avaient été repérés, leurs yeux s'écarquillèrent, leurs joues se gonflèrent, et leurs oreilles se mirent à trembler, donnant à leur visage un air bête.

Les deux amis auraient pu rire de la grimace qu'ils arboraient, mais ils avaient si peur de ce qu'il pouvait leur arriver qu'ils osaient à peine respirer, se contentant de fixer les inconnus face à eux, éberlués. Finalement l'homme se ressaisit et s'avança, se plaçant devant eux.

"Posez ceci immédiatement! Vous n'avez pas le droit d'être ici.

- Pierre de Romanesla doit retourner sur Teharoyne." répondit simplement celui qui portait la malette

"P...Pardon?

- Pierre de Romanesla" répéta-t-il en désignant la pierre "Nous devons la rapporter sur Teharoyne. Notre planète. Royaume des Extraterrestres, pour vous, humains.

- Et pourquoi?" interrogea la jeune femme, curieuse.

"Guerre depuis deux mille ans, dans espace. Pierre doit rentrer. Sauvez peuple. Laissez-nous partir, et Terre sans danger."

Les deux amis se regardèrent. Comment savoir si ce qu'ils disaient était vrai? Cela pouvait très bien être une farce, ou la pure vérité. En même temps, qui aurait inventé toute une histoire pour une pierre, impossible à définir, de surcroît? Leurs recherches, bien que commencées que peu de temps auparavant, s'étaient révélées infructueuses, et ils n'avaient plus aucune piste. Ils pouvaient la leur confier, et espérer ne pas mettre la Terre en danger.

"Très bien. Prenez-la et partez, votre vaisseau est mal garé." décida la jeune femme.

Reconnaîssant, l'inconnu tendit une main aux quatre longs doigts aux deux adultes, qui la serrèrent après quelques instants d'hésitation.

Enfin, remerçiant de nombreuses fois les deux chercheurs, les extraterrestres embarquèrent et disparurent dans la nuit, ne laissant pour seul indice de leur venue qu'une trace étrange sur leur toit, qui ne partit jamais.

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