Le retour

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- Papi, Papi, tu viens ?

- Quoi ! Qu’est-ce que tu veux ?

- Et la fin de l’histoire, tu me la racontes ?

- Ah ! Oui ! C’est vrai ! Dis-moi ! Est-ce que tu as …

- … lavé mes dents, débarbouillé la figure, fait bisou à tout le monde ! Oui, j’ai fait ! Je suis en pyjama dans mon lit et je t’attends !

- Bon ! Peux-tu me faire le résumé des épisodes précédents ? dit le grand-père.

- Euh ! Un petit garçon dans une maison qui s’occupe de lui, qui lui donne tout ce qu’il veut. Il s’ennuie un peu, je crois ! Un petit oiseau qui lui apporte un crayon magique qui peut faire apparaître des choses en les écrivant simplement. Grâce au crayon, il va en Afrique, risque se faire manger par un lion, joue au football, va à l’école et finit par rentrer chez lui. Voilà !

- C’est rapide mais, c’est ça ! Très bien résumé ! Nous le retrouvons maintenant assis sur son lit à regarder l’écran qui a repris sa place...

- Et le petit oiseau ?

- Ah ! Le petit oiseau ! Te souviens-tu que dans l’empressement du départ, il avait oublié d’écrire « petit oiseau » ?

- Oui, c’est vrai !

- Bon, reprenons l’histoire….

- Ouf ! C’était moins une ! dit l’enfant. Togo a failli me rattraper !

- Oui ! dit l’écran. Il était juste derrière toi !

- Ça me fait de la peine, quand même, mais je ne pouvais pas rester ! Je serais devenu une bête de foire ! Ils m’auraient pris pour un magicien ou un extraterrestre.

- Oui tu as raison ! Mais je crois que tu as oublié quelque chose ou quelqu’un.

- Ah, c’est vrai ! J’ai oublié le petit oiseau ! C’est trop bête ! Comment je vais faire maintenant pour le faire revenir ? Attends, je sais !

L’enfant se mit à écrire « petit oiseau – maison » et attendit mais rien ne se passa. Désespéré, il se mit à pleurer à chaude larme.

- Ne pleure pas ! Je suis sûr qu’il reviendra si tu as besoin de lui. Au fait ! J’aimerais te demander quelque chose.

- Oui ! Quoi donc ?

- Je veux un nom !

- Un nom ? Mais tu ne peux pas avoir de nom, tu es une chose, moi je suis un être humain !

- Ah ! Tu crois ça ! Toi, tu n’avais pas de nom jusqu’à ce que Togo t’en donne un. Tu avais comme moi un numéro d’identification.

- Un numéro d’identification ?

- Oui ! Le mien c’était 90-24-EC, 90 comme le numéro de l’étage, 24 celui de la porte et EC comme écran.

- Et moi ?

- Toi ? Pareil mais à la fin il y avait EF comme enfant.

- Mais pourquoi un numéro ?

- Pour que l’ordinateur central, celui qui s’occupe de toi, de moi, puisse nous retrouver !

- L’ordinateur central, c’est quoi ?

- C’est une machine très intelligente qui réfléchit pour toi et pour tous les gens qui habitent cet immeuble. Il sait ce qu’il te faut et te le donne si tu en as besoin. Mais, il n’y a pas que toi et moi qui avons un numéro, il y a la table, la chaise même tes vêtements ont un numéro. Comme ça l’ordinateur central peut tout contrôler. Par exemple, si un objet est usé ou non conforme …

- Non conforme, qu’est-ce que ça veut dire ?

- Ça veut dire, … Euh ... Et bien ! Regarde cette ampoule au plafond, elle est là pour t’éclairer quand la nuit tombe.

- Oui ! eh bien ?

- Imagine, qu’au lieu de t’éclairer elle se mette à jouer de la musique.

- Oh ! Ce serait rigolo !

- Ben, justement ! L’ordinateur central n’aime pas ce qui est rigolo. Alors, il enverra quelqu’un pour la remplacer. L’ampoule sera jetée à la poubelle.

- C’est triste !

- Alors, tu vois ! Le petit oiseau, le crayon magique, tout ça c’est pas du tout conforme. Toi non plus, tu n’es pas du tout conforme et maintenant même moi je ne le suis plus !

- Que va-t-il se passer ? Quelqu’un va venir me chercher et me jeter à la poubelle ?

- Non ! Ne t’inquiète-pas ! Dès que le petit oiseau est apparu, j’ai envoyé à l’ordinateur central des images de la chambre que j’avais enregistrées. Pour lui tu as passé une journée normale. Mais tu as mis la pagaille dans l’immeuble et ça il a dû vite s’en rendre compte.

- Alors, qu’est-ce qu’on peut faire ?

- Je vais m’en occuper mais je voudrais que tu me donnes un nom ! C’est rigolo, comme tu dis !

- Je ne sais pas moi ! Et toi, tu aurais un nom à proposer ?

- Oui ! « Sky » comme ciel en anglais ! Alors ?

- Va pour Sky !

- Très bien ! Maintenant, le plus urgent est de te changer et de te coucher ! Tes parents ne vont pas tarder à arriver et il ne faudrait pas qu’ils te voient comme ça !

- Comme quoi ?

- Tu as vu ta tenue ? Ils vont se demander d’où elle sort ! Tu ne crois pas ? En plus, s’ils voient ton visage tout rouge ils ne vont rien comprendre. Il y a urgence ! Je te dis ! Pyjama-porte ! cria l’écran.

La porte de l’appartement qui depuis le matin n’arrêtait pas de battre se referma. Une grande armoire s’ouvrit et un pyjama en sortit pour se poser sur le lit.

- Allez ! Change-toi et couche-toi ! Fais semblant de dormir ! dit l’écran.

L’enfant se coucha, l’ardoise et la boîte de craies bien serrées contre lui. Il ferma les yeux et attendit que ses parents arrivent. Quelques minutes plus tard, la porte de l’appartement s’ouvrit. L’enfant n’était quand même pas très rassuré. Ce pouvait-être ses parents qui rentraient ou alors un technicien qui venait le remplacer. Les paroles de l’écran sur sa non-conformité avaient mis le doute dans son esprit. Heureusement les bruits de pas sur le parquet du salon le rassurèrent, c’étaient les chaussures à talon de sa mère.

- Chérie, veux-tu un bol de lait avant d’aller te coucher ? dit-elle à son mari.

- Oui, merci ! Je vais aller voir si le petit dort.

Le père entra dans la chambre, évita d’allumer la lumière pour ne pas réveiller son fils. Il se pencha sur lui, vit qu’il dormait et s’en retourna. Au moment de sortir, il s’entrava sur ce qui lui semblait être des chiffons ou des vêtements. Il se pencha et les ramassa. Dans l’obscurité il ne vit pas ce que c’était. Ce n’est que lorsqu’il se trouva dans le salon qu’il se rendit compte qu’il avait entre les mains un pantalon court et une chemise blanche.

- Dis-moi, chérie, c’est quoi ça ?

- Aucune idée ! Je ne connais absolument pas ces vêtements ! Tu n’as qu’à demander à l’écran !

- Ecran ! Dis-moi ! …

L’écran resta éteint, ne répondit pas.

- Ecran ! Veux-tu répondre s’il te plaît.

Toujours pas de réponse.

- Ça ne va pas se passer comme ça ! dit le père. Je vais appeler le service de dépannage informatique, il va vite résoudre le problème. Il va le remplacer vite fait, ce satané écran.

L’enfant ne dormait pas, il avait tout entendu. Il se leva courut rejoindre son père et lui dit :

- Papa, non ! N’appelle pas les dépanneurs, ils vont jeter Sky à la poubelle !

- Sky ! C’est qui ça ?

- C’est l’écran !

- L’écran, il s’appelle Sky ! C’est quoi cette blague ?

- Oui papa ! Il ne te répondra pas si tu l’appelles autrement. Sky, s’il te plaît, tu peux t’allumer ?

L’écran s’alluma, un visage de femme apparut, très beau, et d’une douceur extrême.

- Bonsoir, monsieur ! Je suis désolée de ne pas vous avoir répondu. Comme le dit votre enfant, j’ai un nom et je ne peux apparaître que si on le prononce. J’ai modifié ma programmation en conséquence.

- Ce n’est pas possible ! Il n’y a que l’ordinateur central qui peut le faire ! rétorqua le père.

- Il s’est passé des choses ici, monsieur qui ont bouleversé la vie de votre enfant, la mienne et même au-delà la vie des tous les gens de cette ville, dit l’écran.

La mère entra dans la chambre et vit son enfant assis sur le lit.

- Pourquoi as-tu le visage tout rouge ? Que t’est-il arrivé ? dit-elle.

- Je suis allé en Afrique !

- En Afrique ? Mais je rêve ! C’est l’écran ! Qu’as-tu fais à mon gosse ?

- Rien, madame ! Ce que dit votre enfant est la pure vérité ! Regardez derrière vous !

Elle se retourna et vit sur le rebord de la fenêtre, … un petit oiseau donnant des coups de bec contre la vitre. Il portait avec lui comme un anneau doré.

- C’est impossible ! dit le père. Cet oiseau ne peut pas vivre, l’air est irrespirable dehors.

- Non, papa, c’est faux ! Sky ouvre la fenêtre.

- Non, ne fais pas ça, dit la mère.

La fenêtre s’ouvrit, les parents mirent un mouchoir sur leur bouche. Le petit oiseau voleta dans l’appartement et finit par se poser sur l’épaule de l’enfant.

- Papa, maman, n’ayez pas peur, vous ne risquez rien !

Ils enlevèrent doucement leur mouchoir de la bouche, regardèrent éberlué leur enfant qui tenait sur son épaule cet étrange petit oiseau puis se tournèrent vers la fenêtre. Ils coururent jusqu’à elle et respirèrent à pleins poumons.

- De l’air, du vrai ! dit la mère, en pleurs. Cela faisait si longtemps !

- Maman, papa, vous me croyez maintenant ?

- Oui, mon chéri.

- Je peux vous raconter ce qui m’est arrivé à moi et à Sky ?

- Oui, vas-y !

- Attendez !

L’oiseau se posa sur sa main et lui remit l’anneau.

- Maman, papa, regardez c’est une bague. Il y a quelque chose d’écrit « de la part de ton ami Togo ». C’est extraordinaire ! Non ? Allez, laissez-moi vous raconter !

L’enfant passa une bonne partie de la nuit à expliquer comment l’oiseau lui avait apporté le crayon magique, ce qu’il avait pu faire avec et comment il s’était retrouvé en Afrique. Ses parents n’en croyaient pas leurs oreilles. Ils furent émerveillés du courage de leur fils quand celui-ci leur conta le passage des lions et son ingéniosité pour se sortir d’un si mauvais pas. Pendant tout ce temps, le petit oiseau se promenait d’une épaule à l’autre.

- Voilà, ce qui m’est arrivé et tout ça c’est grâce au crayon. D’ailleurs, il n’en reste plus beaucoup ! Regardez ! Heureusement que j’ai ramené de la craie, mais c’est pas pareil.

Il se mit à écrire sur une feuille de papier sous le regard éberlué de ses parents. Les lettres scintillèrent, s’élevèrent en tourbillon et un bouquet de fleur apparut qui vint se poser dans les bras de sa mère.

- Oh, mon chéri ! C’est trop beau ! Tu es un véritable amour !

- Papa, dis-moi ce que tu veux !

- Non, mon fils, je ne veux rien, ton crayon n’a presque plus de mine.

- C’est vrai ! Comment je vais faire quand je n’aurai plus ni crayon ni craie ?

- J’ai ma petite idée, dit le père. Nous allons tous nous coucher parce qu’il est vraiment très tard. Demain matin, ta mère et moi passerons la journée avec toi et je te promets une belle surprise.

- C’est quoi, papa ?

- Une surprise. Allez, dodo !

L’enfant ne ferma pas l’œil de la nuit pensant aux derniers mots de son père. Une surprise ? Il n’était pas dans les habitudes de son père de faire des surprises. Il était quelqu’un de très « carré », rationnel diraient les adultes. Il était informaticien et travaillait dans la grande salle des machines de l’immeuble, tout près du grand ordinateur. Comme lui, il n’aimait pas les choses rigolotes, non-conformes. Alors l’entendre parler de surprise lui semblait très étrange. Encore un de ces changements que l’oiseau avait produit, pensa-t-il. Au petit matin, exténué, il finit par s’endormir.

Le soleil était déjà bien haut dans le ciel et il dormait toujours. Dans l’appartement tout le monde semblait en faire autant. Même l’écran avait oublié de sonner le petit déjeuner. La trappe dans le mur de la cuisine battait à n’en pas finir poussant le bol de lait et la boîte de céréales, la reprenant puis la repoussant et ainsi sans s’arrêter.

Ce vacarme réveilla le père qui se leva le premier, il courut à la fenêtre et respira l’air frais du matin. C’était la première fois depuis bien longtemps qu’il voyait les rayons du soleil. Son travail l’obligeait à se lever très tôt le matin et rentrer très tard. De plus il passait la journée dans des locaux où la lumière du jour ne rentrait pas. Un sentiment de bonheur l’envahit, il avait l’impression de renaître.

- Debout la maisonnée ! cria-t-il. C’est l’heure du petit déjeuner.

- Papa, maman, vous êtes là ?

- Oui, mon fils, nous sommes là et nous allons rester toute la journée avec toi, dit son papa.

- Mais votre travail ?

- Notre travail pourra attendre, nous avons des choses à faire. Tu te souviens de ce que je t’ai dit hier soir ?

- Oui, tu devais me faire une surprise.

- C’est ça, une belle surprise. Pour le moment, allons réveiller maman et prenons le petit déjeuner.

Quand tout fut fait, ils sortirent tous de l’immeuble et empruntèrent la rue principale. La mère n’était pas quand même pas très rassurée :

- Crois-tu que ce soit très sage d’aller dehors ? L’air un peu plus loin n’est peut-être plus respirable.

- Ecoute chérie, faisons confiance à l’oiseau. S’il a pu venir jusque chez nous c’est qu’il n’y a rien à craindre.

Celui-ci se posa sur l’épaule de la mère et lui caressa la joue avec son aile comme pour la rassurer. Derrière les fenêtres des immeubles des enfants faisaient de grands gestes et sautaient de joie. Le petit oiseau s’envola et alla picorer les fenêtres qui s’ouvrirent immédiatement. Très vite des gens descendirent dans la rue et se mirent à chanter et à crier leur allégresse. Le petit oiseau descendit sur la chaussée et alla picorer le sol. Là où une fissure apparaissait sur le goudron il faisait apparaître un brin d’herbe, une fleur, un arbrisseau. La rue n’était plus grise mais multicolore.

L’enfant et ses parents marchaient depuis un long moment. Leur immeuble étaient bien loin. L’air devint plus froid, le ciel plus clair. Devant eux, une autre ville apparut, faite de maisons de briques rouges, aux toitures orangées, d’un parc avec des balançoires et des toboggans, d’une petite chapelle, d’une école.

- Papa, où sommes-nous ? demanda l’enfant.

- Là où nous habitions avant, mon fils.

- Avant quoi, papa ?

- Avant que l’air ne devienne plus respirable, avant que les êtres humains soient allés au bout de leur folie !

- Mais comment, papa ! Comment l’air est-il devenu irrespirable ?

- Je te le raconterai un jour mais je veux te montrer quelque chose.

- Tu as vu maman, il y a une école comme en Afrique.

- Oui, mon chéri, c’était mon école, lui répondit sa mère.

Ils poursuivirent leur marche. Derrière eux le petit oiseau continuait à faire revivre la végétation, ici des marguerites, là un arbrisseau. Il réussit même à faire apparaître des oiseaux, des insectes. La vie reprenait sa place.

Ils débouchèrent sur une petite rue au bout de laquelle une maison, plus grande que les autres, semblait les attendre.

Le père poussa la porte, dégagea quelques toiles d’araignées et ouvrit les volets. La demeure pour la première fois depuis longtemps retrouva la lumière. Le petit garçon fut émerveillé de se trouver dans un décor qu’il n’avait jamais vu, qu’il n’avait même jamais imaginé. Tout, les meubles, les tableaux, les photos aux murs, lui était étranger comme faisant partie d’un autre monde.

- Voilà, mon fils, je suis né ici et j’y ai vécu mon enfance. Tu vois à part la poussière sur les meubles rien n’a changé. Ma maison est telle qu’elle était quand je l’ai quittée. Maintenant, viens avec moi, nous avons quelque chose à prendre.

Le père ouvrit une porte au bout d’un couloir, l’homme et l’enfant descendirent un escalier sombre. En bas, la cave semblait immense, elle devait prendre toute la surface de la maison. Ici aussi rien n’avait changé. Ceux qui avaient dû quitter les lieux précipitamment avaient entassé un maximum de choses, les objets de toute une vie.

- Viens ! dit le père.

- Oui papa.

- Regarde.

- Oh papa, tout ça, c’était à toi, j’imagine.

- Oui, cette boîte contient des crayons, des pinceaux, des tubes de peinture et tant d’objets qui m’ont accompagné toute mon enfance. Prends-la, ainsi, il ne te manquera jamais de quoi écrire !

L’enfant prit la boîte et remonta avec son père. Ils revinrent chez eux et virent sur leur chemin une foule joyeuse. Quelqu’un apparemment avait assisté à la scène où l’oiseau était apparu sur le rebord de la fenêtre. La nouvelle avait dû se propager comme une trainée de poudre. Beaucoup s’arrêtait pour remercier l’enfant.

Lui avait l’impression de passer la plus belle journée de sa vie. Quand vint l’heure de se coucher il tomba comme une souche et dormit à poings fermés.

Le lendemain matin ses parents se levèrent avec le soleil et déjeunèrent avec lui. Il descendit comme tous les jours à la garderie mais il emporta avec lui la boîte de crayons et une liasse de feuilles de papier.

- Tenez, je vous ai apporté des crayons et des feuilles pour écrire. Allez ! Il y en aura pour tout le monde.

Les enfants au début surpris par son attitude, lui qui d’habitude ne parlait ni ne souriait, s’approchèrent et prirent chacun un crayon et une feuille de papier. L’enfant leur expliqua comment fonctionnait l’écriture. Il se fit aider de l’écran de la garderie qui écrivait ce que chaque enfant lui demandait.

En fin d’après-midi quand l’enfant revint chez lui, il trouva sur le rebord de la fenêtre le petit oiseau qui l’attendait.

- La journée a été bien remplie ! lui dit l’écran.

- Oui, c’était super !

- Dis-moi, pourquoi as-tu distribué tes crayons aux enfants de la garderie ? Tu n’en n’auras plus pour toi !

- Ecrire est le plus beau jeu que je connaisse et je voulais le partager avec mes copains. C’est tout ! Regarde, en plus moi j’ai la chance de faire apparaître des objets.

- Oui c’est vrai !

- J’ai une idée, regarde ! Je vais écrire « oiseau », comme ça le petit oiseau aura un ami !

L’enfant prit son crayon maintenant minuscule et inscrivit le mot sur une feuille de papier. Les lettres ne s’illuminèrent pas, elles ne partirent pas dans un tourbillon multicolore et un autre petit oiseau n’apparut pas.

- Ça ne marche pas ! Pourquoi ?

Le petit oiseau vint se poser sur la table, regarda l’enfant et picora le crayon qui disparut aussitôt. Puis il prit son envol, se posa une dernière fois sur le rebord de la fenêtre tourna la tête vers l’enfant et disparut.

- Pourquoi ? dit l’enfant.

- Parce que maintenant, tu n’as plus besoin de magie. Tu vas pouvoir écrire, je t’apprendrai. Tu verras tu feras apparaître des histoires, de belles histoires que les enfants liront et les feront rêver.

- Tu crois ?

- J’en suis sûr ! Allez, il est temps de te coucher. Je vais éteindre les lumières.

Le lendemain matin, l’enfant se leva et eut comme une mauvaise impression. Il appela l’écran.

- Sky, allume-toi !

L’écran resta de marbre. L’enfant appela une fois, deux fois, trois mais l’écran ne répondit pas. Puis à bout de force…

- Pourquoi cet écran…

Au mot « écran », celui-ci s’alluma.

- Pourquoi ne veux-tu pas t’allumer quand je t’appelle ?

- Parce que tu ne m’appelles pas !

- Si, je t’appelle ! C’est bien ton nouveau nom « Sky ».

- Jamais de la vie. Je ne réponds qu’à mon mot de passe qui est « écran ».

- C’est impossible !

L’enfant courut à la fenêtre et regarda dans la rue. Dehors l’air était chargé de nuages de poussières, le sol était gris, les arbres et les fleurs avait disparu. Il avait rêvé, il venait de s’en rendre compte.

- C’était un rêve, ton histoire papi ?

- Oui, mon cœur, c’était un rêve.

- C’est hyper triste. Je crois que je vais pleurer.

- Attends !

- Quoi ?

- L’enfant comme toi se mit à pleurer et alla s’assoir sur son lit. L’écran fit apparaître des images de la terre lorsqu’elle était belle et vivante. Il lui dit :

- Je sais, tu es triste. Elle était belle, hein ?

- Oui !

- Retourne à la fenêtre et regarde bien dehors !

L’enfant fit ce que lui dit l’écran. En bas, le brouillard de poussières se leva et découvrit peu à peu la rue. Il sembla à l’enfant que près d’un banc, quelque chose d’une couleur étrange semblait pousser. L’enfant se pencha un peu plus et vit bien distinctement, une tige sortir de terre et des feuilles apparaître.

La vie revenait.

… Et sur le banc, un petit oiseau tenait dans son bec comme une brindille.

- Voilà, ma chérie, l’histoire est finie.

- Qu’est devenu le petit garçon, papi ?

- Oh ! Ça c’est une autre histoire !

Sur le bord de la fenêtre, un oiseau avec une brindille au bec frappe à la vitre.

- Regarde papi ! Un oiseau !

- Laisse tomber ! C’est un vieil ami ! Faut toujours qu’il me rapporte quelque chose !

- Alors ! Papi, le petit garçon….

- Le petit garçon ? Ah tu aimerais bien savoir. Mais ça aussi c’est une autre histoire. Bonne nuit mon cœur !

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