Je rentre chez moi, surpris de ce qu’il vient de m’arriver. Je m’assois sur mon clic-clac et ressasse, mains sur mon visage. Je suis passé par tous les sentiments entre hier et ce matin. D’abord la colère, ensuite la stupéfaction et l’étonnement, la peur et enfin l’inquiétude. J’ai eu l’impression de ne plus être maître de mon corps. Je me demande si tout cela est en corrélation avec mon opération…

Je dois cogiter un peu trop, car un frisson parcourt mes pieds, mes jambes, puis vient se glisser dans mon dos. J’ai froid, pensé-je. Je me lève et remarque la lumière verte clignotante de mon Smartphone. Ce n’est que mon téléphone, me dis-je en souriant bêtement de ma frayeur. Je l’attrape et consulte le message en espérant que le laboratoire m’ait lâché la grappe. Mais tout de suite, je lis le nom de l’expéditeur : Stan Telio.

Mon visage s’ouvre un peu plus au monde. Heureusement que les amis sont là, surtout quand ils nous comprennent. Ça me fera du bien de lui parler de mes problèmes, après j’éviterai pour le moment de lui faire savoir pour mon « pouvoir » si c’en est vraiment un. Après tout, je ne sais pas moi-même le pourquoi du comment.

Je reviens au message et comprends qu’il veut discuter d’une chose importante. J’espère que ce n’est pas trop grave. Je cache un petit couteau dans ma poche au cas où. Je n’ai pas envie de revivre l’enfer de ce matin. J’enfile mes chaussures en laissant l’écran de mon téléphone allumé sur ma conversation avec Stan :

« Salut Jack. J’ai besoin de te parler, c’est important. Rejoins-moi dès que tu peux chez moi ».

« J’arrive ».

Je sors de mon studio et progresse vers l’immeuble d’en face.