L'empire

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Thème : aventure

Mots imposés : charette, sang, cheval, traversée, porc, sel

Sur les routes cahoteuses de l'empire, Ydrian conduisait sa charette remplie du fruit de ses récoltes qu'il allait tenter de vendre tout à l'heure au marché. Deux fois par semaine, il faisait le chemin jusqu'au village le plus proche de son exploitation à environ une vingtaine de kilomètres, Charetreux. De père en fils depuis maintenant quatre générations, ils participaient au marché, ils habitaient ou avaient tous habité cette vieille ferme où le vent sifflait par intermittence à travers des interstices invisibles. Trois générations avant Ydrian avaient utilisé cette charette, emprunté cette route jamais pavée malgré les promesses de l'empereur. Ydrian la connaissait par coeur, il aimait l'arpenter.

Aujourd'hui, le soleil brillait, la brise légère ne faisait pas tanguer la cariole. Il vit au loin l'élevage de porcs de son ami Marcuss. D'habitude, à cette heure, ils auraient dû être dehors, pourtant rien de bougeait. Intrigué, Ydrian décida de rendre visite à son ami, quelques instants, se dit-il, pour se rassurer. Devant la maisonnette de Marcuss, Ydrian sauta de sa charette, s'avança tranquillement en appelant son ami. Il s'arrêta subitement en appercevant un porc le corps entouré de sang. Alerte, Ydrian s'approcha de la maison sans entendre le moindre bruit. Arrivé au niveau de la fenêtre qui donnait sur la cuisine, il vit le désordre qui régnait à l'intérieur. Prenant son courage à deux mains Ydrian entra, parcourut chaque pièces jusqu'à trouver son ami, allongé au pied de son lit, il avaitdû être surpris dans son sommeil. Ydrian approcha son visage de celui de Marcuss espérant détecter un souffle. Il sentit doucement contre son oreille l'expiration de son ami. Rassuré, Ydrian examina les plaies, deux d'entre elles semblaient surperficielles, mais la dernière entaille était plus profonde et le sang coulait encore. Affolé, Ydrian tenta de parler à son ami, qui resta desespérement inconscient. Alors il se leva, court jusqu'à sa charette, détacha son cheval à toute vitesse et monta à cru, porté par l'espoir de ramener à temps un médecin pour soigner son ami.

Pour arriver plus rapidement au village, il fallait passer à travers champs. Or, la traversée s'avéra plus ardue qu'Ydrian ne l'avait imaginé, son cheval n'était plus tout jeune et manquait régulièrement de tomber ou de se prendre les pattes dans les racines. Poussant au triple galot sa monture déjà épuisée, il fallut deux bonnes heures à Ydrian pour atteindre le logement du médecin. Il frappa à sa porte plusieurs coups paniqués, jusqu'à ce que le viel homme lui ouvre la porte. Alors, Ydrian balbutia :

- Marcuss, il est blessé, chez lui, et ses porcs, ils sont morts.

Avec un calme placide, le médecin lui demanda :

-Respire-t-il encore ?

- Oui ! J'ai vérifié ! Il faut que vous me suiviez au plus vite !

Ydrian tira sur le bras du médecin pour l'enjoindre à le suivre mais celui-ci résista.

- Doucement jeune homme, il ne me servirait à rien d'aller là-bas sans mon matériel, je ne pourrais pas le sauver. Suis-moi, je vais réunir ce dont j'ai besoin.

Ydrian entra, suivit l'homme dans sa maison, jusqu'à la pièce où il recevait habituellement ses patients. Incapable de tenir en place, Ydrian sautillait d'un pied sur l'autre, si bien que le docteur lui demanda de le laisser préparer son sac en paix et d'aller chercher dans l'épicerie d'à côté un sachet de sel. Ydrian courut au-dehors de l'habitation et se rua sur la petite échoppe, demandant à tout-va un sachet de sel que la propriétaire lui tendit, visiblement un peu éffrayée par sa précipitation. Ydrian laissa une pièce sur le comptoir et repartit chez le médecin qu'il trouva sur le pas de la porte.

-Voilà votre sel, pouvons-nous partir maintenant ?

Le docteur hocha la tête et grimpa sur son propre cheval suivant Ydrian à travers champs jusqu'à la ferme de Marcuss. Là-bas, le médecin entra et se dirigea à la suite d'Ydrian jusque dans la chambre. Tous deux s'agenouillèrent auprès de l'éleveur, puis le médecin secoua la tête.

-C'est trop tard, je ne peux plus rien pour le sauver, son âme s'en ai allé, c'est maintenant le prêtre qu'il faut prévenir.

-Mais, et le sel, il ne pourrait pas vous servir ?

- Non, je voulais seulement que tu me laisses un peu de place. Maintenant, remonte à cheval et retourne au village prévenir le prêtre. Averti aussi les miliciens qui doivent se trouver au bar à cette heure- ci, je pense que ton ami a été assassiné.

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