Dianne Janssen tonnait et frappait du poing sur la table.

Sa voix, si forte et si profonde résonnait sous les larges plafonds du pouvoir.

Un monde sans culture ne pouvait pas survivre.

Une humanité sans art n'avait pas d'existence.

Il fallait de l'art et de la culture pour créer une humanité.

Et c'était devenu hors-la-loi.

L'art.

La culture.

Et toutes ses branches parallèles étaient frappées du même anathème.

Dianne Janssen tonnait et démontrait.

Architecture, littérature, photographie, musique, peinture, cinéma, sculpture...

Et le sport ?

Et les arts de la scène ?

Et tout ce qui faisait de l'homme un Homme et pas une simple espèce animale légèrement plus évoluée que les autres ?

Fallait-il le balayer ?

D'un revers de main et d'un simple décret ?

Qu'est-ce qui était le plus utile ?

L'art qui faisait des hommes des êtres exceptionnels et merveilleux ?

Ou la nourriture qui permettait aux hommes de survivre dans leur animalité ?

Les fonctions de base prenaient-elles le pas sur les splendeurs de l'esprit ?

Les grands de ce monde sourirent à ces mots.

L'humanité manquait de nourriture, de place, d'eau, d'énergie.

Que préféraient donc les hommes ?

Vivre ou regarder des jolies oeuvres d'art ?

Dianne Janssen tonnait et justifiait.

Qu'a fait le premier être, qu'il ait été mâle ou femelle, le jour où il s'est assis et a réalisé le premier art ?

Rien d'utile et de nécessaire.

Rien qui ne pouvait nourrir ou abreuver.

Et cependant...

Il a fait évoluer l'humanité plus que mille chasseurs avant lui...ou elle...

Être inutile était interdit.

Qui était pris à se livrer à un acte inutile était puni.

De mort.