Douceurs de Sibérie

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Léo, 10 décembre, 10h25, quelque part en Sibérie, Russie:

En ouvrant les yeux, je remarquais le lit dans lequel j’étais et la lumière qui me paraissait aveuglante. Ma tête me faisait atrocement souffrir, j’avais la nausée et ma vision était trouble et semblait valser. Au bout de quelques minutes, je suis parvenu à me mettre assis sur le bord de mon lit. Mais au moment de poser les pieds par terre, une violente douleur me paralysa. J’hurlais à la mort et un homme plutôt rond et costaud arriva et crier quelque chose dans une langue que je ne reconnaissais pas, probablement du russe. Une femme arriva avec un plateau dans les mains. Elle le posa sur la table de chevet et je remarquais un bol de soupe fumant ainsi qu’une sorte de gâteau blanc à côté. Elle avait un visage doux, accueillant et sympathique.

- Tu es enfin réveillé ? J’espère que nous avons bien pris soin de toi avec mon mari.

-Je vous remercie, dis-je. Mais que m’est-il arrivé ?

- Il y a dix jours environ, un petit avion a percuté les sapins de la montagne a côté. Nous avons vu de la fumée, mon mari étant garde-chasse, nous sommes arrivés rapidement. On t’a trouvé avec une fille allongée dans la neige, tu avais la jambe cassée et elle, son bras. On a retrouvé le pilote mais malheureusement...

-Je comprends. Du coup, est ce que Léanne va bien ? demandais-je.

-Alors, elle se nomme Léanne. Ella refusé de nous parler tant que tu n’étais pas réveillé. Elle a un sacré caractère. Au fait je me nomme Svetlana et mon mari Anton. Nous sommes ravis de faire votre connaissance.

-Nous aussi. Vous parlez très bien anglais pour une russe contrairement à votre mari.

-Bien entendu car j’enseigne l’anglais en ligne. J’étais titulaire à l’université de Moscou il y a quelques années.

Elle m’aida ensuite à me lever et à me déplacer, je soufrai et elle me rassura en disant que c’était normal mais que la douleur s’atténuerait bientôt. Elle m’emmena jusqu’à la chambre d’en face et je vis Léanne assise en tailleur sur son lit en train d’écrire dans un carnet.

-Je ne vous parlerais pas tant que le garçon ne sera pas là, dit-elle en gardant la tête baissée.

- C’est dommage, j’aurais bien aimé discuter avec toi, lui répondis-je

Sur ce, elle lâcha son carnet et me serra contre elle. Elle m’avoua qu’elle avait eu peur de m’avoir perdu et que c’était une mauvaise idée d’être venus en Russie. De plus, elle me dit qu’elle avait pu joindre Thomas et Marc, avec le téléphone fixe de Svetlana, en les rassurant car Thomas était prêt à tout retourner pour la retrouver s’il nous arrivait quelque chose. Autre information, et pas des moindres, ils avaient retrouvé Mary. Enfin, ils étaient tombés sur elle et ils avaient revus Felipe Galilei. Il n’y avait que des bonnes nouvelles. Nous n’avions pas encore pu joindre Arthur et Liz mais ils savaient que nous devions tous nous rejoindre à Rome le 14 décembre, à 16h devant le musée Léonard de Vinci sur la Piazza del Popolo (se situant à côté de l’église de Sainte Marie que Thomas voulait visiter après avoir lu un livre de Dan Brown).

Pour être sûr d’arriver à nos temps, nous devions partir le lendemain. Dans son infini gentillesse, Svetlana, nous proposa de nous amener en voiture jusqu’à Moscou. Nous acceptâmes avec grand plaisir. Le lendemain matin, elle me prêta des béquilles et nous sommes partis. Le trajet pour Moscou fut très long et je dormis souvent. Léanne et Svetlana discutaient allégrement. En arrivant à l’aéroport, nous nous sommes pris dans les bras. Nous lui étions énormément reconnaissant car elle nous avait sauvé. Nous sommes montés dans l’avion, direct jusqu’à Rome et j’en profitais pour parler à Léanne, de la vision que j’avais eu avec Léonard de Vinci, de ses conseils et de sa gentillesse envers moi.

- Tu veux dire que tu t’es retrouvé dans son atelier, mais juste lui et toi ? C’est étrange tout de même que son assistant Salai ne pouvait pas te voir, me dit Léanne.

- Je ne sais pas trop pourquoi, mais il m’a avoué que l’art de la peinture était le plus puissant, qu’il servait à fusionner la réalité et l’imaginaire. Je pense que notre pouvoir serait probablement de créer des rêves ou de dessiner des choses qui pourrait prendre vie. Il n’y a qu’un moyen de le vérifier.

Léanne sortit son carnet à dessin de son sac, avec ses crayons et elle entama un dessin d’un gâteau car elle avait faim (cela n’était pas étonnant de sa part). Elle se concentra longuement dessus et lorsqu’elle termina son dessin, elle ferma d’un coup le carnet. Rien ne se passa malheureusement, du moins pas dans l’immédiat. Une minute plus tard, une douce fumée verte s’en échappa, fort heureusement, elle ne se propagea pas trop et lorsqu’elle se dissipa, une part de gâteau au chocolat se trouvait là-dessus. Nous étions bouche bée, Léanne ne perdit pas le nord et se précipita pour le manger et visiblement il avait l’air bon.

Nous avions nous aussi un pouvoir, tout comme les musiciens. Les choses devenaient très intéressantes. Si chacun d’entre nous parvenait à découvrir son pouvoir, à l’exploiter et à le maitriser, nous n’aurions plus aucune raison d’avoir peur du professeur Casenine et du Centre. Nous pourrions avoir véritablement une solution durable pour le contrer et qui sait, être libre. Je ne souhaitais qu'une chose, c'était de rentrer à Bâton rouge avec Mary, revoir mes parents et mon chien. Nous avons parlé pendant tout le vol avec Léanne de ce que l'on espérait de nos pouvoirs, de l'avenir et de tout en général. Tandis que nous parlions de cela, à des milliers de mètres en dessous de nous, Svetlana rentrait chez elle, en arrivant elle se gara à côté de la jeep de son mari.

-Ca y est, ils ont pris l'avion, dit-elle.

-Tant mieux, répondit son mari dans un parfait anglais.

-Je te félicite pour ton russe, tu l'avais bien travaillé

-Plusieurs mois de travail, et le tour était joué. Tu penses qu'ils se doutent que nous travaillons pour le Centre ?

-Il n'y a aucune chance. Nous avions pris les dispositions nécessaires. De plus, l'émetteur que j'ai placé dans le bras de Léo fonctionnera parfaitement. Nous pourrons ainsi envoyer sa position au Chef. Tout de même, il était persuadé que deux personnes viendraient ici, ce n’est pas le boss pour rien mon chéri.

-Tu l'as dit. Maintenant que la mission est finie on va pouvoir rentrer chez nous, tous les deux.

-Oui, allons y.

Ils firent leurs bagages, et avant de partir, Svetlana enflamma toute la maison de bois pour éviter de laisser la moindre trace de leur passage. Elle avait l’habitude de faire cela, après tout, elle devait faire honneur à son métier.

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