Épilogue : Les roses du roi

Une minute de lecture

  Le vieux roi entra dans la roseraie, il faisait nuit noire. Les ténèbres, insondables et omniprésentes, ne l'effrayaient plus. Henri Tudor avança d'un pas tranquille, sentant la vieillesse et la maladie quitter son corps. Très vite, il redevint le jeune homme qu'il avait été. Il sourit en devinant la silhouette de la sorcière occupée à sentir le parfum de ses roses blanches. Magnifique, pareille au souvenir de leur première rencontre.

 — Vous êtes maudit, votre lignée va s'éteindre.

  Fit-elle sans se détourner de sa tâche.

 — Je le sais, le monarque anglais n'était ni en colère, ni éploré. Je le sais, comme je sais qu'elle s'éteindra de la plus belle des façons. Car c'est moi le roi maudit.

 — Oui.

  Il lui demanda avec prudence :

  — Que sera-t-elle ?

 — La Reine vierge.

 — Alors tout est pour le mieux, elle aura compris l'importance de vos présents.

 — Et des tiens.

  Le noir fut évincé. Ils virent, au milieu des fleurs, la souveraine Élisabeth s'avancer vers eux sans abîmer le moindre pétale dans ses mouvements. Dans ses mains, les roses du roi. Six, sublimes, intactes, qu'elle déposa sur une tombe. Celle de son père, le roi Henri Tudor. Tout à coup, la vie d'Henri défila devant ses yeux : sa jeunesse teintée de gloire, ses amours, ses échecs et ses blessures.

  L'ombre et la lumière, grandeur et décadence.

FIN

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