Blog : Le Journal (pas) intime de Max. Post n° 6 : Rencontre du deuxième type

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Quelle journée…. de DINGUE ! Je ne sais même pas par où commencer… et je me pose des questions sur ma santé mentale… Et pourtant…. c’est bien vrai… Il est là. Dans mon salon.
Bon… Reprenons par le début. Tout d’abord, il y a eu cet accident, dans le métro. C’était horrible. J’ai bien cru que j’allais mourir… J’étais tranquille, en route vers Hyde Park, comme je vous l’avais dit. J’étais content, j’allais mieux, et j’allais me changer les idées. Et puis comme ça, d’un coup, une explosion, et la rame a commencé à se renverser sur le côté. Je me suis cogné violemment puis plus rien. Le noir complet. Je me suis réveillé quelques heures plus tard, à l’hôpital. Le médecin m’a dit que j’avais eu beaucoup de chance, je m’en sors avec une légère commotion. Ils m’ont gardé pour la nuit, histoire d’être sûr que tout allait bien, puis j’ai pu rentrer chez moi ce matin.
Là, on s’approche du moment le plus dingue de la journée. C’est sûr, vous n’allez pas me croire, mais tant pis. Je dois écrire tout ça. Pour ma propre santé mentale…
Pour retourner chez moi, il m’arrive de prendre un raccourci à travers la gare de Stratford. Stratford est un important hub de transport à Newham. Il s’agit notamment d’une gare de métro, d’une gare ferroviaire desservie par des trains de banlieue, ainsi que d’une gare routière. Cette gare est située à proximité du centre commercial Westfield Stratford City, et aussi près de chez moi.
J’étais donc en train de traverser cette gare avec un mal de tête horrible, comme si un gigantesque tambour battait dans ma tête, la rendant lourde et douloureuse. En approchant d’un couloir sombre et peu fréquenté, mon attention fut captée par des éclairs verdoyants accompagnés de bruits semblables à des décharges électriques. Intrigué, je me suis approché, ignorant les avertissements que ma raison me criait. Soudain, un bruit sourd suivi d’une voix d’homme, emplie de douleur, m’indiqua qu’un accident venait de se produire. Je me suis dirigé vers la silhouette qui gisait par terre en demandant si tout allait bien (question idiote, oui, je sais). Là, l’homme s’est levé. Il devait faire un bon mètre quatre-vingt cinq, plutôt costaud. Il portait un jean et un sweat dont la capuche était rabattue sur sa tête… Il l’a retirée en se frottant le crâne et là, mon cœur a raté un battement. Ce mec était le portrait craché de Jake. Je veux dire… c’était exactement le Jake que j’avais imaginé en le créant !! La quarantaine, les cheveux bruns, même coiffure… La barbe taillée, style balbo ( moustache et barbe séparées). Ses grands yeux noisettes… Cette cicatrice au-dessus de l’œil gauche… Et surtout… surtout ce tatouage de tête de serpent sur sa main droite, qui terminait avec sa queue dépassant sur le côté gauche de sa nuque… Malgré ses longues manches, je pouvais aisément imaginer où le reste du corps du serpent se trouvait.. J’étais là, la bouche grande ouverte à balbutier « Mais…mais… ». Et lui aussi me dévisageait bizarrement… Il a regardé autour de lui, complètement perdu… Puis il m’a regardé encore…
- Je…a-t-il balbutié… mais on est où, là ??
- A Newham… gare de Stratford…
- Newham ??
- Bah oui Newham… A Londres… Tout va bien, monsieur ? »
Là, il est devenu complètement agité. « Londres !? », répétait-il. « Londres !? Mais c’est pas… c’est pas possible !!!! LONDRES ??? ». Dans une autre circonstance je me serais doucement défilé, parce que le gars avait l’air complètement siphonné… Mais je ne pouvais pas… La ressemblance était trop frappante… J’ai essayé de le calmer.
« Allons… Respirez… Prenez votre temps, ça va aller… Si vous me racontiez ce qui s’est passé…?
- Ce qui s’est passé ? Je voudrais bien savoir, moi, ce qui s’est passé ! J’étais dans la rue près de chez moi, à Los Angeles… LOS ANGELES, aux ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE ! Puis j’ai vu une drôle de lueur verte sur le sol. Je me suis approché et… et la route s’est OUVERTE ! Elle m’a littéralement AVALÉ ! Je suis tombé dedans et je me suis retrouvé…. À LONDRES !??? »
La façon dont je le regardais n’arrangeait pas son état. « Oooh ! a-t-il dit, je vois bien que vous ne me croyez pas… Remarquez, je ne me croirais pas moi-même… Mondieumondieumondieu je suis devenu fou…? ».

Il fallait que je le rassure : »Ecoutez… je vous crois. Vraiment. J’ai vu cette lumière verte dont vous avez parlé… Je vous ai pour ainsi dire vu tomber de ce plafond qui… semble fermé…maintenant… ».
Il m’a regardé intensément « C’est vrai…? Vous me croyez…? ».
« Oui, ai-je répondu. Vous savez… Cette journée est assez folle pour que j’accepte des choses à première vue incompréhensibles…
- Ok…a-t-il marmonné, apparemment soulagé… Puisqu’on est à Londres, il faut que je vois ma soeur…” . Il sortit son téléphone portable de sa poche, mais il était en morceau. On aurait dit qu’il s’était battu avec un marteau. L’homme m’a regardé d’un air tout penaud. Je lui ai dit : “Désolé… J’ai oublié mon téléphone chez moi… Elle vit où, votre sœur ?
- Elle habite… Hampstead…
- Wow, mais c’est à l’autre bout de la ville, ça… Vous avez de quoi prendre le train ou le métro au moins ?
- Heu… des dollars… ».
Ma tête commençait vraiment à me faire souffrir. Et puis, l’allure, la ressemblance de ce mec avec Jake me troublait vraiment… Je voulais rentrer chez moi, mais je voulais aussi l’aider et si possible tirer au clair cette histoire de dingue…
« Ecoutez… Je suis plutôt fauché en ce moment, je ne peux pas vous payer le voyage jusque là-bas… Mais si vous voulez, vous pouvez venir chez moi… Vous téléphonerez à votre sœur, et là, on avisera… ».
Son regard s’est instantanément adouci. Il m’a sourit et m’a dit « Merci. Ça me touche, ce que vous faites. Vraiment.
- Avec plaisir… Au fait, je m’appelle Max.
- Enchanté. Je suis Jacob. Mais appelez-moi Jake. ».
Je n’ai rien dit. J’ai tout fait pour rester stoïque. Mais là, je savais que ma vie avait pris un sacré tournant.

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