Bienvenue en France

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Je n’en croyais pas mes oreilles, c’était un rêve que je voulais réaliser depuis un long moment déjà. Et puis, comme tout bon habitant de la Louisiane, on a un fort passé avec cette sublime contrée. Mais je n’avais quasiment rien pour y aller. Heureusement pour nous, Mr O’Connely gagnait très bien sa vie. Il avait donné à sa fille assez d’argent pour faire un tour du monde, enfin ce n’était que mon humble avis. Nous avons pris le bus jusqu’à l’aéroport le plus proche le Ryan Field Airport situé à moins de vingt minutes de chez nous. Encore une fois nous avons eu de la chance car un vol devait décoller dans une heure à destination de Paris CDG. Note à moi-même : il faudrait que je me renseigne sur la signification de CDG, encore un mot français qui me semblait inconnu. Nous avons passé les contrôles de sécurité sans encombre puis nous avons enfin embarqué. C’était la première fois que je prenais l’avion et j’étais très nerveux. Mary a tenté de me rassurer et dans un geste de tendresse, a déposé un doux baiser sur mes lèvres. J’ai délicatement fermé les yeux, savourant ce moment, tandis que l’avion prenait de la hauteur et s’élevait au-dessus de ce qui avait été ma ville, mon chez-moi. Dans l’avion, je me suis dit que je pourrais avoir quelques réponses à mes questions, en espérant que Mary voudrait bien y répondre. Je me suis tourne vers elle, prêt à lui poser mes questions.

« -Mary, tant que nous avons le temps. J’aimerais que tu répondes à quelques-unes de mes interrogations.

-Je te félicite, me dit-elle.

-Comment ça ?

-Tu as réussi à tenir jusque-là. Curieux comme tu es, je ne t’en croyais pas capable. Que veux-tu savoir alors ?

-En premier, j’aimerais savoir où nous allons, puis pourquoi et enfin c’est quoi tout ce cirque ?

-On va rendre visite à des amis. Ne t’inquiète pas tu peux leur faire confiance, c’est l’ingénieur et la dessinatrice. Les deux français qui m’ont aidé à fuir aux Etats-Unis. Un jour je te raconterais ma rencontre avec l’ingénieur en Irlande. Donc on doit se rendre dans une petite ville qui se nomme Nancy.

-C’est cool, c’est comme le prénom de ma tante.

-Euh d’accord, fit-elle en m’ignorant. Ils vont nous permettre de nous cacher, du moins un peu puis pour ta dernière question sache que le professeur Casenine va tout faire pour nous retrouver afin de faire des expériences sur nous pour comprendre l’origine de nos talents, mais j’y suis déjà allé et je ne veux plus y retourner, c’était bien trop dur. » Depuis le temps que je connaissais Mary, c’était la première fois que je la voyais pleurer. A ce moment-là, je senti une force grandir en moi, je voulais la protéger. Alors je l’ai serré contre moi et je lui ai promis que personne ne nous séparerait. Jamais. Quelques heures plus tard, l’avion atterrissait à Paris. Nous avons ensuite eu du mal à nous repérer dans cette ville mais après cela nous nous sommes retrouvés à la gare de l’est et nous avons pris en direction de Nancy. Cette petite ville d’une centaine de milliers d’habitant dans l’est de la France. Au moins, il faisait encore beau à cette période de l’année. Lorsque nous sommes enfin arrivés, et que la porte du train s’ouvrit, il y avait un jeune homme, grand qui nous regardait en souriant.

« -Salut Thomas, dit-Mary,

-Salut à vous deux, j’espère que vous avez fait bon voyage. Je vous souhaite la bienvenue à Nancy, nous dit-il en tendant sa main vers moi.

-Merci beaucoup à toi, lui dis-je. Alors comme ça, tu es l’ingénieur ?

-Absolument, me dit-il en me montrant sa main, tatouée par une image d’un engrenage.

-Waouh, il est vraiment classe, lui dis-je.

-Et si tu trouves ça classe, alors attends de rencontrer Léanne, c’est la classe incarnée, me répondit-il avec un sourire.

-Ne l’écoute pas Léo, Thomas est juste amoureux, rajouta Mary.

-Mais fier de l’être, termina-t-il en riant »

On s’est mis à rire tous les trois, juste sur le quai de la gare. Puis on a suivi Thomas dans les rues de la ville. Le centre-ville était plutôt joli, notamment la place Stanislas. Je marchais à côté de Mary et j’ai tenté de lui prendre sa main, mais elle l’éloigna de moi. Elle était visiblement énervée ou gênée, je ne parvenais pas à le savoir. On aurait dit que tout ce qui s’était passé au bal avait disparu de son esprit, vraisemblablement détruit par les évènements qui ont suivi. Mais au moins ici, j’espérais qu’elle serait heureuse, puis Thomas avait l’air de quelqu’un de bien au premier abord. Il ne me restait plus qu’à rencontrer Léanne, la fille qui possédait le même gène que moi, celui du dessin. Enfin, après une dizaine de minutes de marche, il nous a fait entrer dans un café où nous nous sommes installés à une table. Il nous expliqua que Léanne ne tarderait pas, elle devait juste récupérer quelque chose chez elle. Cinq minutes plus tard et un chocolat chaud englouti, (ils sont bien meilleurs ici qu’en Louisiane.), la dessinatrice nous a rejoint. C’est fou mais elle avait des airs de Mary, les cheveux un peu bouclés-frisés bruns avec dans la lumière des reflets qui lui allait vraiment bien.

« -Excusez-moi de mon retard, je devais prendre ma pierre. Le nouveau est là ? demanda Léanne.

-Oui c’est moi, dis-je en me levant et en tendant ma main vers elle. Ravi de faire ta connaissance, je m’appelle Léo.

-Enchantée Léo, je suis heureux de faire la connaissance de l’autre dessinateur ; c’est bien d’avoir un point commun avec une personne, me répondit-elle. »

Lorsque nous nous sommes serré la main, j’ai comme qui dirait basculé dans un autre monde. C’était la même salle blanche que celle que j’avais vu en rêve. Léanne y était aussi, visiblement aussi perdu que moi. Je me suis approché d’elle.

« -Hey Léanne.

-Léo ? Tu es là ? Comment ça se fait que nous ayons atterri ici ?

-En toute honnêteté, je suis aussi perplexe que toi. En revanche, j’ai mal à la main.

-Moi aussi. Regarde-la.

Le tatouage sur ma main était rouge vif, comme si on l’avait brulé.

-Je crois que c’est lorsque nous nous sommes touché la main, on a été comme propulsé ici

-Mais c’est impossible, pourquoi est-ce que cela nous arrive ? Cela ne s’est jamais produit avec Thomas ou toi avec Mary.

-En fait, je crois que c’est parce que nous possédons le même gène. C’est la seule explication possible. En revanche, je n’ai aucune idée de comment cela se fait-il.

-On essayera de voir cela en temps et en heures. Pour le moment, j’aimerais retourner dans notre vrai monde.

-Léanne ?

- Oui Léo ?

-Tu brilles

-C’est marrant Thomas me dit ça tout le temps.

-Nan tu brilles vraiment, plutôt même flamboyante je dirais, dis-je en observant la flamme bleu nuit qui s’échapper d’elle.

-Toi aussi Léo, tu as la même flamme bleutée que moi. »

Cette flamme devenait de plus en plus intense, et elle me forçait à détourner le regard. Au bout d’un moment, une douleur est venue puis elle est rapidement devenue insupportable. Nous étions en train de crier tous les deux quand les deux flammes ont jailli hors de nous et se sont regroupées en une sphère. On les regardait avec Léanne. Cela faisait comme dans le rêve, mais après elle avait explosé mais pas cette fois ci. Elle s’est juste scindée en deux et chacune des flammes a fusé vers nos mains. Quand la lumière s’est éteinte, j’ai remarqué que le tatouage avait changé. Il y avait désormais un œil en dessous du pinceau et du crayon. On s’est regardé un instant avec Léanne, l’instant d’après nous disparaissions

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