Le déménagement

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Liz,29 Novembre, chez John Casenine, 9h50:

Bon, ben on dort mieux chez John que je ne l’imaginais. Le professeur avait un petit appart à côté de la gare et j’avais eu peur d’entendre le train toutes les vingt minutes. Pourtant, avec Arthur on fut surpris de ne rien entendre. L’isolation phonique était excellente. Après une bonne nuit de sommeil, John nous avait laissé de quoi déjeuner et avait lavé nos vêtements sales. Il avait laissé un mot prévenant qu’il était parti à l’Université et qu’il nous souhaitait bonne chance.

Nous avons pris notre petit déjeuner avec Arthur, nous nous sommes habillés et nous avons appelé Thomas pour les rejoindre. Après une heure de marche dans la ville (dû au mauvais sens de l’orientation d’Arthur), nous nous sommes retrouvés au niveau du Lough, le plan d’eau de la ville, juste à côté des jeux pour enfants (ça c’était mon idée). Il était 11h45 lorsque nous sommes arrivés. Il ne faisait pas très chaud et il y avait pas mal de vent mais au moins il ne pleuvait pas. Marc, Léo, Thomas et Léanne nous attendaient.

-Vous avez pris votre temps, rouspéta Léo, on commençait à avoir froid nous ici.

-Demandez-ça à Arthur, il nous a perdu dans la ville, dis-je en souriant.

-Mon téléphone nous a perdu car il ne trouvait pas l’adresse, répondit-il.

-Bon le plus important, c’est que nous soyons tous là. Marc possède deux voitures donc nous pourrons tous aller au Centre. Marc partira le premier avec Léo et Liz et je les suivrai avec Léanne et Arthur, expliqua Thomas. Léo tu te souviens de la route ?

-Pas de soucis, je guiderai Marc pour y aller. Si on part maintenant, on devrait éviter l’heure de pointe et y arriver d’ici 30min.

-Si tout le monde est d’accord, allons-y, dit Léanne.

Nous sommes tous montés en voiture, et je suis montée à l’arrière. La route était plutôt mal entretenue et la voiture de Marc n’étant pas très récente, je subissais beaucoup d’à-coup à l’arrière. Je profitais du voyage pour observer les paysages irlandais. Tout était vert et légèrement vallonné. Nous sommes arrivés à l’entrée du Centre, encerclé par une barrière mais l’entrée était ouverte ce qui inquiéta Léo. Nous nous sommes garés dans la cour intérieure et peu de temps après l’autre voiture arriva. Tout le monde semblait intrigué par l’absence de gardes. Nous sommes rentrés et l’endroit semblait abandonné depuis un petit moment.

Il y avait de la poussière au sol et des toiles d’araignée au plafond. On déambulait entre les différentes salles vides, les chambres et les espaces réservés au personnel. Enfin nous venions de trouver le bureau de James Casenine mais il était vide, il n’y avait rien, ni papier, ni dossier. Pendant deux longues heures nous avons fouillé le Centre à la recherche du moindre indice ; sans succès. Epuisée, je fus la première à sortir suivi de Léo qui sanglotait. L’absence de Mary l’affectait plus qu’il ne voulait l’admettre. Je ne savais trop quoi faire en les attendant, je me suis donc mis à chanter. C’est la reprise de Sweet Dreams par Marylin Manson. Je sais que ce n’étais pas la version la plus gaie mais bon. J’arrivais au refrain lorsqu’une personne m’interpella.

-Ma p’tite dame, c’est une bien belle chanson que là, me dit l’homme.

-Merci Monsieur.

-Vous savez j’vous entendais depuis mon champ, j’étais en train de planter des navets puis j’ai suivi la chansonnette comme on dit. Au fait, moi c’est Getno.

-Enchanté Getno, je m’appelle Liz. Tant que vous êtes là, est ce que vous sauriez par hasard où sont partis tous les gens d’ici ?

-Les scientifiques et les militaires ? Ben, ils ont plié bagage y a deux ou trois semaines. Ils étaient pressés de partir j’vous l’dis pas. Au moins ils feront plus peur à mes bestiaux. Bon j’vous laisse ma p’tite dame. Portez-vous bien, dit-il en partant.

-A qui parlais-tu Liz ? dit Léo en s’approchant de moi

-Un paysan m’avait entendu chanter donc il est venu voir. Il cultive les champs d’à côté et il m’a dit que tous les scientifiques avaient filé il y a deux-trois semaines. Je pense que même lorsque tu t’es réveillé il n’y avait déjà plus personne et comme tu étais déboussolé tu ne t’es rendu compte de rien.

-Ca veut dire que Mary peut se trouver n’importe où… dit-il dépité.

-Ne t’inquiète pas, on va bien trouver quelque chose, lui répondit-je tandis que les autres nous rejoignaient.

-Vous ne devinerez jamais ce que j’ai trouvé, dit fièrement Marc.

-Rien ? dit Léo

-Au contraire dans la salle des artistes, j’ai trouvé une facture d’électricité pour plusieurs bâtiments au nom du père de Mary. Le nouveau Centre doit être l’un d’eux.

-Ca peut être une piste, dit Léanne. Où se trouvent-ils ?

-Il y en a un à Washington, un en plein milieu de la Sibérie, un autre dans la compagne toscane et la dernière dans le bush australien.

-Mais comment savoir lequel est le bon ? demandais-je. Aucun ne se trouve au même endroit.

-James Casenine a besoin de tranquillité et d’éviter d’attirer l’attention donc cela m’étonnerait qu’il se trouve au cœur de la capitale américaine, pensa Thomas.

-Le seul moyen serait de tous les visiter, il faudrait donc se séparer par groupe de deux, énonça Léanne. Je propose que les deux musiciens Arthur et Liz s’occupent du bush australien, Thomas et Marc partiront en Toscane et avec Léo nous nous occuperons de la Sibérie.

-Pourquoi ces duos-là mon cœur ? demanda Thomas.

-Cela m’embête aussi mais s’il y a une possibilité de développer un pouvoir comme Arthur et Liz, alors il faut faires des groupes de talentueux ayant le même don. Puis nous resterons en contact. Cela convient à tout le monde ? termina Léanne.

-Juste simple question. Comment on va payer tout cela ? s’inquiéta Arthur

-Il se trouve que pendant que Marc cherchait des indices, j’ai trouvé le coffre-fort du professeur et avec un peu d’acide trouvé dans son labo, il ne fut pas compliqué de l’ouvrir. Mes chers amis, nous sommes en possession de vingt mille euros, en billet bien sûr, expliqua Thomas.

En entendant la somme, nous étions partagés entre la joie et la surprise. Tout le monde sauf Léo, jusqu’à ce que Marc lui fasse la conversion en dollar. Nous avions convenu de rentrer à Cork , à l’appartement de Marc pour préparer nos affaires et notre plan. Il fallait avertir aussi John Casenine de l’avancée de notre aventure et de nos recherches. Je crois que je me suis endormi en route car il faisait jour en partant mais nuit en arrivant. Léo me regardait en souriant car j’avais bavé dans mon sommeil, quelle classe… Nous sommes tous arrivés chez Marc vers 19h30 et nous nous étions arrêtés prendre des sandwichs. Assis autour de la table, on aurait pu nous prendre pour un groupe d’étudiants préparant un travail en groupe ou révisant pour une évaluation.

Et pourtant non. Marc, Thomas et Léanne parlait logistique pour les différents voyages, Léo était au téléphone avec John Casenine pour tout lui expliquer, enfin une partie et codée car il avait peur d’être écouté je crois. Puis, il y avait Arthur et moi, les deux musiciens, un peu perdu et l’on ne savait pas trop quoi faire pour se rendre utile. La seule certitude c’est que nous partirons pour l’Australie demain. Il faudrait près de trois jours pour rejoindre sa propriété d’Aputula. L’Australie terre de création de groupe mythique comme INXS, Midnight Oil et surtout AC/DC. Le voyage allait être rock, c’est moi qui vous le dis. Après le repas, nous avons installé quelques matelas et nous avons tous dormi ici. En même temps demain nous allions tous être séparé

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