- C'est parti mon Tim ... prêt pour l'aventure ?

- Ready tata Vivi !

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Le chevalier Ata habitait une contrée lointaine, connue pour son bocage verdoyant et sa boissellerie. Il se démarquait des autres chevaliers du comté par sa grande sensibilité, son amour pour l'écriture et l'art, sa créativité et son grand sens de l'honnêteté.

Ces qualités provoquaient parfois un sentiment d'incompréhension de la part de ses frères d'armes. En effet, au lieu de guerroyer, le chevalier Ata préférait prendre sa plume et relater ses propres récits imaginés. C'était pour lui sa manière de se rapprocher d'une forme d'idéal ou de se libérer l'esprit des contraintes liées à son rang. Hé oui, en ces temps reculés, il était plus louable de porter l'armure, de partir en croisade et de revenir relater ses faits héroïques.

Le chevalier Ata était différent et cultivait cette dissemblance. Il préférait de loin le contact avec la nature, errer à cheval dans ses forêts de chênes ou encore s'adonner au travail du bois.

L'amour pour cette dernière activité lui avait été transmis par son père dès son plus jeune âge. Bien qu'il n'en ait pas développé une réelle passion, il y trouvait de l'apaisement lorsque le besoin se faisait sentir.

Il habitait une vaste demeure en bordure d'un lac avec son épouse et son tout jeune fils. Cette demeure, il en était fier. Il avait eu à cœur d'y mettre sa patte et de construire un parfait petit cocon familial loin des tumultes de la cité toute proche. Il y trouvait réconfort et sécurité. Cependant son esprit était occupé en permanence ... Il lui manquait quelque chose. Depuis plusieurs années, il cherchait ce "petit rien" sans pouvoir y mettre des mots ou des actes. Cet état le rendait nostalgique et parfois incompris auprès de ses proches. Son esprit créatif et sa drôlerie étaient pourtant fort appréciés de ses amis et de son entourage. Bien que conscient de cela, il n'arrivait pas à trouver cette forme de plénitude. Il fallait pourtant avancer ... en essayant de s'affubler d'un sourire de façade pour n'inquiéter personne.

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- Mais de quoi souffre-t-il tata Vivi ?

- Attends Tim, tu vas comprendre. Laisse-moi raconter ...

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Au bout de quelques temps, l'idée lui vint d'exploiter son écriture, d'échanger avec d'autres, de publier des nouvelles. Pour se faire, il alla à la rencontre de l'imprimeur du village, M. Scrabion.

Quelle ne fut pas la stupéfaction de M. Scrabion quand le chevalier Ata poussa sa porte.

- Bonjour.

- Bonjour Chevalier ! Que puis-je faire pour vous ?

- Je souhaiterais vous aider et si possible écrire dans votre petit journal.

M. Scrabion eut un rictus à peine dissimulé suivi d'un petit rire moqueur.

- Mais mon bon chevalier, votre place n'est pas ici ! Ici, on s'intéresse à l'art des lettres et non au maniement des armes. Vous savez, ces petits bouts de bois forment des mots, puis des phrases qui tracent ensuite les lignes d'un texte bien rédigé. C'est tout un métier qui demande de réelles compétences.

- Je le sais fort bien ... Mais je sens que telle est ma vocation. Pouvez-vous me laissez essayer et vous prouver mon savoir-faire ?

M. Scrabion hésita quelques instants ... Il perçut chez ce jeune chevalier un petit quelque chose de spécial qu'il ne put définir. Il haussa les épaules et répondit :

- Allez, va ! Je vous laisse un mois pour faire vos preuves mais je vous préviens, je n'ai pas d'argent à proposer. Il vous faudra pourtant être présent à la fois pour m'aider et travailler sur vos écrits. Cela vous convient-il ?

- Je suis prêt à relever le défi !

- Je vous propose un petit espace dans mon journal où vous pourrez écrire votre billet d'humeur. Je vous laisse carte blanche. Faites-en bon usage ! Si vous convenez, nous aviserons par la suite si je peux vous proposer quelque chose de mieux. Mais nous verrons ...

- J'essayerai d'être à la hauteur !

Le Chevalier Ata commença sa nouvelle activité dès le lendemain.