Chapitre 54 - Marielle

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Depuis notre voyage de noce interrompu, entre moi et Mick’ c’est très tendu. Je refuse d’être qu’une mère au foyer et il ne le supporte pas.

- Tu viens avec nous ? Dis-je

- Non, je ne voudrais pas décider à ta place pour des cahiers et des stylos. Me lâche-t-il avec un regard noir.

- Ok, je vais faire mon travail de mère alors et toi bien sur ne fais rien.

- Rien ? Si tu peux aller faire tes courses sans te poser la moindre question sur les prix, c’est parce que je taf ! C’est pas avec ton salaire de petite éduc’ que tu pourrais lui payer tout ce qu’elle désire !

- L’argent toujours l’argent Mick’ ! J’ai vécu sans toi avec Jennie je te rappelle, j’ai jamais eu besoin de ton salaire pour vivre ! Par contre toi, tu n’es même pas capable de passer un coup de balai.

- C’est dans ton cul qu’il va atterrir le balai si tu continues à me souler.

- Ah oui voilà après l’argent, le sexe. T’as pas changé, t’es toujours un mac.

Il bondit sur ses jambes.

- Je n’ai jamais été un mac ! Je les ai toujours respectés !

- Et Elena alors ?

- T’es en train de dire que ta pote est une pute ?

- Non, toi tu l’as traité comme ça.

- On en vient à ressasser le passé alors ? Pourquoi tu m’as épousé si je ne suis qu’un PUTAIN DE MAC alors !

- Arrête d’hurler, tu fais peur aux petites. Dis-je en posant ma main sur mon ventre et pose mes yeux sur Jennie spectatrice malgré elle de notre dispute.

Il nous regarde et prend la porte. Comme d’habitude Mick’ fuit.

- Jennie on y va ma puce.

Nous partons faire les courses de la rentrée scolaire toutes les deux. Elle doit sentir que je suis un peu à cran car elle ne réclame rien et accepte tout sans rechigner. Je paye ses fournitures puis on va rejoindre la sortie du centre commercial. Alors qu’on longe les magasins, mes frères me sautent presque dessus.

- Qu’est ce que vous faites là ? Dis-je

- On fait les courses pour l’école.

Je lève ma tête et mon regard se pose sur elle.

- Bonjour Marielle.

- Bonjour maman.

Elle est au bord des larmes mais moi ça ne me touche pas. Elle regarde Jennie et sourit.

- Bonjour Jennie, je suis la maman de ta maman, ta grand-mère. Tu es vraiment très jolie.

- Merci. Répond Jennie.

Ma mère me regarde et ses larmes roulent sur ses joues.

- Elle est magnifique. Dit-elle

- Ouais, et dire que tu aurais voulu qu’elle ne naisse pas.

- Oh Marielle, c’était si compliqué, t’étais si jeune. Me pardonneras-tu un jour ?

- Non.

Un froid se met entre moi et ma mère mais une petite fille vient briser la glace.

- Maman !!! Maman !!!

Elle saute dans les bras de ma mère, je ne savais pas qu’elle avait eu un autre enfant, mes frères savent que je ne veux pas entendre parler de tout ce qui touche ma mère. La ressemble avec Jennie est frappante mais une sueur froide me traverse d’un coup.

- Eh ton vieux père ne court plus aussi vite. Oh… bonjour Marielle.

J’ai l’impression que l’air s’est raréfié, que le ciel me tombe dessus et je n’arrive pas à croire ce que je suis en train de voir.

- Marielle, je te présente ta demi sœur Katy et Henri, mon mari, ton ancien proviseur si tu te rappelles.

Comment je pourrais l’oublier. Il a le même sourire malsain et j’ai la nausée qui monte. Il me regarde puis ses yeux se posent sur Jennie que je place derrière moi.

- Tu vois que notre fille tient de moi, t’as vu la ressemblance avec Jennie. Dit ma mère fièrement.

- Ouais, c’est…dingue. Dit-il avec ce sourire qui me donne envie de fuir.

- Je…je dois y aller. Dis-je

- Oh Marielle, s’il te plait, reste un peu, j’aimerais connaître ma petite-fille, et te retrouver. Me lance ma mère

- Fallait y penser avant. Je dois partir, bonne journée. Dis-je en mettant de la distance le plus possible entre eux et moi.

- Maman pourquoi tu pleurs ? Me demande Jennie

- Pour rien, on rentre. Monte dans la voiture.

Elle me regarde alors que je frissonne.

- Je peux t’aider si tu veux. Dit-elle

- Non tu montes ! Obéis !

- Pourquoi tu me cries dessus ?

- Arrête de poser des questions !!! Attache-toi !!!

Je referme la portière pour la protéger du monde extérieur, trop hostile. Je range mes courses aussi vite que je peux pour vite partir d’ici.

- Tu t’es sauvée bien vite ma jolie. C’est une habitude chez toi.

Oh non, pitié faites que ça soit un cauchemar. Je n’ose pas me retourner, priant pour qu’il parte mais quand ses mains se posent sur mes hanches, je le repousse aussi violemment que possible.

- Du calme. Je veux juste te demander de laisser ta mère voir la petite, elle souffre beaucoup de votre déchirement.

Je n’ai pas de mot pour cet homme qui pose ses yeux sur mon ventre.

- Ecoute, j’aimerais qu’on s’entende. Dit-il

- Non.

Il ricane comme s’il savait ma réaction.

- Allons Marielle, je ne te demande pas grand-chose, il est normal que ta mère connaisse sa petite fille.

- Jamais de la vie !

Mais il ne m’écoute pas, son regard devient sombre et il se redresse devenant autoritaire. Il me regarde de la tête au pied et mon corps tremble.

- Je pense qu’on va devoir discuter toi et moi, me lance t’il.

- Non.

- Si Marielle.

Mon cœur bat si vite que j’ai l’impression qu’il va sortir de mon corps.

- Laissez-moi tranquille.

- Demain, tu déposeras la petite chez ta mère pour l’après midi, et toi et moi on discutera à mon bureau. Tu la déposes vers 14h, et tu viens me rejoindre à l’université.

Je fais non de la tête alors que tout mon corps est sous la peur. Il s’approche de moi et je regarde autour si y a ma mère ou mes frères mais nous sommes seuls, il a du les laisser au centre commercial.

- Je me vois alors dans l’obligation de faire un test de paternité, comme ça je n’aurais plus besoin de ton accord.

- Non !!!

- Et vu la ressemblance de nos deux filles, il n’y aucun doute sur ma paternité. On va devoir discuter de tout ça Marielle.

Mon cœur passe du chaud au froid glaciale. Je n’arrive pas à dire le moindre mot tellement je suis pétrifiée. Lui devient plus autoritaire et je me replonge 7 ans en arrière.

- Bien, tu vas faire exactement ce que je vais te dire Marielle, sinon…je vais faire jouer mes droits, te retirer la garde de ta fille et surement du futur enfant que tu portes car…t’es une mère très fragile d’après ce que ma dit ta mère, t’es partie dans un foyer et…tu vis avec un dealer…ce n’est pas très sain pour des enfants.

- Vous n’avez pas le droit !!!

- J’ai absolument tous les droits ma jolie. Obéis-moi, où je t’assure que ça sera moi qui vais récupérer notre fille.

- Ce n’est pas vous son père ! Vous n’êtes rien !!!

- Je vais devenir tout ne t’en fais pas pour ça.

- Mick’ vous…

- Oh, ton cher mari, finira derrière les barreaux, bien à sa place si tu le mêle à ça. Tu le connais, il ne sait pas contrôler sa colère, si jamais il me touche, je l’enverrai droit en prison. Alors demain, 14h chez ta mère et on se retrouve à mon bureau. Bien sur ça reste entre nous.

Je le regarde alors que les larmes coulent sur ma joue.

- Ne t’amuse pas à me défier Marielle, si j’ai été gentil avec toi jusque là, je peux devenir bien plus méchant. Pense à tes enfants, sois digne d’être une mère.

Il s’éloigne de moi après un sourire malsain et je rentre le reste de mes courses en pleurant. J’essuie mes larmes et rentre chez moi. Mick’ est là et sa colère à l’air d’être passée.

- Qu’est ce qui se passe ? Me demande Mick’ en me voyant.

- Rien.

- Bébé, dis moi qu’est ce qui ne va pas, t’es toute pale et…putain tu trembles. Viens t’allonger, je vais m’occuper des courses avec Jennie t’inquiète.

Je me pose sur le canapé et j’entends Jennie discuter avec Mick’.

- On a vu la maman de maman,

Mick’ me regarde et je ravale mon envie de tout lui raconter.

- Elle était au supermarché. Dis-je

- Ok, je comprends mieux ton état.

Il vient s’asseoir à coté de moi et je me jette dans ses bras.

- Bébé, je suis là, ça va aller.

- Elle veut voir Jennie.

- Elle en a le droit Marielle.

Je regarde Mick’ qui serre les dents.

- Les grands-parents ont des droits sur leurs petits enfants, si elle veut faire jouer ses droits, on n’aura pas le choix que de lui donner.

- Mais elle n’est rien pour Jennie !!!

- Aux yeux de la loi si.

- Comment tu sais tout ça Mick’ ?

Il ricane.

- Parce qu’elle me la déjà balancé dans la gueule quand je suis allée la voir pour avoir les jumeaux auprès de nous pour le mariage.

- Pourquoi on devrait respecter la loi Mick’ ! T’as pas toujours été réglo, alors pourquoi…

- Parce qu’on n’a aucune chance là face à la justice Marielle, parfois on n’a pas le choix et crois moi ça me fait vraiment chier ! Elle veut la voir quand ?

Je serre les dents mais je n’ai pas le choix.

- 14h demain.

- J’irai la déposer, t’es pas obligée comme ça de voir ta daronne.

- Non c’est bon ça va aller, de toute façon je ne pourrais pas la fuir toute ma vie si elle a contact avec les enfants. Dis-je en soupirant pour reprendre un peu d’air entre 2 sanglots.

Je suis tellement anxieuse que je n’arrive pas à dormir alors je me lève et vais chercher sur internet des infos sur les droits à la paternité. Depuis 2 ans, les tests de paternité sont en vente libre dans les pharmacies et aux yeux de la loi c’est suffisant pour obtenir des droits sur un enfant. Je peux même avoir une amende et de la prison, d’avoir caché l’existence de Jennie à son géniteur. Sans parler des dommages et intérêts que je lui devrais.

- Déjà debout bébé ? Me lance Mick’

Je referme vite les onglets, je vide l’historique et vais me lover contre mon mari. S’il apprend que Gramont veut s’approcher de Jennie, je redoute le pire. Il le tuera comme il a tué Tony c’est une certitude et si Gramont est encore en vie c’est que Mick’ n’a pas trouvé de solution pour s’en débarrasser sans prendre de risque. Si Mick’ part en prison ça sera pour quelques décennies, je dois parler avec Gramont et trouver un arrangement.

- T’angoisse ? Me demande-t-il

- Ouais.

- Ça va aller, Jennie à l’air partante pour aller chez ta mère, donc c’est déjà une bonne chose.

Je ne peux pas lui répondre, je n’angoisse pas de mettre Jennie chez ma mère, j’angoisse de devoir m’entretenir avec le géniteur de Jennie, qui est aussi mon beau-père et qui veut faire de ma vie un enfer.

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