Un réveil prodigieux

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J'ai ouvert les yeux et, contrairement à mon petit confort, une lumière blanche m'ébloui et je refermai mes yeux aussi tôt. Autour de moi, j'entendis des bruits de pas pressés, des voix qui hurlaient, je ne sais quoi d'autres et pleins d'autres bruits encore qui m'étaient inconnus. J'ai rouvert plus délicatement mes paupières et au-dessus de moi étaient penché des visages de personnes que je ne connaissais pas.

 - Jeune homme ! Jeune homme ! Vous m'entendez ?

J'ai hoché la tête et je les entendis parler entre eux. Un homme s'approcha et me dit qu'il allait prendre ma tension, vérifier quelques petites choses et après je pourrais, si je le souhaitais, recevoir de la visite. Il souria puis fit ses vérifications.

D'après lui, ma tension était normale et que je ne devais, logiquement, avoir aucunes séquelles. Il attrapa un papier et commença à parler.

 - Avant tout de chose monsieur, comment allez-vous ?

 - B...bien.

 - Excellent. Ressentez-vous une douleur à un endroit de votre corps ?

 - Non... Enfin, je crois.

 - Mmmhmm... Avez-vous à me voir parfaitement ou bien tout court ?

 - Oui..

 - M'entendez-vous parfaitement ?

 - Oui..

 - Arrivez-vous à bouger ?

Je du déplacer mes bras, ma tête et tout le bas de mon corps. Ce n'est que quand il fallut marcher que la personne remarqua que j'avais du mal à me réhabituer à me déplacer.

 - Ne vous inquiétez pas, dit-il en voyant mes yeux embrumer, c'est tout à fait normal. Vous venez de sortir d'un comas de 6 mois, alors il est tout à fait normal que vous devriez attendre avant d'avoir à nouveau une excellente stabilité.

 - D'accord monsieur..

 - Bien, vous rappelez-vous de quelque chose ?

 - Non...

 - Vous souvenez-vous de certains visages ?

Il me donna des images dont tous m'étaient inconnus. Il y avait quelques femmes, des hommes et une jeune fille. Je ne les connaisais pas.

 - Je ne connais personne dans ses images.

 - Ahhh....je...hm.... Monsieur, comment vous appelez-vous ?

 - Hein ? Euh... De quoi ?

 - Votre Nom.

 - Mon nom ?

Il me regardais droit dans les yeux et semblait attendre mais dans son regard on pouvait dicerner une petite tristesse. J'ai essayé de me souvenir de mon nom mais je ne trouvais pas. Comme si je n'en avais jamais eu.

 - Je... Je ne me souviens pas..

L'homme resta silencieux avant de me dire de ne pas bouger et sortit. J'attendais. Quoi ? Je ne sais pas. Peut-être la venue d'Asmodée et de Raphaël comme ils me l'avaient promis. Le retour de cet homme, le petit brun, qui m'annoncera que je n'ai rien de grave. Mais au plus profond de moi, j'avais le ressentiment que rien n'allait, que je n'étais pas complet, qu'il me manquait quelque chose. Je voulais savoir quoi mais rien ne me venait à l'esprit.

Je me suis recroquevillé sur moi-même, me mettant en position fœtale. J'avais envie de pleurer mais je ne savais pas pourquoi. Je suis resté dans cette position, ne bougeant pas. Je ne voulais plus voir la réalité donc je me construisais un mur entre elle et moi. Je me suis imaginé qu'Asmodée et Raphaël viendrait, me disant que je rêvais, que rien de tout ça était réel... Et pourtant, je savais au plus profond de moi que tout ce que je vivais était la réalité. Alors peut-être que le démon et l'Archange étaient juste des personnes de mon rêve et qu'ils n'existaient pas.

Le brun revînt, mais pas seul. Un homme et une femme l'accompagnaient, leurs yeux gonflés et rouges. Ils me regardaient comme si on se connaissait mais à mes yeux, ce sont des inconnus. L'homme qui avait été présent à mon réveil alla s'asseoir et observa ce qui allait se dérouler, des feuilles dans ses mains.

J'ai tourné mon regard vers les deux personnes qui me regardaient avec des sourires mais dont leurs yeux n'exprimaient que de la peine et du désespoir. L'homme se racla la gorge mais détourna les yeux en jouant avec les manches de son pull. La femme elle continuait de me regarder et pleura encore plus fort. Finalement elle s'approcha et ouvrit sa bouche pour enfin me parler.

 - Je...Nous... Nous avons eu si peur ton père et moi que tu ne te réveille jamais et qu'ils finissent par te débrancher, articula-t-elle entre un sanglot étouffé. Mon chéri... Tu nous a tellement manqué !

Elle se jeta à mon cou, me serrant mais j'étais indifférent à ce qu'elle m'avait dit. J'avais compris que j'étais, selon eux, leur fils. Mais pour moi, je n'en avais pas l'impression, ni le ressenti.

Le monsieur qui s'occupait de moi au départ toussota et attira notre entière attention. Il se leva et s'approcha de mes soit-disant " parents " et leur demanda de sortir. Ils le firent et alors que la porte se refermait derrière eux, la femme me regarda une dernière fois en souriant, la trace de ses larmes perceptible sur sa peau.

 - Bien, d'après mes observations et mon analyse, je peux vous annoncer immédiatement la couleur. Monsieur, vous êtes amnésique.

Mon coeur loupa un battement, ses mots me semblaient être mensongers et pourtant, tout concordaient. Je ne connais pas mon propre nom, je ne reconnaissais personne. Tout étaient si clairs. Cette chambre d'hôpital... Et si Asmodée et Raphaël n'étaient que des illusions ? Mais alors pourquoi m'avoir fait cette promesse si ils n'existaient pas...

 - Je comprends que ce soit un choc, reprit l'homme, mais étant aide-soignant, je me dois de vous soutenir et de faire de mon mieux pour que vous vous réadaptiez à la vie courante. Alors si vous avez besoin d'aide, faîtes le moi savoir.

Il m'adressa un sourire et s'en alla, me laissant de nouveau seul dans cette pièce qui me semblait à la fois si petite et si grande pour moi. Je me suis allongé, fermant mes yeux et espérant qu'en le faisant, je verrais le Démon et l'Archange. Ils commençaient à me manquer, enfin, depuis mon réveil.

J'ai ouvert difficilement les yeux, voulant me rendormir mais la fatigue m'avait quitté. Je me suis redressé, mes yeux s'habituant à l'obscurité de ma chambre d'hôpital. Les souvenirs de ce qu'il s'était déroulé ici me revinrent et j'ai replongé dans mes pensées.

 - Eh bah, je pensais pas que la vie ne t'intéressait pas ! Bien, alors je peux t'emmener avec moi ?

J'ai levé mes yeux en direction de la voix et un sourire se colla sur mes lèvres quand je reconnus Asmodée, assis sur le bord de mon lit. Il me souriait et se yeux rouges restaient ancrés dans les miens. Une autre personne se racla la gorge, s'attirant le râlement du Démon.

 - Asmodée laisse-le. Il a appris qu'il était amnésique, logique que pour le moment qu'il soit dans cet état. Les Démons sont vraiment incorrigibles et ignorants, siffla Raphaël.

L'Archange appuyé contre un mur jeta sa tête en arrière, ses bijoux tintant à travers la pièce. Asmodéegriça des dents alors qu'un sentiment de bonheur m'envahissait. Ils existaient vraiment, ils n'étaient pas une illusion.

 - Excusez-moi, articulais-je en m'attirant les regards des deux rivaux, est-ce que vous viendrez me voir souvent ici ? Pas que le soir, argumentais-je alors que le Démon levait les yeux au ciel.

 - Petit, pour le moment on attend de pouvoir te rendre visite mais étant donné que nous n'avons pas fait partis de ton entourage avant ton coma, les choses sont compliqués. On essayera mais je ne te garantis rien, répondit l'Archange qui regarda, pour une fois, Asmodée sans aucune haine. Même le Démon est d'accord avec moi. Je te promets qu'on tentera de venir en pleine journée mais on ne sais pas si ça marchera.

 - En attendant, moi, j'ai un cadeau pour ton retour parmis les mortels ! s'exclama le Démon comme un enfant, me tendant une petite boîte. Allez allez, ouvre-la !

J'ai attrapé son cadeau, ses yeux brillant de joie et d'exitation. Raphaël s'approcha par curiosité, presque étonné que le Démon se montre aussi attentioné à mon égard. En ouvrant la boîte, je fus surpris et heureux de voir une chaîne avec en son centre, une pierre rouge, brillante. Asmodée se balançait d'avant en arrière, un sourire enfantin sur ses lèvres. L'Archange siffla d'émerveillement puis se ravisa, marmonant des mots incompréhensible.

 - Jaloux, commenta Asmodée en m'aidant à mettre mon cadeau autour du cou. Mon cher client, ce collier contient une partie de mon aura, t'assurant ma protection. Et...hum... Comme ça je pourrais aussi savoir où tu es... Au cas où tu serais en danger hein ! Crois pas de choses bizarres, m'expliqua-t-il.

 - Moi aussi j'ai un cadeau, commença Raphaël. Je préviens juste, moi au moins il n'est pas exagéré.

Raphaël fixa sévèrement Asmodée qui mima une tête étonné alors qu'un sourire coupable était clairement distinct. L'Archange me tendit un de ses bracelets en or, le plus élégant de tous. Des gravures étaient gravés mais je me doutais bien que ce n'était pas juste de la décoration.

 - Ce bracelet t'accorde la protection de Dieu, mais aussi la mienne. Il te protégera des dangers que tu pourrais rencontrer. Mais sache une chose, fait un péché, le bracelet se retirera et reviendra à mon poignet.

J'ai hoché la tête, enfilant le bracelet d'or de l'Archange. Les deux me regardaient, grimançant de voir leur deux artefacts servir aussi bien à l'un, qu'à l'autre.

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